(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 66
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 66

2. LAMI, [Dom François] Bénédictin, né à Montereau, près de Chartres, en 1636, mort à S. Denis en 1711.

Les Auteurs du Nouveau Dictionnaire Historique disent que, de tous les Bénédictins, il est celui qui a le mieux écrit en François. Si cela étoit vrai, on donneroit une bien mauvaise idée de la plume des Ecrivains de cet Ordre, parmi lesquels on en trouve un grand nombre de plus estimables du côté du style, que le P.Lami. En effet, les Ouvrages de ce Religieux sont d’une diffusion, d’une monotonie, d’une foiblesse d’expression, qui en rendent la lecture insipide. Nous avons eu la patience d’en lire plusieurs, celui, entre autres, qui a pour titre, la Rhétorique de Collége, trahie par son Apologiste, contre l’Ouvrage de M. Gibert. Nous pensions y trouver de quoi nous instruire, & nous n’y avons vu qu’un verbiage fatigant. Quand on est aussi plat & aussi vide de choses, dans un Ouvrage polémique où l’on attaque un célebre Professeur, comment peut-on être intéressant dans d’autres Productions ? Cet Ecrivain nous a paru le même dans ses Lettres philosophiques sur divers sujets, où une loquacité, une profusion de raisonnemens qui ne disent rien, une surcharge de mots inutiles, autorisent à prononcer sur cet Ouvrage cette sentence mortelle :

Sunt verba & voces, prætereaque nihil.