Chapitre I.
Préliminaires et exposé du plan. — Dans quelles conditions ces contes ont été recueillis. — Leur utilité pour l’étude de la psychologie indigène. — Nécessité de les transcrire avant qu’ils aient perdu leur caractère pré-islamique. — De quelle façon la forme a été respectée. — Justification d’un titre, en apparence, un peu trop général. — Sources diverses des contes. — Contes personnels et contes, tirés d’autres folkoristes, étudiés dans cet essai.
Bibliographie.
Plan de cette étude. — Classification des contes d’après leur caractère prédominant : légendes cosmogoniques, ethniques, héroïques, sociales, pseudo-scientifiques. — Récits d’imagination pure : anecdotes, hallucinations individuelles, merveilleux simplement surnaturel, merveilleux macabre, contes de morale théorique et de morale pratique. — Fables. Légende burlesque de l’hyène et du lièvre. — Contes égrillards. — Contes à combles. — Contes charades.
Cette classification est toute relative.
Depuis dix ans bientôt l’auteur de ce recueil a successivement servi, au Sénégal, en Guinée et au Soudan, dans l’Administration des Affaires Indigènes. Pendant ce temps il a mis à profit les loisirs que lui laissait son travail pour transcrire les contes populaires du pays que lui racontaient des indigènes de toutes classes et de toutes professions : griots1, gardes, interprètes, dioulas2, laptots3, simples cultivateurs.1
Ce travail ne lui a pas été corvée et il ne dissimule pas que le plaisir d’entendre narrer des histoires que beaucoup tiennent pour uniquement puériles a tout d’abord sensiblement stimulé sa vocation naissante de folkloriste. Mais il n’a pas tardé à se rendre compte du parti qui peut être tiré de ces récits pour la compréhension de la psychologie indigène. Le noir, qui se déroberait à un interrogatoire précis, dont le but, pressenti, éveille en lui une défiance confuse, se révèle au contraire en toute ingénuité dans ses contes où se traduisent les tendances — tout au moins idéales — de la race. Il n’éprouve aucune fausse honte à exposer, sous l’apparence d’un récit fantaisiste, la conception qu’il a de l’univers et de sa formation, des lois, morales et naturelles qui le régissent et, en général, de la vie.
Au point de vue pratique, l’utilité de ces récits n’est pas moindre pour le fonctionnaire qui entend diriger les populations assujetties au mieux des intérêts du pays qui l’a commis à cette tâche. Il faut connaître celui que l’on veut dominer, de façon à tirer parti tant de ses défauts que de ses qualités en vue du but que l’on se propose. Ce n’est qu’ainsi qu’on parvient à s’assurer sur lui ce prestige moral qui fait les suprématies effectives et durables.
Les conclusions que l’on peut tirer de la lecture des contes sous ce rapport ont, au moins, une valeur confirmative de ce que l’observation directe du noir nous aura déjà appris.
D’autre part, à cette heure où l’Islam envahit de plus en plus la terre d’Afrique, il est bon d’enregistrer sans retard des traditions qui ne sont pas encore tout à fait dénaturées dans les pays déjà islamisés et qui, dans les régions encore intactes, ont conservé — ou peu s’en faut — leur pureté. Ces traditions sont les suprêmes vestiges des croyances primitives de la race noire et, à ce titre, méritent d’être sauvées de l’oubli.
Elles le méritent encore au point de vue littéraire. Le fond des récits et la façon dont ils sont traités les maintiennent au niveau des contes populaires indo-européens ou sémites, avec lesquels ces récits offrent d’ailleurs de manifestes ressemblances.
Quant à la forme qu’on a respectée, autant qu’il était possible de le faire pour être compris des lecteurs français, elle est, espérons-nous, celle même que comporte la narration de contes populaires4 Les contes recueillis de 1904 à 1910 ont été sténographiés sous la lente dictée des narrateurs indigènes : Ahmadou Diop, Boubakar Mamadou, Amadou Kouloubaly, Ousmann Guissé, Gaye Bâ, etc. Ceux transcrits au cours des années 1911 et 1912 ont été traduits par Samako Niembélé, un interprète intelligent, parlant assez correctement le français et je pourrais dire qu’ils sont plutôt son œuvre que la mienne, si je n’avais essayé, par quelques mots changés çà et là, de donner à son style la vivacité et l’expression qu’il ne pouvait, malgré une connaissance assez avancée de notre langue, lui communiquer autant qu’il l’aurait souhaité.
J’insiste sur ce point que ni le fond ni les détails n’ont eu à souffrir de ce souci d’amélioration de la forme.
