(1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Doyen » p. 102
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(1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Doyen » p. 102

Doyen

La Mort de Virginie par Doyen est une composition immense où il y a de très belles choses. Le défaut c’est que les figures principales sont petites, et les accessoires grandes. Virginie est manquée ; ce n’est ni Appius ni Claudius ni le père ni la fille qui attachent ; mais des gens du peuple, des soldats et d’autres personnages qui sont aussi du plus beau choix ; et des draperies d’un moelleux, d’une richesse et d’un ton de couleur surprenant. Il y a de lui d’autres morceaux qui sont fort inférieurs à celui-ci.

Sa Fête au dieu des jardins est coloriée vigoureusement ; mais elle dégoûte ; de grosses femmes endormies et enivrées ; des culs monstrueux ; des masses de chair mal arrangées. Cependant de la chaleur, de la poésie et de l’enthousiasme. Cet homme deviendra un grand artiste ou rien. Il faut attendre. Les amateurs disent que sa vanité le perdra ; c’est-à-dire qu’il sent leur médiocrité et qu’il méprise leurs conseils. Vous n’en prendrez pas vous, plus mauvaise opinion.