(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 171
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 171

Assoucy, [Charles Coypeau, sieur d’] né en 1604, mort en 1674.

On ne peut même dire de lui à present ce que Boileau en disoit de son temps,

Et jusqu’à d’Assoucy, tout trouva des Lecteurs.

Son Ovide en belle humeur ne trouve plus des gens d’assez mauvais goût pour le lire ; aussi ce Poëte, si on peut l’appeler ainsi, avoit-il choisi le plus pitoyable de tous les genres, sans avoir les mêmes talens que Scarron, pour se le faire pardonner. Sa vie, comme sa prose & ses vers, ne fut qu’un mélange de misere, de burlesque & de platitude. Tous les pays par où il passa, & il en vit beaucoup, furent marqués par ses disgraces. Il ne faut cependant pas croire que ses mœurs aient été aussi corrompues, que Chapelle voudroit le faire entendre, dans son Voyage du Languedoc. La plaisanterie devient un crime, quand elle attaque les mœurs jusqu’à ce point. La calomnie doit paroître odieuse, à proportion de ses efforts pour rendre ses noirceurs plus piquantes aux yeux de la malignité.