On trouvera ici beaucoup d’expressions locales, familières sans doute aux coloniaux, mais médiocrement intelligibles, sauf explication, pour le lecteur européen. J’ai cru pourtant devoir les conserver pour laisser au récit sa couleur locale encore qu’il y ait une incohérence apparente à mélanger dans un même conte des expressions ouoloves comme « tiéré »5 et soussou comme « kélé »6. En fait, notre occupation, en amenant des rapports plus fréquents entre populations qui s’ignoraient à peu près auparavant, favorise la création d’une sorte de sabir ouest-africain au sein duquel des vocables du Ouadaï voisineront bientôt avec des expressions du Cayor ou du Baoulé. Ce sabir contient en puissance le patois futur de l’A.O.F. dont le français restera — nous y comptons — la langue officielle et littéraire.
Les contes enregistrés dans ce recueil émanent de sources assez diverses pour justifier plus qu’à demi le sous-titre, guère trop général, qui leur a été donné. Pour que ce sous-titre fût absolument légitime, il faudrait qu’au nombre des contes rassemblés ici figurent ceux de la Côte d’Ivoire et du Dahomey. Néanmoins, étant données les grandes ressemblances des contes de ces deux dernières colonies7 avec ceux des trois autres pays composant le Gouvernement Général, on peut dire qu’il existe une littérature ouest-africaine, homogène dans ses grandes lignes et provenant d’une mentalité générale commune. C’est pourquoi le sous-titre « Contes indigènes de l’Ouest-Africain, français » semble pouvoir être maintenu.
Quant au titre principal : Aux lueurs des feux de veillée, il s’explique par les conditions dans lesquelles se racontent généralement ces récits. C’est le soir, aux lueurs vacillantes du feu près duquel les noirs attardent leurs veillées, sinon dans le flou laiteux d’une nuit lunaire, qu’on les entend narrer le plus volontiers. La pénombre ajoute son charme de mystère au merveilleux pittoresque des contes. Si l’impression devient▶ trop angoissante, un conte égrillard, une fable satirique dissipent la terreur qui commence à peser sur l’auditoire.
Il semble même que ce décor de demi-obscurité soit ◀devenu▶ indispensable pour le conteur. A l’exception, en effet, des noirs qui ont longuement vécu en contact avec nous et qui ont acquis à ce contact un certain scepticisme, il n’est guère de narrateur qui raconte volontiers ses légendes à la lumière du soleil. J’en ai acquis la certitude par ma propre expérience.
L’indigène éprouve une sorte de défiance instinctive qui le fait répugner tout d’abord à livrer ses traditions à la curiosité des Blancs. Il ne peut saisir pour quelle raison l’Européen, qui affiche souvent l’incrédulité, peut s’intéresser à des récits de vieillards ou d’enfants. Aussi cherche-t-il une arrière-pensée à cette curiosité. Il faut le convaincre peu à peu, feindre soi-même de croire aux êtres mystérieux de la nuit et surtout lui prouver, par des citations d’histoires de même nature, que déjà l’on a mis d’autres conteurs en confiance. Alors il ne se défend plus et loin d’être hésitants à votre appelles contes affluent bientôt… d’autant mieux que la perspective d’un « bounia » (cadeau) détermine les bons vouloirs, d’abord indécis.
Il résulte de ce qui vient d’être dit que la récolte des contes, assez maigre au début des recherches, se fait de plus en plus fructueuse au bout d’un certain temps : 41 des contes de ce recueil ont été enregistrés de 1904 à 1907 ; 47, de 1909 à 1910, en moins de 6 mois et 187 de juillet 1911 à octobre 1912. On voit la progression !
Sources des contes
La majeure partie est d’origine bambara (70).
Puis viennent, par ordre de fréquence.
- Peuhl (ou Torodo)………………… 54
- Gourmantié………………………. 42
- Ouolof………………………….. 26
- Haoussa…………………………. 24
- Malinké…………………………. 23
- Hâbé……………………………. 17
- Môssi…………………………… 8
- Soussou…………………………. 3
- Kouranko………………………… 2
- Sénofo………………………….. 2
- Kissi…………………………… 1
- Khassonké……………………….. 1
- Dyerma………………………….. 1
- Gourounsi……………………….. 1
Voici la répartition détaillée de ces contes, classés par races, pour permettre à ceux qui désireront étudier plus spécialement la littérature merveilleuse de telle ou telle race, de se retrouver plus aisément dans ce recueil :
Classification des contes par répartition entre les diverses races
I. Contes Ouolof (26).
- La légende de Diâdiane NDiaye.
- Les trois gloutons.
- La fille d’Aoua Gaye.
- L’ensorcelée de Thiévaly.
- Le laptot giflé.
- Le guéhuel et le damel.
- Les incongrus.
- Le lion, le guinné et le ouarhambâné.
- Le fils du sérigne.
- Les maîtres de la nuit.
- Le chat-guinné de Saint-Louis.
- L’enterré vif.
- La précaution inutile.
- Le spahi et la guinné.
- Le ngortann.
- Le cabri.
- Mamadou et Anta la guinné.
- Le milicien et les cabris.
- Le chasseur de Ouallalane.
- Service de nuit.
- Une ronde impressionnante.
- Hammat et Mandiaye.
- Le guinné altéré.
