(1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Sur le comte Dandolo. (Article Marmont, p. 51.) » p. 514
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(1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Sur le comte Dandolo. (Article Marmont, p. 51.) » p. 514

Sur le comte Dandolo.
(Article Marmont, p. 51.)

J’ai parlé un peu légèrement de Dandolo, le Vénitien patriote dont la douleur éloquente émut à un certain jour Bonaparte ; j’ai emprunté les termes mêmes dont le maréchal Marmont s’était servi à son égard. Le comte Dandolo mérite mieux, et il est connu à plus d’un titre. Napoléon, qui le fit comte et sénateur du royaume d’Italie, l’avait nommé, dans un temps, gouverneur de la Dalmatie, et Dandolo s’honora dans l’administration de cette province. Napoléon, rencontrant son nom à l’occasion des événements qui amenèrent la chute de l’antique république de Venise, a dit de lui dans ses Mémoires (t. II, p. 233) : « Dandolo, homme d’un caractère vif, chaud, enthousiaste pour la liberté, fort honnête homme, avocat des plus distingués, se mit à la tête de toutes les affaires de la ville… » Son fils, le comte Tullio Dandolo, lui-même écrivain très connu, possède des lettres de Bonaparte, dans lesquelles le premier Consul parle à son père d’« affection » et de l’« estime la plus vraie ». Le comte Dandolo, cessant d’être sénateur, devint le premier agronome d’Italie. Daru, dans son Histoire de Venise, l’a nommé comme un des savants contemporains les plus distingués, en s’autorisant du témoignage de Berthollet et de Fourcroy.