2. MARIGNY, [N. Augier de] Abbé, mort en 1762, Auteur d’une Histoire▶ des Arabes, en quatre volumes, où l’on rapporte des conversations ridicules, des anecdotes puériles, des combats bizarres, des contes, des fables, des visions, & toutes les rêveries des Peuples Orientaux. N’est-ce pas là une belle maniere d’écrire l’◀Histoire▶ ?
Nous avons encore de lui un autre Ouvrage historique sur lès Révolutions de l’Empire de cette même Nation. Toujours la même critique, toujours le même bon sens : des prédictions accomplies, des songes vérifiés, des miracles arrivés, comme des pluies de sang, des fleuves qui suspendent leurs cours, des mains invisibles qui écrivent sur les murailles ; tels sont les traits dominans de ce merveilleux Ouvrage. En le lisant, on croit lire les Mille & une Nuits. A l’égard du style, il est conforme à la bizarrerie des faits. Il y a cependant, dans ces deux ◀Histoires▶, plusieurs morceaux écrits avec intérêt & avec chaleur. Le moyen de ne pas s’échauffer quelquefois, quand on se laisse conduire par une imagination sans frein, ou par un esprit enthousiaste !
M. l’Abbé de Marigny a composé, dit-on, d’autres Ouvrages ; mais s’ils sont dans le goût de son ◀Histoire Arabesque, nous nous félicitons de ne pas les connoître.