- La sage-femme de Dakar.
- Les talibés rivaux.
- Ibrahima et les hafritt.
II. Contes soussou (3).
- Le fils des bâri.
- L’enfant de Salatouk.
- L’almamy-caïman.
III. Contes Dyerma (1).
- L’homme touffu.
IV. Contes Gourounsi (1).
- Le canari merveilleux.
V. Contes Sénofo (2).
- L’éléphantiasis de Moriba.
- Les présents des faro.
VI. Contes Môssi (8).
- Les six géants et leur mère.
- L’hyène, le lièvre et le calao.
- La lionne et l’hyène.
- La lionne et le chasseur.
- Le fils du seigneur Ouinndé.
- L’organe dénonciateur.
- Le mauvais gardien.
- La case de cuivre pâle.
VII. Contes Malinké (23).
- Le minimini.
- La tâloguina de Dàfolo.
- Le châtiment de la diâto.
- Le konkoma.
- Déro et ses frères.
- Le chien et le caméléon.
- Namara Soundiéta.
- Le rapt des métaux précieux.
- L’igname.
- Le guina du tâli.
- Le roi et le lépreux.
- La fausse fiancée.
- Le petit sorcier.
- La sorcière punie.
- Le feu des guina.
- La guiloguina.
- La chèvre domestiquée.
- Fadôro.
- La première des dots.
- Le pupille du cailcédrat.
- L’hyène et le singe vert.
- La gourde.
- Les calaos et les crapauds.
VIII. Contes Haoussa (24).
- Le vampire.
- L’hermaphrodite.
- La moqueuse.
- Les amants fidèles.
- Le prince qui ne veut pas d’une femme niassée.
- Jalousie de co-épouse.
- L’avare et l’étranger.
- L’implacable créancier.
- La femme-biche.
- Mariage ou célibat ?
- La femme de l’ogre.
- Le lionceau et l’enfant.
- L’orpheline de mère.
- Takisé, le taureau de la vieille.
- Le jaloux assagi.
- Le dioula et le lièvre.
- La bergère de fauves.
- L’hyène et le pèlerin.
- Aubaine manquée.
- Les trois femmes du sartyi.
- La fanfaronnade.
- Les six compagnons.
- Le riche et son fils.
- Khadidya l’avisée.
IX. Contes Peuhl (ou Torodo) (54).
- Kahué l’omniscient.
- La cliente de mauvaise foi.
- Hâbleurs bambara.
- La tête de mort.
- L’arbre à fruits humains.
- La geste de Samba Guélâdio Diègui.
- Les adroits voleurs.
- Bassirou et Ismaïla.
- Bilâli.
- Aux fêtes de la circoncision.
- L’hyène machiavélique.
- Frère lièvre règle ses dettes.
- Les coups de main du guinnârou.
- Amady Sy, roi du Boundou.
- L’ancêtre des griots.
- Le bien qui vous vient en dormant.
- Les coureurs émérites.
- Une leçon de courage.
- La buse et le soleil.
- Bissimilaye et Astafroulla.
- Le bengala d’âne.
- Ingratitude.
- Le vieillard, son fils et les sept têtes.
- Samba et Dioummi.
- La chèvre grasse.
- Le choix d’un lanmdo.
- Les quatre fils du chasseur.
- Amatelenga.
- L’origine des pagnes.
- Hammadi Diammaro.
- Le guinnârou de Fonfoya.
- Le melon révélateur.
- L’intrus dans l’Aldiana.
- Le mariage de Niandou.
- L’éléphant de Molo.
- L’ivresse de l’hyène.
- La bague aux souhaits.
- Les dons merveilleux du guinnârou.
- Le kitâdo vengé.
- La femme fatale.
- Le fils adoptif du guinnârou.
- La chèvre au mauvais oil.
- Màdiou le charitable.
- La Mauresque.
- La mounou de la Falémé.
- L’homme au piti.
- Le koutôrou porte-veine.
- Fatouma Siguinné.
- Le karamoko puni.
- Les fourberies de MBaye Poullo.
- Le barké.
- Les prétendants de Fatoumata.
- Quels bons camarades !
- Le pardon du guinnârou.
X. Contes Habé (17).
- En retour d’une offrande de farine.
- Le laôbé et le yébem du cailcédrat.
- La mangeuse de clients.
- La fiancée de race yblisse.
- Le congé à l’hyène.
- Le fer qui coupe le fer.
- Affront pour affront.
- Le chiffon magique.
- Anntimbé, ravisseur du bohi.
- L’anneau de la tourterelle.
- Amadou Kékédiourou, sauveur des siens,
- La sentence du koutôrou.
- Le feint lépreux.
- Les ancêtres des Bozo.
- L’assistante de la nuit de noces.
- Les ailes dérobées.
- La case magique du défilé.
XI. Contes Gourmantié (42).
- Le cadavre ambulant.
- Trois frères en voyage.
- Les deux voleurs.
- Le lâri reconnaissant.
