Chapitre VIII.
Mme Edgar Quinet9
I
Je m’étais bien promis de ne pas toucher encore à ce sujet….
Je ne le trouvais pas assez froidi, — ni moi non plus — pour y toucher ; — pour juger impartialement cette époque de malheur et de honte que nous avons là traversée… Ce n’est pas quand nous sommes à moitié pris encore, sans être des Titans, sous la montagne qui nous a écrasés, qu’on peut porter un jugement historique sur des événements et des hommes contre lesquels on doit avoir des ressentiments implacables : les ressentiments du mal qu’ils nous ont fait et des humiliations que nous leur devons ! Pour cela il faudrait que le cœur fût devenu du bronze, comme la plume de l’Histoire, qui, dit-on, est de ce métal. Il n’a pas porté bonheur à Tacite lui-même d’avoir exprimé son immortel mépris sur les hommes et les choses dont il fut le contemporain. N’a-t-on pas dit de lui qu’il était un exagérateur, — un journaliste, — un libelliste, une espèce de Juvénal en prose ? N’a-t-on pas dit qu’il avait calomnié Tibère ?… Et tel sera toujours le sort de tout homme qui osera écrire l’histoire de son temps, quand les faits, qui la font, saignent et brûlent encore. Or, si la justesse du mépris de Tacite, après dix-huit cents ans, a été suspectée, que serait-ce donc s’il s’agissait d’un mépris, supérieur au sien peut-être, pour des hommes vivants qui n’ont donné leur démission de rien, et dont nous coudoyons les fautes et les crimes, les lâchetés et les trahisons ?
C’était là ce que je m’étais dit. J’avais résolu de ne pas traiter un sujet qui ne peut rapporter que de la douleur à qui le traite et sur lequel les opinions combattent et l’esprit de parti se déchire. Sur ce point, je n’ai point changé, et j’en préviens. Le siège de Paris, ce n’est donc pas moi qui vais en parler ici, c’est Mme Quinet. Moi, je ne veux parler que de Mme Quinet. Je ne veux parler, que du livre de Mme Quinet et des impressions de Mme Quinet et de l’éclosion subite et tardive de Mme Quinet dans la vie politique et littéraire, car je ne sache pas qu’elle ait jamais écrit, avant le siège de Paris. Il n’a fallu rien moins que le siège de Paris pour faire partir ce baril de poudre patriotique et de phrases sur lequel Edgar Quinet fumait, comme Jean-Bart, sa pipe tranquillement, depuis, trente ans, sans l’allumer. Les bas-bleus sont de mon ressort, et ici je ne suis qu’un critique littéraire. Or voici un bas-bleu de plus ! Un de plus dans le torrent, ce n’est en soi chose ni bien importante, ni bien nouvelle, mais celui-ci n’est pas le premier venu. Il a quelque ragoût. Il ne ressemble pas à tous les autres, et même il est marqué d’un caractère si particulier, — si peu ordinaire aux bas-bleus, — que le lecteur et moi, — malgré la tristesse du sujet qu’elle traite, — nous aurons peut-être de l’agrément à nous entretenir aujourd’hui de Mme Quinet.
