1. MARIN, [Michel-Ange] Religieux Minime, né à Marseille en 1697, mort en 1767.
On doit rendre justice aux bons motifs qui ont dirigé sa plume, dans la composition de ses Romans spirituels, quoique l’exécution n’en soit pas tout à fait heureuse. Trop de prolixité, peu de connoissance du monde, défaut assez ordinaire, & même louable, à certains égards, dans un homme de son état, affoiblissent une partie de l’intérêt qu’il a su y répandre. Mais nous avons tant de Romans corrupteurs, plus mal écrits encore, qu’on ne sauroit trop applaudir cet estimable Religieux d’avoir consacré sa plume à des sujets qui ne peuvent qu’édifier le plus grand nombre des Lecteurs. On jugera toujours par ses Vies des Solitaires d’Orient, ses Lettres spirituelles, la Comédienne convertie, la parfaite Religieuse, la Vierge chrétienne, &c. en un mot par tous ses Ouvrages, qu’il eût été capable de donner plus d’exactitude & plus de perfection à son style, s’il se fût autant occupé de sa réputation littéraire, que du désir de faire servir sa pieuse industrie à inspirer l’horreur du vice, l’amour de la Religion & de la vertu.