- L’anguille et l’homme au canari.
- Les méfaits de Fountinndouha.
- La tortue et la pintade.
- Le miel aux tyityirga
- Goumbli-Goumbli-Niam etc.
- Les tomates de la pori.
- Concours matrimonial.
- Le cultivateur.
- La fille qui voulait apprendre à chanter.
- La créance de la Mort.
- Le tailleur de boubous en pierre.
- Revanche conjugale.
- La vengeance du pori.
- L’hyène et le poulet sans plumes.
- La termitière-aux-pora.
- Le procès funèbre de la bouche.
- La protection des djihon.
- La grenouille indiscrète.
- La femme enceinte.
- Chacun son tour !
- Le cheval noir.
- La queue d’yboumbouni.
- Les deux faux dioulas.
- La nyinkona.
- Au temps de la famine.
- Outénou et le marabout.
- Une leçon de bonté.
- L’invention des cases.
- Les perfides conseillers.
- La revendication du lièvre.
- Le tisserand et le serpent.
- Bénipo et ses sŒurs.
- Les orphelines.
- Le courage mis à l’épreuve.
- Les prétendants.
- Diadiàri et Maripoua.
- Le lièvre qui traya la vache de brousse.
- Le bouvier d’Outênou.
XII. Contes Bambara (70).
- Le riz de la bonne épouse.
- A la recherche de son pareil.
- Bala et Kounandi.
- La tortue et l’oiseau-trompette.
- La case des botes de brousse.
- La plus terrible des créatures.
- Ybilis.
- Le plus brave des trois.
- D’où vient le soleil.
- Les deux vérités de la chèvre.
- Binanmbé, l’homme à la sagaie.
- Le bouc et l’hyène à la pêche.
- Histoire de NMolo-la-crapule.
- NDar ou l’enfant-né-avec-des-dents.
- Pourquoi les poules éparpillent leur manger.
- Amadou Sofa Niânyi.
- Le lion, le sanglier et le lièvre.
- L’épreuve de la paternité.
- Soutadounou.
- La fille du massa.
- Les ouokolo et l’apprenti chasseur.
- Le fama et le marabout.
- La famille Diâtrou à la curée.
- Les obligés ingrats de NGouala.
- Les œufs de blissiou.
- Le mari jaloux.
- Les voleurs de miel.
- La flûte d’Ybilis.
- Le maître chasseur et ses deux compagnons.
- La lionne coiffeuse.
- Au village des sorciers.
- Le lièvre et l’hyène aux cabinets.
- Les funérailles du calao.
- Le chien de Dyinamissa.
- La peur de l’eau.
- Les générosités de l’hyène.
- La conquête du dounnou.
- Mamady-le-chasseur.
- La femme aux sept amants.
- Les deux jumelles.
- Les nyama et le cultivateur.
- Le lièvre, l’hyène et le taureau de guina.
- L’hyène et l’homme, son compère.
- Le sounkala de Marama.
- La marâtre punie.
- Engagement d’honneur.
- Le diable jaloux.
- L’hyène commissionnaire.
- Le joli fils de roi.
- Les jumeaux de la pauvresse.
- En l’année des grêlons comestibles.
- Le singe ingrat.
- Zankêni Karâto, l’agaceur de malechance.
- Le dispensateur de pluie.
- Le couard ◀devenu▶ brave.
- Les pleureurs et le cultivateur.
- Le fils du maître voleur.
- Ntyi vainqueur du boa.
- Le chien lutteur.
- Les inséparables.
- Le boa marié.
- Les sinamousso.
- Le lièvre et les pleureurs.
- Les musiciens ambulants.
- Les deux Ntyi.
- La revanche de l’orphelin.
- Quelqu’un qui cherchait aussi malin que soi.
- Le boa du puits.
- Le forage du puits.
- Les deux intimes.
XIII. Contes kouranko (2).
- Le cheval de nuit.
- Nancy Mâra.
XIV. Contes khassonke.
- Le dévouement de Yamadou Hâve.
XV. Contes kisso.
- Chassez le naturel.
[Bibliographie]
Dans cette étude de la littérature merveilleuse indigène je tiendrai compte, non seulement des récits recueillis par moi personnellement, mais encore de ceux publiés par différents folkloristes.
Afin que le lecteur puisse contrôler les sources étrangères auxquelles je me référerai au cours de ce travail, je les indique ci-dessous en une brève notice biographique.
8.
,La Guinée française. Challamel, éditeur, 1907, L’Ame soudanaise. Pages libres, 1902.
, Dictionnaire Français-Bambara. Imprimerie Nationale, 1901.
, Contes populaires de la Sénégambie. Leroux éditeur.
, Essai sur la langue agni. André éditeur, 1901.
, Le plateau central nigérien. Larose, éditeur, 1907.
, Contes des Gow. Leroux, éditeur, 1911.
, Le Sénégal.
, Etude sur la langue mossi. Leroux, éditeur, 1910.