II
C’est en effet un bas-bleu d’une espèce étrange ! C’est un bas-bleu… conjugal ! D’ordinaire les bas-bleus sont peu conjugaux… du moins dans le mariage. Ils conjuguent ailleurs. Tendant à l’émancipation universelle de leurs personnes ; de libre conduite comme de libre pensée, hardis comme des enfants qui jouent à l’homme, ils ont, ces aimables bas-bleus, en général, l’esprit fortement célibataire et les mœurs légèrement mormones. Mais tel n’est point le cas de Mme Quinet, la Baucis de M. Philémon-Quinet, et qui, depuis des années, l’adore et l’admire, ce que je trouverais très bien, de moralité édifiante et de difficulté vaincue, si elle ne voulait pas nous le faire admirer, à nous qui n’avons l’honneur ni le bonheur, d’être la femme de M. Qui net et de partager son nom et sa gloire ! À tout bout de champ de ce livre, intitulé : Paris, — journal du siège — et qu’il faudrait intituler : Quinet, et ses exploits pendant le siège — elle ne nous parle que de M. Quinet, le grand patriote, le grand exilé et le grand revenu ; le grand homme et le grand mari dont elle est la grande femme, car on doit communiquer de sa grandeur à sa moitié, quand on est si grand ! Jamais Mme de Staël, fille Necker, qui, comme on sait, vit toujours son père à la loupe, le faisant grand de ce qu’il était gros, le gros Suisse ! jamais Mme de Girardin, qui, dans une pièce de vers célèbre, nous fit, de son mari, le plus grand homme de France, sous la dictature de Cavaignac, n’ont eu d’enthousiasme d’un calibre comparable à celui que Mme Quinet a pour M. Quinet, son époux, tout le long de son livre du Siège de Paris. La Fontaine a dit quelque part : « Bref, il m’enquinauda. »
Mme Quinet, elle, est, je le conçois, enquinétisée ; mais qu’elle veuille aujourd’hui nous enquinétiser comme elle, franchement, c’est un peu trop fort d’amour conjugal !
Impossible de nous laisser faire ! Impossible de nous prendre à tout ce qu’elle nous dit de ce mari qui, pour elle, est le plus grand des hommes ! Nous l’avons trop lu ; nous le connaissons trop, pour nous chauffer à ce bois de cannelle, à cette flamme d’encens dont elle parfume son époux bien-aimé Quinet ! Cette Chinoise d’avant la mort, qui brûle sous le nez de son vénérable mari, d’un âge d’ancêtre, les pastilles qu’on ne brûle que sur le tombeau ; cette Chinoise idolâtre retrouve à chaque instant sur le fond des ruines de la patrie, le visage béni de son Quinet, éternellement regardé par elle, de face, de trois quarts, de profil, sur ce fond maudit, qu’il lui fait oublier ! Paris, certes, est sublime, c’est M. Quinet qui l’a dit, — mais Quinet !!! Elle en raffole. Elle en est fière. Elle en ramasse toutes les miettes. Elle cite ses paroles. Elle réimprime ses vieux journaux, comme si c’étaient là les bulletins de la Grande Armée… de Paris ! Un jour, avec l’emphase propre aux Quinet, mari et femme, ce bon ménage en tout, même en amphigouri, elle dit : « Mon mari vient d’écrire, sous les obus, sa Victoire morale »
(c’est un article de journal), comme si on écrivait autrement que sous les obus dans ce temps-là, quand on écrivait à Paris ! Au 2 janvier, elle écrit encore : « Edgar Quinet vient de lancer un second manifeste ! »
Déjà à la page 125 de son volume, cette hallucinée d’amour conjugal avait tracé ces mots incroyables pour consoler Paris de ses misères et relever son cœur humilié : « Je ne sais pas si l’Europe admire Paris, mais j’ai vu pleurer mon mari !!! »
Et c’est assez ! comme dit Médée. Ô larmes de Quinet, vous êtes la lessive de nos hontes ; coulez ! Il n’y paraîtra plus ! Jules Favre, le pleurard, dut être jaloux de ces larmes. Oh ! son mari, le roi des maris, quoique républicain,
« Veux-tu, ma Rosinette,« Faire emplette« Du roi des maris ? »
son mari, elle le voit, elle le met partout, Edgar forever ! Tantôt elle en fait un Jomini ou un Bonaparte — pas le second, mais le premier ! apte à la guerre, et donnant des conseils de guerre à Trochu qu’il stupéfie et qui ne bouge pas ! Tantôt, plus grotesque que lui certainement, elle le courbe sur des cartes militaires, ce vieux professeur fatigué de littératures comparées ! Au 17 septembre, elle écrit : « Mon mari a passé la nuit sur les cartes. »
