Normand, Jacques (1848-1931)
[Bibliographie]
Les Tablettes d’un mobile (1871). — L’Émigrant alsacien (1873). — Le Troisième larron, comédie en un acte, en vers (1875). — Beaumarchais, à-propos en vers (1877). — À tire d’aile (1878). — Les Écrevisses (1879). — La Poésie de la Science, poème (1879). — L’Amiral, comédie en trois actes et en vers (1880). — Paravents de salons et de tréteaux, fantaisies de salon et de théâtre (1881). — L’Auréole, comédie en un acte et en vers (1882). — Les Moineaux francs (1887). — Le Réveil (1888). — Musotte, pièce en trois actes, en collaboration avec Guy de Maupassant (1891). — La Muse qui trotte (1894). — Soleils d’hiver (1897). — Douceur de croire, pièce en trois actes et en vers (1899).
OPINIONS.
Paul Ginisty
Les Moineaux francs de M. Jacques Normand, malgré la grâce de certaines pièces, ne sont guère qu’un livre d’amateur. Il y a là trop de dédain de la règle étroite, trop d’indépendance à se plier au joug religieusement accepté par les vrais artistes. La langue est aussi trop facile, trop quelconque ; on voit là des marquises avoir « l’œil sympathique et fin », par exemple, et ne pas craindre de se servir, à la rime, de l’adjectif « incontestable ». La belle humeur et la gaîté ne font point défaut, assurément, dans ce recueil, mais quelques plaisanteries, comme celles sur Schopenhauer, ne sont-elles pas déjà bien démodées ?
Antony Valabrègue
M. Jacques Normand est un chroniqueur en vers, à la verve facile et coulante ; c’est un poète de salon, qui a recueilli maints succès, et dont quelques morceaux sont devenus célèbres dès la première récitation.
Adolphe Brisson
Il ne faudrait pas juger M. Jacques Normand sur les Écrevisses, le Fou Rire, le Chapeau, le Baptême d’Antoine et autres monologues qui ont fait pendant dix ans, et qui font encore, j’en suis sûr, le délice des salons bourgeois.
Il vaut mieux que cela. D’abord il a écrit, avec Guy de Maupassant, Musotte, une des pièces les plus sincères que nous ayons applaudies depuis dix ans. J’ajouterai que, comme versificateur, Jacques Normand n’est pas le premier venu. Sans doute, il n’a pas le lyrisme supérieur des grands poètes, l’éclat de Leconte de Lisle, la grâce pénétrante de Sully Prudhomme, la virtuosité de Richepin ; mais il circule sous ces strophes comme un air de belle humeur, de santé et de gaîté cavalière.
Sully Prudhomme
La mesure de vos vers n’emprunte rien aux innovations récentes. Je ne saurais m’en plaindre : j’appartiens, par mes maîtres, au passé. Vous y demeurez également fidèle. Vous pensez comme moi, sans doute, qu’il n’y a rien eu d’arbitraire dans la préférence accordée par l’oreille à certaines combinaisons harmonieuses que lui offrait le langage spontané.
Philippe Gille
La Muse qui trotte, ce titre alerte et léger, est celui d’un volume de poésies de M. Jacques Normand. C’est par l’extrême facilité, l’élégance native, la recherche du naturel, que se recommande le vers de M. Jacques Normand. Outre le mérite de la facture, on trouvera, dans la Muse qui trotte, une suite de petits tableaux mondains et parisiens d’une saisissante vérité.