(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 426
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 426

Vernet, [Jacob] Ministre & Professeur en Théologie, à Geneve, sa patrie, né en 1698 ; Auteur d'un Traité de la vérité de la Religion, d'un Abrégé d'Histoire universelle, des Lettres critiques d'un Voyageur Anglois, & de quelques autres Ouvrages peu connus, peu estimés, & qui méritent peu de l'être. Ils sont écrits d'ailleurs d'un style lourd, inexact, plein d'incohérences, & n'ont d'autre mérite que celui de l'érudition. Si M. Vernet est Auteur, comme on l'assure, de l'Epitaphe, en style lapidaire, du P. Hardouin, on peut dire que c'est-là son meilleur Ouvrage. Ses démêlés avec M. de Voltaire lui ont donné une espece de célébrité dans les Lettres, qu'il n'eût jamais acquise par ses Ecrits. M. Palissot n'a pas laissé de leur donner six pages de louanges dans ses Mémoires Littéraires ; mais tout le monde sait que M. Palissot n'est pas plus équitable dans ses Eloges que dans ses Censures ; & c'est sur-tout à ce défaut de justice ou de discernement qu'il doit attribuer le peu de cas que l'on fait de ses Productions. Il a beau les faire imprimer sur du papier superbe, les enrichir de gravures magnifiques, les louer infatigablement dans les Avis & Préfaces, les étayer de notes & d'observations ; le Public ingrat en méconnoît le prix, & dit, en voyant tant de luxe inutilement prodigué,

J'en trouve tout fort beau,
Papier, dorure, image, caractere.
Hormis les vers, &c.