Tristan l'Hermite, [François] de l’Académie Françoise, né à Soliers, dans la Marche, en 1601, mort à Paris en 1655.

La Tragédie de Mariamne est la seule qui ait survécu à toutes ses Pieces dramatiques. Cette Piece est restée au Théatre, quoiqu’on s’empresse aussi peu de la représenter, que la Mariamne de M. de Voltaire, appelée par l’Abbé de Pons, un cadavre couvert de perles.

Les petites Pieces de Poésie de Tristan ont été conservées dans quelques Recueils, & plusieurs méritent de l’être. On peut juger de sa maniere par ce Madrigal :

Soupir, subtil esprit de flamme,

Qui sors du beau sein de Madame,

Que fait son cœur ? Apprends-le-moi ;

Me conserve-t-il bien sa foi ?

Ne serois-tu point l’interprete

D’une autre passion secrete ?

O Dieux, qui d’un si rare effort,

Mîtes tant de vertus en elle,

Détournez un si mauvais sort ;

Qu’elle ne soit point infidelle :

Et faites plutôt que la Belle

Vienne à soupirer de ma mort,

Que non pas d’une amour nouvelle !