Berault-Bercastel, [Antoine-Henri de] Chanoine de Noyon, né à Briey près de Metz, dans la Lorraine, en 17..
Après s’être exercé dans des genres▶ de pur agrément, & avoir publié plusieurs Poëmes, qui annoncent de l’esprit & le talent d’écrire avec autant de correction que d’élégance, cet Auteur a consacré sa plume à un ◀genre▶ plus élevé & plus capable d’assurer sa réputation. Son Histoire de l’Eglise en 18 vol.in-12, lui donne de justes droits à l’estime publique, par l’art avec lequel il a su réunir ce qu’il y a de plus intéressant & de plus instructif dans l’Histoire Ecclésiastique, en évitant la fatigante prolixité de quelques-uns de ses prédécesseurs, & la sécheresse de quelques autres. Son but n’a pas été d’instruire ceux qui désirent d’approfondir les matieres, mais d’éclairer les Fideles & les Ecclésiastiques peu jaloux de connoître les sources, ou qui ne peuvent y remonter. Dans ce dessein, il laisse à part les traits qui appartiennent à l’Histoire profane, & se contente d’indiquer ceux qui ont des rapports nécessaires avec les événemens qu’il raconte. Ce qu’il écarte du tableau y seroit inutile pour l’instruction ; & l’Auteur a grand soin d’y placer tout ce qui peut servir à développer les dogmes sacrés, la tradition, la discipline, & la morale. L’ordre, la méthode, la précision & la clarté sont les qualités dominantes de cette Histoire : on y remarque aussi un esprit de critique & d’analyse, qui la distinguent avantageusement de tous les Ouvrages modernes de ce ◀genre, si nous en exceptions celui de l’incomparable Abbé Fleuri. Un mérite qui rapproche M. l’Abbé Berault de ce dernier Historien, est celui de l’impartialité, en exposant les décisions des Conciles & les divers sentimens des Peres. Sa morale est saine, toujours orthodoxe, quelquefois profonde, comme celle de son modele ; & annonce, en général, un esprit qui connoît également les passions du cœur & les ressorts de la politique.