,Manuel de langue foule. Welter, éditeur, 1894.
, Essai sur le folklore indigène. Revue Indigène, 1908.
, Manuel bambara. Geuthner, éditeur, 1910.
, Manuel de bambara. Maison Carrée, Alger, 1905.
Pour les contes d’origine indo-européenne :
Contes des Bretons armoricains, par
Bibliothèque populaire Gauthier-Villars.Barsaz-Breiz, par
Franck éditeur, 1846.Contes de Grimm. Philipp RECLAM, Leipzig.
La Bretagne, par
W. Coquebert éditeur.Contes des 1001 Nuits, traduits par Galland.
Contes inédits des 1001 Nuits, traduits par de Hammer et Trebutien. Doddey éditeur, 1828.
[Plan]
L’étude de ces divers contes9 se subdivisera comme suit :
I. Classification des contestables et légendes d’après leurs caractères prédominants.
II. Thèmes favoris des conteurs. Procédés les plus usités pour provoquer l’intérêt et l’émotion. Comparaison, au double point de vue du fond et de la forme, avec les conteurs indo-européens et sémites. Influences étrangères possibles.
III. Personnages des contes. Personnages humains et extra-humains. Professions le plus souvent mises en scène. Les animaux dans les contes. Caractère essentiel, différent de celui qui leur est attribué dans les fables.
IV. Personnages animaux des fables. Le geste burlesque de l’hyène et du lierre : comparaison avec le roman du Renard.
V. Conclusion. — Le noir d’après ses contes et fables. Sa morale idéale. Sa morale pratique. Quels modèles il se propose et quels exemples il suit.
Je renvoie aux sommaires détaillés des chapitres qui se trouvent en tête de cet essai.
I. — Classification générale d’après les caractères prédominants.
On peut répartir ces récits entre 7 grandes catégories :
A. Légendes cosmogoniques, ethniques, héroïques et sociales.
B. Contes de science fantaisiste (histoire naturelle, astronomie, etc.).
C. Récits d’imagination pure et dépourvus d’intentions didactiques.
D. Contes à intentions didactiques, tant de morale pure que de morale pratique.
E. Fables. Geste burlesque du lièvre et de l’hyène.
F. Contes égrillards. Contes à combles (se confondant souvent avec les contes égrillards).
G. Contes-charades10.
Cette division en catégories n’a rien que de relatif et, pour l’établir, j’ai dû ne tenir compte que du caractère le plus marqué du récit à classer, alors que, par ses caractères accessoires, ce même récit pourrait se voir rangé dans une ou deux autres catégories.
Nous allons voir, en étudiant chacune de ces grandes catégories, qu’elle comporte encore d’autres subdivisions. Indiquer dans le tableau ci-dessus ces subdivisions nuirait à la clarté de la classification.
A. Légendes cosmogoniques, ethniques, héroïques et sociales.
Ces légendes essaient d’exposer — sans grande conviction, d’ailleurs — la création du monde, l’origine de certaines races ou de certains peuples, l’histoire des héros fabuleux, l’évolution de la civilisation.
Je n’ai recueilli que peu de légendes cosmogoniques ou métaphysiques ; ce sont les contes intitulés : D’où vient le solei.11 — La créance de la Mort — Le chien et le caméléon — L’anguille et l’homme au canari — Les nyama et le cultivateur. Mais on en trouvera de nombreux exemples chez d’autres folkloristes. Ainsi, la controverse du crapaud et du caméléo.12 nous apprend qui, des montagnes ou de la boue, a été créé en premier lieu ; celui du « Déluge universel » nous expose la tradition agni sur ce sujet. Le conte de , intitulé : « Le genre humain » élucide le problème de la création de la femme selon les Môssi. Enfin, la différence des races et l’infériorité des noirs sont expliqués par des contes divers de 13 et de 14.
L’évolution de la civilisation, telle que l’entendent les noirs, se trouve exposée dans les contes ci-après : L’invention des cases. — Le minimini ou la fondation des villages. — La conquête du dounnou et Antimbé, ravisseur du bohi, (relatifs à l’invention des tambours). — L’ancêtre des griots. — Le cadavre ambulant. — La première des dots. — Les sinamousso.
La légende se fait historique ou quasi-historique pour expliquer l’origine de divers téné15. Voir à ce sujet les contes de Fadôro — de La femme enceinte — du Cheval noir — du Lionceau et l’enfant.
Elle est même délibérément historique — abstraction faite du merveilleux — quand elle célèbre les exploits d’un héros mythique comme Samba Guénâdio Diêgui (La geste de S.-G. Diègui) Namara Soundieta, NDar, Amadou Sefa Niânyi, la fondation d’une dynastie royale : (Légende de NDiadiane, NDiaye), la conquête du pouvoir (L’éléphant de Molo) ou encore quand elle rappelle les aventures des Sorko pêcheurs ou des Gow chasseurs du Niger16 l’émigration des Agni, sous la conduite d’Aoura Pokou, leurs guerres au Baoulé contre les Gori17, la faiblesse paternelle du damel Amady NGôné18, la folie « caligulienne » de l’almamy torodo Amady Si (Amady Si, roi du Boundou) le dévouement du Khassonké Yamadou Hâvé ou de la fille du massa, etc., etc.19.
