Des Rieux, Lionel (1870-1915)
[Bibliographie]
Le Chœur des muses. (1893). — Les Prestiges de l’onde (1894). — Les Amours de Lyristès (1895). — La Toison d’or (1897). — Les Colombes d’Aphrodite (1898).
OPINIONS.
Edmond Pilon
M. Lionel des Rieux a donné là un petit recueil, Les Amours de Lyristès, que nous ne saurions mieux comparer qu’à un collier de perles colorées, péchées par quelque marin heureux dans un golfe d’Ionie. Il s’y affirme poète délicat, et j’estime que les Amours de Lyristès brillent d’un éclat assez limpide pour laisser juger de la conscience et de la fantaisie de celui qui les enchâssa dans un écrin de rimes futiles. Et puis, M. des Rieux a su apporter tant de probité à la reconstitution de ses petites scènes grecques, que, vraiment, on ne saurait lui en vouloir de son archaïsme cherché, et qu’on doit seulement se contenter de sourire de la satisfaction tout à fait jeune et de sain érotisme qu’avec bonheur et discrétion il a trouvée pour nous…
Henry Davray
Peut-on tenir rigueur, à quelqu’un qui fait bien les vers, de n’être pas un poète ? Faut-il se montrer bien difficile et exiger de l’émotion et de la vie de quelqu’un qui a du goût, de l’habileté et de la délicatesse dans l’expression des sujets qu’il choisit ? Peut-être que si M. Lionel des Rieux tentait d’exprimer avec ses réelles et particulières qualités d’autres sujets, aurait-il quelque chance d’intéresser d’une autre manière. Jusqu’à présent, il s’est borné à des d’après l’antique, et même quand il ne nomme pas celui qu’il imite, on se rappelle avoir lu ses poèmes chez tel ou tel classique. Son présent volume, Les Colombes d’Aphrodite, est un parfait exercice de rhétoricien, avec des recherches attardées de langage et une affectation d’anti-modernisme qui est moderne tout de même. Ce sont là d’excellents exercices préparatoires pour le jour où M. des Rieux aura de l’émotion ; et l’on parle de supprimer les études classiques !