(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 444
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 444

Cassagnes, [Jacques] Docteur en Théologie, né à Nîmes en 1615, mort à Paris en 1679.

Quoiqu’il ait été de l’Académie Françoise, on ne se souvient plus ni de ses Poésies, ni de ses Traductions, ni de ses Histoires : son nom auroit vraisemblablement subi le même sort, sans ces deux vers de Boileau.

Si l’on n’est plus au large, assis en un festin,
Qu’aux Sermons de Cassagne ou de l’Abbé Cotin.

Ce trait de satire, devenu proverbe en naissant, fit une telle impression sur l’Abbé Cassagnes, qu’il en perdit la tête & fut enfermé à S. Lazare, où il mourut âgé de 64 ans. Une plaisanterie, qui eut des suites si fâcheuses, feroit la matiere d’un juste reproche à Boileau, s’il eût pu en prévoir l’effet. Aujourd’hui on peut plaisanter avec plus d’assurance. Nos Auteurs ont la tête plus forte. Quelques-uns méritent bien mieux la satire que l’Abbé Cassagnes, & la savent supporter plus philosophiquement.