(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 136
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 136

Allainval,[Léonor-Jean-Christine Soulas d’] Abbé, né à Chartres, mort à Paris en 1753.

Il a travaillé pour le Théatre François & pour le Théatre Italien, avec des succès médiocres qui auroient pu devenir plus heureux, si sa mauvaise fortune lui eût permis de cultiver ses talens & de travailler plus soigneusement ses Ouvrages. Il y a d’excellentes choses dans sa Comédie intitulée l’Embarras des Richesses. Si ce qu’on a publié de lui est vrai, il n’a pas dû en prendre l’idée d’après sa propre expérience : on dit qu’il étoit si bizarre ou si indigent, qu’il n’avoit, pour ainsi dire, aucune demeure fixe. Il couchoit tantôt à la belle étoile, tantôt dans les chaises à porteur qui sont au coin des rues ; genre de vie nullement propre à favoriser les dons du génie. Les anciens Poëtes se vantoient d’avoir dormi sur l’Hélicon ; ils avoient apparemment la faculté de choisir leurs jours. Ces sortes de veilles ne sauroient en effet être agréables, que quand elles sont le fruit du caprice, & non celui de la nécessité.

On a remis au Théatre François en 1770, une Comédie du même Auteur, intitulée l’Ecole des Bourgeois, qu’on voit reparoître de temps en temps, avec d’autant plus de plaisir, qu’elle est pleine de ce bon comique qui caractérise Moliere. La Comédie des Mœurs du temps de M. Saurin, est plus qu’une imitation de cette Piece.