(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 299-300
/ 2456
(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 299-300

Soret, [Jean] Avocat au Parlement, de l'Académie de Nancy, né à Paris en 17..

Il a remporté le Prix d'Eloquence dans plusieurs Académies, & entre autres à l'Académie Françoise. Ce ne seroit pas un titre pour prétendre à la célébrité, s'il n'eût composé plusieurs autres Ouvrages qui font honneur à sa plume. Il paroît s'être attaché sur-tout à imiter la Bruyere, comme on peut en juger par son Essai sur les Mœurs, qui, sans valoir son Modele, est bien au dessus de tant de mauvaises Copies, faites d'après le même Original. Ses pensées sont assez communément ingénieuses & fines, ses tableaux vifs & énergiques, sa morale saine & lumineuse. Si ses Maximes ne sont pas toujours nouvelles, on ne peut leur refuser le mérite d'être énoncées avec netteté, précision, & souvent avec élégance. M. Soret est d'autant plus estimable dans cet Ouvrage, qu'il s'est attaché plus étroitement au ton qui convenoit à son genre, c'est-à-dire, qu'il a plus écrit en Moraliste qu'en Littérateur. Sans se répandre sur tous les objets, comme font ces Ecrivains qui ne se proposent d'autre but que d'écrire, il ne peint jamais que les défauts & les vices dont il désire de guérir les hommes ; sa maniere de les présenter est très-capable de produire cet effet. Il ne faut pas oublier que sa Philosophie est toujours d'accord avec la politique & la Religion ; & c'est en cela qu'elle mérite mieux le nom de Philosophie.