2. LAMARRE, [N.] ex-Abbé, né en Bretagne, mort en 1742 ; Poëte qui n’étoit ni sans esprit, ni sans talens, mais à qui une vie dissipée ne permit pas de s’élever au dessus de la médiocrité. Plus d’étude & plus d’attention à former son goût, auroient perfectionné ses heureuses dispositions pour la Scène lyrique. On remarque dans sa Zaïde, Reine de Grenade, de l’ordre dans le plan, de l’intelligence dans la distribution des Scènes, du naturel & de la vivacité dans les idées & les expressions, du sentiment & du pathétique dans les situations.
La Pastorale de Titon & l’Aurore, mise en Musique par M. Mondonville, est une Production posthume de la Muse de M. Lamarre. Le Musicien y a fait des changemens qui l’ont rendue un des Tableaux les plus pompeux de notre Théatre lyrique, qui ne peut guere se soutenir que par la magnificence.
Nous ne parlons pas des Pieces fugitives de ce Poëte, assez indignes d’être recueillies. Elles se réduisent, si l’on en excepte ses Couplets à la Princesse de Conti, à des pensées foibles, & le plus souvent à de la Prose rimée.