On pourrait s’étendre longuement là-dessus, mais de plus longs développements contraindraient à dépasser le cadre, peut-être trop ample déjà, qu’on s’est imposé pour cette étude.
B. Contes de science fantaisiste (histoire naturelle, astronomie, etc.)
Ces récits, bien entendu, ne prétendent nullement à la science et c’est très consciemment qu’ils procèdent de l’imagination de leurs conteurs. Les auditeurs ne les tiennent guère, non plus, pour scientifiques et leur demandent un amusement bien plutôt qu’un enseignement.
Le plus souvent ils donnent la cause originelle des particularités physiques de certains animaux : les zébrures horizontales du pelage de l’hyène (L’hyène et l’homme son compère) ; la déclivité de son arrière-train (Les générosités de l’hyène — La chèvre grasse) ; les rayures abdominales de la biche (La femme-biche) ; ils expliquent pourquoi les grenouilles n’ont plus de queue (La grenouille indiscrète) pourquoi le cheval arbore un si beau panache et l’hippopotame, un moignon ridicule, en guise d’appendice caudal ; d’où vient l’enfoncement des yeux du singe dans leurs orbites (Le singe ingrat).
Ils expliquent encore les habitudes qu’ont certains animaux : les tourterelles, d’aller toujours par deux (Les deux jumelles) ; l’hyène, de farfouiller dans la paille bottelée (L’hyène commissionnaire) ; les poules, d’éparpiller leur manger (Pourquoi les poules etc…) ; les motifs qu’a la race caprine de redouter l’eau (La peur de l’eau) ceux qu’elle eut de se résigner à la domestication (Les chèvres domestiquées).
De même ils exposent l’origine de certains oiseaux (Les obligés ingrats de Ngouala. — Le cultivateur, etc., etc.).
C. Récits (merveilleux ou non) de pure imagination et sans intentions didactiques.
J’ai classé dans cette catégorie les contes qui n’ont d’autre but que de provoquer l’intérêt par l’exposé d’événements de deux sortes : les uns, comportant des personnages de nature fabuleuse et les autres ne produisant en scène que des personnages de nature humaine qui évoluent au milieu d’une action purement anecdotique ou romanesque.
Il y a lieu de distinguer cette catégorie de celle dont on parlera immédiatement après, en ce que le conteur n’imagine que pour le plaisir d’imaginer tandis que l’autre catégorie trahit des intentions d’enseignement moral.
I. — Récits merveilleux.
Les récits uniquement merveilleux sont les plus nombreux. Il serait trop long de les énumérer. Aussi me bornerai-je à indiquer qu’ils se subdivisent en 3 classes principales et à donner quelques exemples, afin de mieux préciser la pensée qui a présidé à cette sous-classification.
Ce sont :
1° Les hallucinations individuelles où le conteur rapporte ses propres visions, nées d’un état d’exaltation tel que la terreur de l’obscurité ou même une folie commençante. Les contes d’Amadou Diop ne sont guère que cela. Je citerai notamment : La fille d’Aoua Gaye — Service de nuit — Le cabri — Une ronde impressionnante. C’est encore le cas pour La guiloguina et quelques autres contes correspondant à des impressions réelles de gens affolés par un sentiment de la nature que l’on vient d’indiquer. Dans ces derniers récits le conteur rapporte un événement arrivé à d’autres qu’à lui (voir Le konkoma — Le chasseur de Ouallalane — Les maîtres de la nuit, etc.).
2° Le merveilleux ordinaire où jouent leur rôle tous les êtres fabuleux créés par l’imagination des noirs : génies, hafritt, taloguina, nains, ogres, animaux-génies, etc. Ces contes sont très nombreux. Nous en étudierons les personnages en détail au chapitre III (personnages des contes).
3° Le merveilleux macabre. On en trouve des exemples moins nombreux que ceux de la subdivision précédente. (Voir les contes « d’Ybilis » de « La flûte d’Ybilis », du Cadavre ambulant », de « La fille qui voulait apprendre à chanter », du « Vieillard, son fils et les 7 têtes », de « La moqueuse », de « La créance de la Mort » de, « La sorcière punie », de « L’implacable créancier », du « Vampire »). Les races gourmantié, haoussa et bambara surtout, semblent, comme la race bretonne en France, très hantées de l’idée de la mort20.
Il existe un conte gourmantié : La femme enceinte analogue au conte haoussa de L’implacable créancier mais l’impression d’effroi y est moins intense. De même, pour une variante malinké de « La flûte d’Ybilis » où la substitution de Thyène au démon Ybilis atténue l’horreur du conte bambara.
