Sanlecque, [Louis de] Chanoine Régulier de Ste Genevieve, Prieur de Garnay près de Dreux, né à Paris en 1652, mort dans son Prieuré en 1714.
Quoique Boileau ne l’estimât pas, comme il le paroît par plusieurs de ses Lettres, il n’en est pas moins vrai que, de tous les Satiriques, il a le plus approché du génie de Boileau lui-même. Parmi beaucoup d’idées & d’expressions triviales, on trouve dans les Satires du P. Sanlecque, des Vers heureux, de la légéreté, de la finesse, des saillies d’imagination, & des traits de bonne plaisanterie ; mais son sel n’est pas toujours attique, il est souvent fade, ce qu’on ne pardonne jamais à quiconque veut s’égayer aux dépens des autres. A juger de son caractere par sa conduite, il devoit être original. Un seul trait fera connoître combien il s’inquiétoit peu des commodités de la vie.
Le toit de sa maison étoit délabré, & toutes les fois qu’il pleuvoit, une partie de sa chambre se trouvoit inondée. Alors sa ressource étoit de changer son lit de place ; en moins d’un an il lui fit faire le tour de sa chambre, en cherchant toujours un endroit pour le mettre à l’abri de la pluie. Il composa, dit-on, à ce sujet, une Piece de Vers, intitulée les Promenades de mon lit, qui ne nous est point parvenue. On connoît son joli Placet au Pere de la Chaize : Permettez, mon Révérend Pere ; &c.