Collin de Vermont et Jeaurat
Il y a de Colin de Vermont une mauvaise Adoration des rois.
De Jeaurat, des Chartreux en méditation ; c’est pis encore. Point de silence ; rien de sauvage ; rien qui rappelle la justice divine ; nulle idée ; nulle adoration profonde ; nul recueillement intérieur ; point d’extase ; point de terreur. Cet homme ne s’est pas douté de cela. Si son génie ne lui disait rien que n’allait-il aux Chartreux. Il aurait vu là ce qu’il n’imaginait pas. Mais croyez-vous qu’il eût vu ? S’il y a peu de gens qui sachent regarder un tableau, y a-t-il bien des peintres qui sachent regarder la nature ?
Je ne vous dirai rien de quatre petits tableaux du même. Ce sont des Musulmans qui conversent ; des Femmes du sérail qui travaillent, une Pastorale, un Jardinier avec sa Jardinière. C’est le coloris de Boucher, sans ses grâces, sans son feu, sans sa finesse. Que le costume y soit bien observé, j’y consens ; mais c’est de toutes les parties de la peinture, celle dont je fais le moins de cas.