Au 19 décembre, au moment le plus palpitant, le plus étouffant de cet horrible siège, elle note comme un fait consolant pour elle et digne de la situation, que Berthall a fait aujourd’hui la photographie de son mari. À la page 177, elle va jusqu’à citer des vers de son mari, des vers badins, ma foi ! quoique la situation ne fût pas badine alors, et dans lesquels il daigne plaisanter avec les obus, cet aimable grand homme ! Ô Archimède à Syracuse, tu es enfoncé ! et pourtant il a la bronchite dans ce moment-là, le grand Edgar Quinet ! La bronchite s’est abattue sur lui comme les autres fléaux sur Paris, et voilà la femme qui a mal à la gorge de son mari comme Mme de Sévigné à la poitrine de sa fille ; et nous restons là, Dieu du ciel, situation terrible ! entre cette bronchite et le bombardement ! Enfin elle se fond tellement en son mari, ce modèle des femmes qui aiment le leur, qu’elle finit par dire notre esprit, du sien, comme la servante du vieux célibataire, dans Collin d’Harleville, dit notre maison. « Le 24 janvier au soir (écrit-elle), l’horrible éventualité de la capitulation se présenta à notre esprit. »
Mais plus tard, ni l’accablante capitulation, ni les derniers écrasements de nos pauvres armées ne l’empêchent, à la page 359, d’écrire cette froide réclame d’une plume sensée, qui sait que le fin et le contre-fin de tout est la réclame dans ce noble temps : « Lacroix vient d’emporter les manifestes d’Edgar Quinet pendant le bombardement. ILS VONT paraître sous le titre du Siège de Paris et de la Défense nationale. Il a ajouté, au milieu des préparatifs et des agitations du départ, une courte préface où il professe hautement que ces cinq mois sont les plus beaux de l’histoire de France ! »
— Par exemple, il s’y connaît, le grand Quinet !
III
Eh bien ! qu’en dites-vous ? Eussiez-vous cru cela possible ?… Auriez-vous jamais cru à un bas-bleu comme cette Mme Quinet ? Avez-vous vu un égoïsme à deux, comme Mme de Staël appelle l’amour dans le mariage, aussi joliment articulé ? Auriez-vous jamais cru que Paris bombardé, fumant, dévasté, aurait abrité, pendant son effroyable siège, une palombe de ce roucoulement éternel, une femme que l’amour pour son mari rend tour à tour soucieuse de son action, de sa gloire, de son portrait, de ses intérêts littéraires, de ses intérêts même de boutique, quand la patrie tombe par morceaux !
L’auriez-vous cru, républicains ? Quant à nous, royalistes, cela nous va, nous trouvons cela piquant, ce spectacle d’une républicaine, plus encore éprise de son mari que de la République ! Sans son mari, qui sait ? elle ne serait peut-être pas républicaine, madame Quinet ! On m’a conté qu’elle n’était Française que parce qu’elle a épousé son mari, et qu’elle n’en a partagé le patriotisme que comme elle en a partagé le style ; car elle écrit aussi bien que M. Quinet, ce bas-bleu teint par M. Quinet ! Je ne vois pas grande différence dans la manière de ces époux : On pourrait aisément s’y tromper. N’ai-je pas dit plus haut que Mme Quinet avait l’emphase maritale ? Elle la combine parfois avec la phrase haletante de Michelet, un ami de son mari… ou le sentimentalisme descriptif de Madame Michelet, car Monsieur et Madame Michelet avec Monsieur et Madame Quinet font le carré conjugal, les assortis dans le mariage et en littérature, les quatre Arcadiens, quatuor Arcades. Ils s’expliquent, en se ressemblant. Quant au patriotisme de Mme Quinet et même de son mari, je n’ai point à m’en occuper. Je ne rends compte que de son livre. J’y ai trouvé d’abord la femme infusée dans l’époux, une Madame Denis de la démocratie faisant des livres avec des souvenirs personnels extrêmement flatteurs pour Monsieur Denis, et cette petite femme, je l’ai tout d’abord dégustée ; mais à présent je me régalerai, si vous permettez, du bas-bleu.