II — Contes anecdotiques et romanesques.
A côté de ces récits fantastiques ou simplement merveilleux se placent ceux ayant pour base un événement romanesque ou même une anecdote sans portée. C’est le caractère de la majorité des contes recueillis par ◀devenu▶ brave — Les deux intimes.
dans ses Contes populaires de la Sénégambie et d’un conte du (Lanséni et Maryama.) Parmi ceux du présent recueil je citerai tant comme romanesques qu’anecdotiques : Bala et Kounandi — La Mauresque — Les inséparables — Le couardD. Contes à intentions didactiques, tant de morale pure que de morale pratique.
Ces contes, que l’on pourrait appeler aussi contes moraux — car leur didactisme s’inspire généralement d’un prosélytisme moral — sont de deux sortes : les contes de morale idéale (religieuse et musulmane le plus souvent) ou théorique et ceux de morale pratique ou réelle. Ces derniers contes ont un grand rapport avec les fables et ne s’en différencient que par la nature humaine de leurs personnages.
1° Contes de morale théorique.
J’ai dit que les contes de morale théorique présentent le plus souvent un caractère religieux. Il convient cependant de noter que cette religion n’est pas toujours l’Islam. Ainsi « Une leçon de bonté » est sûrement d’inspiration fétichiste, ainsi que le conte du « Riz-de-la-bonne-épouse » 21, celui de « La femme fatale » ou du « Mariage de Niandou » qui préconisent le respect dû aux parents et aux personnes âgées.
Dans ces divers contes, il n’y a pas intervention divine comme dans les contes islamiques. Les génies seuls assurent le respect des principes. Dans d’autres récits au contraire c’est Dieu qui intervient sous divers noms (Allah, Outênou, Ouinndé etc.) soit directement, soit par l’entremise de ses serviteurs. Il prend le rôle de ces êtres surnaturels qui semblent d’anciennes personnifications des forces de la Nature dans le panthéisme dit « fétichisme » (Voir notamment les contes intitulés : Mâdiou le charitable — Le barké — Le marabout et le fam.22 — Les obligés ingrats de Ngouala — Le ngortann — L’enterré-vif — Le melon révélateur, etc).
2° Contes de morale pratique.
Cette catégorie peut, au point de vue forme, se subdiviser en apologues symboliques et en contes proprement dits. Parmi les apologues symboliques il y a lieu de citer : Le guehuel et le damel — Kahué l’omniscient — La tête de mort — Trois frères en voyage — Le fils du sérigne — Le choix d’un lanmdo, etc. Ces contes, généralement sentencieux — ne sont pas toujours aisément intelligibles.
Pour les contes proprement dits où le récit offre un élément d’intérêt plus accentué, se reporter, entre autres, à ceux-ci après désignés : Le pardon du guinnârou — Le bien qui vous vient en dormant — Le lâri reconnaissant — et divers contes de 23, de 24 et de 25.
E. Fables. Geste burlesque du lièvre et de l’hyène.
On pourrait ranger les fables dans la 2e classe de la catégorie précédente (morale pratique) si elles ne présentaient ce caractère spécial que leurs principaux acteurs sont des animaux, à l’exclusion presque absolue de l’homme dont le rôle — quand il lui advient d’en jouer un — n’est jamais qu’accessoire. Ce n’est pas que les animaux ne figurent dans les contes mais, dans ce cas, ils y sont dépeints avec des caractéristiques qui les rendent essentiellement différents du type, qui leur est attribué dans les fables. Les animaux des contes sont, soit des génies travestis, soit de véritables animaux-génies. Qui reconnaîtrait, par exemple, l’hyène grotesque et couarde des fables dans le chef des hyènes du conte de « Binanmbé » ou bien encore dans celui du conte intitulé « D’où vient le solei.26 » ?
Le caractère fixé pour chaque animal dans la littérature « fablesque » est purement conventionnel. Ainsi le lièvre dont les Indo-Européens ont fait le symbole de l’inquiétude toujours en éveil27 ◀devient chez les noirs l’animal avisé, détenteur de ce sac à malices dont nous avons fait, nous, la propriété de compère le renard. Le lion n’est pas toujours pour eux le roi des animaux et l’éléphant leur paraît plus souvent digne de ce titre d’honneur. Le serpent en qui nous voyons l’emblème de la prudence n’est pas nettement campé comme tel. En revanche, il ne joue pas inévitablement le rôle d’ingrat auquel l’a condamné notre imagination28. Même dans le conte-fable « Ingratitude », il met en garde l’homme contre l’ingratitude d’un propre congénère de celui-ci.
Chaque peuple a ses conceptions, plus ou moins convaincues, sous ce rapport et nul ne songerait à proposer le recueil des fables de notre
comme un modèle de vérité scientifique.En regard des fables — relativement rares — qui relatent les aventures d’animaux divers, il en est un grand nombre qui s’attachent avec complaisance à évoquer les tours pendables de frère lièvre à son éternelle dupe : l’hyène. C’est ainsi qu’à côté des fables ésopiques s’est constitué au moyen âge Le Roman du renard.
