FORCE, [Charlotte-Rose de Caumont, Demoiselle de la] née en Guienne en 1650, morte à Paris en 1724.
On a d’elle seize Romans, dont quelques-uns sont en plusieurs volumes. Ils annoncent en général beaucoup d’imagination, de l’esprit, & le talent d’écrire. S’il y régnoit plus de vivacité & de précision, on pourroit les préférer au déluge de Productions de ce genre dont le Public est inondé tous les jours. Ils ont un avantage qui doit les faire accueillir avec plus d’indulgence, c’est que l’histoire y est mêlée avec la fiction. Les Personnages qu’elle y introduit ont presque tous existé, & leurs aventures sont conformes au caractere qu’on leur connoît. On sent bien que l’exactitude historique y est très-peu observée ; mais tant d’Historiens ont donné des Romans pour des Histoires, que celles de Mlle de la Force, qui n’en ont pas la prétention, ne doivent pas être jugées a la rigueur. Ses Contes de Fées sont pleins de variété, d’intérêt, & de morale.
Elle cultiva aussi la Poésie. On trouve dans son Poëme, adressé à la Princesse de Conti, & dans une Epître à Madame de Maintenon, des détails très-heureusement rendus. La fortune ne répondit pas à l’éclat de sa naissance, ni au mérite de son esprit, si on en juge par ces Vers qu’elle adressoit à cette derniere.
Ton sort est glorieux, & le mien est fatal :Nos aïeux, autrefois, marchoient d’un pas égal ;Cependant entre nous que je vois de distance,Et combien ton mérite y met de différence ! &c..
FOSSE, [la] Poëte Tragique. Voyez Lafosse.