IV
Le bas-bleu, il faut le dire, est inférieur à l’époux. Il manque d’azur. Le talent est pâle, dans Mme Quinet. Il est pâle, quoiqu’il y soit gonflé. En somme, Mme Quinet, n’est que l’élève très réussie du professeur Quinet, le tambourin de ce tambour ! Sans M. Quinet, que serait-elle ? Mais avec M. Quinet, c’est Mme Quinet ! J’ai ouï dire qu’elle avait été jolie et qu’elle était encore charmante ; mais la plume à la main, le charme a disparu. Il y a trop de Quinet en elle pour qu’il soit resté. Dans son livre d’impressions d’aujourd’hui, elle ne sait rien dire simplement, mais elle ronfle tout, en des tempêtes de mots sonores, prétentieux et vides :
Et ce n’est que du bruit que tout ce qu’on écoute !
et quel bruit ! Voulez-vous des exemples ? Lorsque, dès le début du livre, aux premières nouvelles du désastre de l’Empereur, ils prennent le chemin de fer et quittent la Suisse, elle écrit de ces quinetteries : « Le convoi va s’élancer, il semble que les battements de mon cœur s’arrêtent. À ce moment je regarde l’horloge du chemin de fer. Elle marque trois heures un quart ; nos montres génevoises avancent de vingt minutes. Cette différence d’aiguilles est toute une révélation, un changement de destinée.
« Ce n’est plus l’heure de Berne, mais de Paris qui va (adorable puérilité !) désormais régler notre vie. Cette découverte fait jaillir des yeux les larmes du bonheur. Ah ! le cœur est trop petit pour contenir de si immenses joies (de n’avoir plus l’heure de Berne, mais de Paris !!!) ! C’est à ce moment que la notion de l’éternité apparaît distincte. Évanouis comme un rêve devant l’heure divine, les dix-neuf ans d’exil. Ah ! je comprends la justice éternelle ! »
— et c’est comme cela jusqu’à Paris !
Quand elle est à Paris : « Oui, s’écrie-t-elle, le bonheur immense qui ne sera jamais payé trop cher, c’est d’avoir, le 8 septembre, traversé Paris AVEC TOI !
(toi ! c’est son mari qu’elle apostrophe, sans le nommer.) de sentir de nouveau cette terre sous nos pieds. Nous suivîmes les quais jusqu’en face de Notre-Dame. Là, tu me dis en regardant l’horizon, et je veux garder tes paroles : “Quoi qu’il arrive, n’oublions pas ce moment. Les braves Parisiens ont ramené la République ! Bombardement, incendie, égorgement, n’importe ! le droit est sauvé, l’honneur est sauvé ! Ces Tuileries, que nous voyons là-bas, sont vides des criminels qui les habitaient. Paris est purifié…” »
Mais en voilà assez ! Tournons ce furieux robinet qui éjacule de ces choses-là jusqu’à la fin d’un volume qui a 348 de ces pages, haletantes comme une locomotive ! Seulement, remarquez comme avec ce to
i ! qui est le nom du bien-aimé dans toutes les romances et qui arrive tout à coup, quand nous ne pensions plus, nous, à M. Quinet, rejaillit, du fond du bas-bleu, l’Ange adorateur, l’Épouse acharnée, et voyez comme en définitive, bas-bleu et épouse, il est impossible de les séparer !
