(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mestrallet, Jean-Marie »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mestrallet, Jean-Marie »

Mestrallet, Jean-Marie

[Bibliographie]

Poèmes vécus (1888). — L’Allée des saules (1900).

OPINIONS.

Jean Lombard

Ce sont là des vers sensitifs et d’une certaine allure de sincérité qui plaît et charme malgré soi, que ceux de ce volume tout nouvellement paru. M. J.-M. Mestrallet ne se montre ni absolument décadent ni tout à fait parnassien ; il tient une place entre les deux formules de l’art poétique actuel, et même il ajoute à ces formules quelque chose d’intime dont la douceur sied.

[La Célébrité contemporaine (décembre ).]

Frédéric Loliée

C’est l’amour qui remplit les Poèmes vécus de M. Jean-Marie Mestrallet. Vécus ; en effet, ils le paraissent, ils doivent l’avoir été. Là respire non pas la vie matérielle, mais celle d’un cœur aimant, mélancolique et désillusionné. Dans la première partie : Une aimée et Jours mauvais, M. Mestrallet a trop poussé au noir la note de sa désillusion ; il tombe, par instant, dans un pessimisme exagéré. Cependant plusieurs pièces déjà sont charmantes, en particulier divers sonnets et pièces fugitives, légers tableaux de tendresse intime, qu’enveloppe un certain vague triste et poétique.

[Polybiblion (mai ).]

Paul et Victor Margueritte

Toutes les qualités qu’on peut apprécier dans le premier livre de M. Mestrallet ; on les retrouve, mais frappées au coin d’une maîtrise plus sure, plus nette, plus sobre, dans l’Allée des saules. Il y a moins de soleil, moins de clarté diffuse dans ce second recueil, mais le crépuscule y prend plus de profondeur, les ombres mélancoliques du soir y traînent plus de recueillement. La douleur est venue, et, avec elle, l’âme s’est libérée, agrandie. Elle sort plus belle du creuset terrible ; elle rend maintenant un son de métal, affreusement triste, mais singulièrement pur ; elle s’exprime avec candeur, franchise et simplicité.

Et ce n’est pas seulement l’âme qui a gagné en largeur et en élévation, c’est la technique même, la prosodie du poète qui sont parvenues à leur parfait développement, à ce point où, entre la pensée et l’expression, il y a fusion absolue.

[La Revue hebdomadaire (9 juin ).]