A première vue on est tenté d’établir des similitudes, d’identifier Diâtrou, l’hyène, au brutal Isengrin et frère lièvre à Goupil le renard, mais l’ouvre médiévale est avant tout une suite de fabliaux satiriques où l’humeur gouailleuse du populaire s’esbaudit à un pastiche de la société féodale. Or il ne semble pas qu’on en puisse dire autant de la geste burlesque de l’hyène et du lièvre dans la littérature indigène, encore qu’elle célèbre, elle aussi, le triomphe de l’esprit madré sur la force brutale.
Cependant il serait présomptueux de prétendre porter un jugement définitif sur cette question. Quoi qu’il en soit, il est un fait à retenir c’est qu’à part le titre de roi donné à l’éléphant on ne voit pas trace dans les fables indigènes d’une société animale constituée avec ses marabouts, ses parasites des puissants, ses dignitaires et ses magistrats, bien que la société indigène offre des exemples d’un semblable état de choses29.
Nous reviendrons un peu plus longuement sur tout cela quand, au chapitre IV, nous étudierons les personnages des fables et, plus spécialement les deux grands premiers rôles.
F. Contes égrillards, humoristiques et à combles.
De même que celle de nos ancêtres gaulois ou moyen-âgeux, la civilisation attardée des noirs ne s’effraie ni de l’anecdote scatologique, ni du récit égrillard. On sait d’ailleurs qu’en France même, la pudibonderie… verbale ne remonte guère qu’à deux siècles et demi tout au plus.
Est-ce immoralité chez l’indigène ? Non pas ; mais amoralité absolue. Le noir, non catéchisé, est naturellement et ingénuement amoral. Il n’a pas, comme nous, cet atavisme de morale religieuse dont l’influence persiste même chez les « libres-penseurs » les plus dégagés, en apparence, de l’étreinte du passé et qui nous fait nous effaroucher devant le récit d’actes ou d’événements somme toute conformes à la loi de Nature.
Il semble cependant que cette amoralité s’achemine peu à peu vers la réprobation de certains de ces actes naturels puisqu’elle cesse de s’en désintéresser, ce qu’elle manifeste en commençant à les tourner en dérision, au lieu de les laisser passer aussi inaperçus que le fait de manger quand on a soif ou de dormir lorsqu’on a sommeil.
C’est, d’ailleurs, en les exagérant que l’humeur gaillarde du noir parvient à rendre comiques ces actes-là. Aussi ferons-nous voisiner les contes à combles dans cette catégorie avec les récits scabreux.
Par « contes à combles » j’ai voulu désigner ces récits d’exagération puérile où la drôlerie résulte du caractère excessif des actes prêtés à ceux qui y figurent. Cette dénomination a été donnée en souvenir de cette mode des « combles » qui sévit jadis en France… dans un milieu où l’on se montre assez accommodant quant à la qualité de l’esprit. Quel est le comble de la vitesse ? Quel est le comble de ceci ? Quel est le comble de cela ?
Les thèmes habituels des contes égrillards sont : l’adultère et les vaines précautions des maris jaloux ; les mésaventures des amants surpris en posture « déshonnête » ; les incongruités formidables (Les incongrus) des « gauloiseries » sur les organes sexuels, tant masculin que féminin (Le procès funèbre de la bouche. — L’organe dénonciateur. — Le jaloux assagi. — Bissimilaye et Astafroulla. — Le bengala d’âne, etc.).
Comme spécimens de contes à combles, je signalerai notamment : Les trois gloutons. Les coureurs émérites. — Les six géants et leur mère. — Amatelenga. — Les dons merveilleux du guinnârou (et diverses variantes de ce conte de 30.
). Sechse kommen durch die ganze Welt »Comme contes simplement humoristiques ou satiriques, je citerai entre autres : Hâbleurs bambara. — L’avare et l’étranger ; ceux qui racontent les exploits de quelques joyeux sacripants : tels que Fountinndouha (les méfaits de Foutinndouha). — Les fourberies de M. Baye Poullo ; la merveilleuse habileté de voleurs hors de pair : (Les adroits voleurs. — Le fils du maître voleur. — Les deux faux dioulas), à moins qu’ils ne rapportent quelque histoire de feinte naïveté comme : Les coups de main du guinnârou.
G. Contes-Charades.
Ces récits ont pour objet d’animer les conversations de la veillée en leur fournissant des sujets de discussions ou d’entretiens prolongés.
Quelques contes à combles se rattachent à cette catégorie qui a une grande analogie avec celle des « Roetselmoehrchen » allemands (notamment : Les 2 faux dioulas). A citer encore : Le plus brave des trois. — L’arbre à fruits humains.
On en trouvera des spécimens dans
: (L’homme à la poule) et dans Froger. (Les trois grigris, —Zaleum et Songo).