V
Je me suis trompé, en ressayant ! C’était une erreur, je le reconnais, d’avoir, pour mieux les analyser et mieux les goûter, l’un après l’autre, mis à part l’épouse et le bas-bleu, même par abstraction et pour une minute, et séparé ce que Dieu a si bien joint… et le ridicule aussi ! Je me suis trompé. Ce TOI qui éclate vient de me rapprendre ! Entre l’arbre et l’écorce, il ne faut pas mettre le doigt, a dit le proverbe. L’arbre c’est M. Quinet, et l’écorce, c’est Madame ! Il n’y a point de bas-bleu à part et d’épouse à part ; il y a un bloc de tout cela, un bloc ineffable qu’il faut accepter tout entier ! Il y a enfin Mme Quinet (vous n’êtes pas malheureux !), un être rare, plus moral et plus sentimental que politique, patriotique et littéraire ! Un bas-bleu-épouse, comme on dit en Angleterre, un prince-époux ! Un bas-bleu conjugal, ainsi que je l’écrivais au commencement de ce chapitre ; le bas-bleu conjugal comme on dit : la tulipe orageuse ! Certes, on ne saurait trop fixer l’attention sur le phénomène d’amour conjugal dont Mme Quinet nous offre aujourd’hui l’étonnant modèle. Caramba ! c’est presque une question religieuse. C’est presque un miracle ! À force d’amour conjugal, le phénomène biblique de la côte d’Adam est retrouvé !
Aussi, maître Adam Quinet, fier de sa côte, préface-t-il aujourd’hui pour le compte de son Ève. En digne époux, il a voulu se mettre sous la même couverture que sa femme ; il a écrit, pour la présenter et la patronner, à la tête du livre de Mme Quinet, une de ces préfaces qu’elle aurait eu aussi bien que lui le talent de penser et d’écrire comme ça. Seulement, si elle l’avait écrite, il y aurait une différence, la différence de l’amour ! Elle l’aurait nommé, elle, son cher et grand mari, si elle avait annoncé un de ses chers et grands livres ! Elle en aurait parlé avec orgueil et joie. Elle aurait couronné les cheveux blancs qui lui font l’effet d’être noirs ! Elle les aurait couronnés de roses et de lauriers ; les roses pour la tendresse, et les lauriers pour la gloire ! Elle aurait, cette bayadère de l’amour conjugal, dansé autour de son idole une danse mystique, quelque chose comme un pas du châle qui serait pur !
Elle lui aurait dit encore, lyriquement : « TOI ! » enivrée. Mais M. Quinet, non ! M. Quinet ne dit rien de Mme Quinet. Il ne la nomme pas. Il ne dit pas « toi. » Il ne danse aucune danse. Il ne bouge. C’est un pieu, — comme Racine dans M. Vacquerie. Ce diable de M. Quinet qui se laisse aimer par sa femme avec la certitude impassible d’un vétéran de la fatuité, n’a pas la grâce des préfaces. Puisqu’il s’agissait des débuts de Mme Quinet dans la littérature et la politique, il pouvait au moins la présenter à ses amis, les républicains, et leur dire comme le grand Dauphin à ses officiers : « Mes chers amis, voici ma femme ! » Mais la bonne humeur, la bonne grâce, l’amabilité, la rondeur, ces dons charmants, ne sont bons que pour des dauphins ! Les républicains les méprisent. Les républicains sont aigus. Raides comme leur piques. Imperturbablement graves. Inexorablement solennels ! Tel M. Quinet est resté. Vertueux et farouche, il n’a pas rendu dans sa préface à la pauvre Mme Quinet ce que cette tendre femme a fait pour lui, tout le long de son livre ! Ah ! bien oui ! Il l’a oubliée comme Énée oublia sa femme Créuse dans le désastre de Troie. Mais Énée avait une excuse et M. Quinet n’en a pas. Énée avait sa femme derrière lui, mais M. Quinet l’a devant, puisqu’il s’agit d’une préface ! Et comment ? l’oublier !… Mais il l’a méconnaît ! Ce livre de sa femme, ce siège de Paris, ces impressions dans lesquelles l’infortunée Mme Quinet a versé toute son âme, M. Quinet les appelle malhonnêtement : Le cri des choses !… II n’a vu dans tout ce livre que la République — la République qui vaut mieux que tout, et qui efface tout, et les malheurs, et les ruines, et les ignominies, et les incendies, et les Communes, et l’avenir chargé qui doit les ramener, — et jusqu’à sa femme elle-même, sa touchante et incomparable femme qui serait la rosière des femmes mariées, si elles avaient des rosières comme les jeunes filles : — Madame Quinet !!! Oh ! Madame Quinet !