(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 269-270
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 269-270

2. Scudery, [Madelaine de] sœur du précédent, de l'Académie des Ricovrati, née au Havre de Grace en 1607, morte à Paris en 1701.

Le malheur d'avoir trop écrit, comme son frere, lui attire aujourd'hui un mépris injuste. Il est certain qu'il y a des longueurs assommantes dans ses Romans, qui forment une quarantaine de volumes énormes. Si on considere cependant que le goût n'étoit pas encore formé lorsqu'elle écrivoit ; que tel de ses Romans annonce lui seul plus d'esprit, d'imagination, & de connoissances, que le très-grand nombre de ceux dont on a inondé le Public depuis quelques années ; qu'on trouve dans Clelie & dans Artamene des traits d'une délicatesse & d'une supériorité qui feroient honneur à nos plus sensibles Ecrivains : on conviendra que les défauts ne doivent pas rendre aveugle sur les bonnes qualités. Si l'imagination est, après le génie, le premier mérite des Gens de Lettres ; Mlle de Scudery a sujet de se plaindre de l'oubli où elle est tombée. Elle a eu non seulement le mérite d'inventer, mais celui d'une érudition qui la place parmi nos Femmes savantes, immédiatement après Madame Dacier. Il est aisé de juger, par les dix volumes de ses Entretiens, qu'elle avoit, pour le moins, autant de savoir que de fécondité, de métaphysique, de politesse ancienne, & de babil.