VI. Le canari merveilleux.
(Gourounsi)
Baffo était une petite fille mal élevée. Toujours elle se battait avec ses camarades et elle se refusait obstinément à travailler. De plus, elle ne pouvait voir un objet sans y toucher.
Ses parents la frappaient souvent pour la corriger, mais c’était peine perdue : elle n’en devenait pas meilleure pour cela.
Un jour Baffo est allée au marché. Elle y voit de petits canaris blancs tout neufs. Elle en prend un et demande au dioula147 qui était assis à côté de l’étalage : « Quel est le prix de ce canari ?
« — Je n’en sais rien répond le dioula. D’ailleurs il n’est pas à vendre ! »
Baffo jette à terre 20 cauris et s’éloigne en emportant le canari. « Quand le marchand s’en reviendra, se dit-elle, il trouvera les cauris à la place du canari ».
Or ces petits canaris blancs n’étaient autres que des aigrettes qui, à chaque jour de marché, se changeaient en canaris pour vivre un peu au milieu des hommes.
Avant que Baffo ait atteint sa case, le canari est redevenu oiseau. Il saisit la fille et s’envole avec elle jusqu’en haut d’un grand arbre. Puis, déposant Baffo sur une grosse branche, il s’envole de nouveau et disparaît.
Baffo pousse des cris. On l’entend et on va prévenir ses père et mère.
Ceux-ci accourent, amenant avec eux leur chien noir qui grimpa au fromager et en redescendit Baffo.
La leçon profita à la fillette qui se corrigea de son indiscrétion. Et, par reconnaissance, elle n’oublia jamais, chaque fois qu’elle mangeait son couscouss, d’en donner la première et la dernière poignée au gros chien noir qui l’avait tirée de ce mauvais pas.
Conté par FATIMATA OAZI
Interprété par SAMAKO NIEMBÉLÉ dit SAMBA TARAORÉ.