Mariéton, Paul (1862-1911)
[Bibliographie]
Souvenance (1884). — La Pléiade lyonnaise (1894). — La Viole d’amour (1886). — Hellas (1888). — La Terre provençale (1890). — Le Livre de mélancolie (1896). — Une histoire d’amour (1897). — Jasmin (1898).
OPINIONS.
Eugène Ledrain
Pas de violence, rien d’exubérant chez le poète, lequel montre plus de délicatesse que d’ardeur et se plaît dans les tons adoucis et fins. Ce qui domine en lui, c’est un goût parfait que blesse toute crudité de mots, toute contorsion de phrase, tout geste désordonné. Au fond, il appartient beaucoup plus, par les habitudes littéraires et la tendresse du sentiment, à son pays natal qu’à sa terre d’adoption. Qu’il ne s’en plaigne pas ! L’idéal lyonnais — nous ne savons quelle douceur rayonnante répandue là-bas chez les hommes et surtout chez les femmes — se marque bien, sinon dans la personne, du moins dans l’œuvre poétique et même dans la prose de M. Mariéton.
Antony Valabrègue
Évidemment, M. Paul Mariéton ne peut être un pessimiste. Pourquoi alors ce titre : Le Livre de mélancolie, donné à un recueil de vers ? C’est que le poète a conservé au mot que nous discutons ici un sens devenu déjà un peu ancien. M. Mariéton est mélancolique, non point comme un moderne, comme M. Rollinat ou M. Georges Rodenbach, par exemple, mais à la façon de Ronsard ou de Du Bellay. Il se laisse aller à un courant de vague et douce tristesse, il s’absorbe dans des pensers amers, parce qu’une image de femme revient se dresser devant lui… Nous retrouvons, chez M. Mariéton, un habile ciseleur, un « médailleur » d’éducation italienne. Il sait, lui aussi, donner une façon achevée à ses émaux et camées. Nous reconnaissons qu’il a la faculté de sertir de charmantes rimes, et il arrive à se rapprocher des meilleurs sectateurs de M. José-Maria de Heredia.