Gramont, Ferdinand de (1815-1897)
[Bibliographie]
Sonnets (1840). — Poésies complètes de Pétrarque, traduction (1842). — Le Livre de Job, traduction (1843).
OPINIONS.
Charles Asselineau
M. de Gramont paraît avoir eu de bonne heure le don de la précision rythmique. Il est le seul des poètes contemporains et peut-être est-il le premier des poètes français qui ait osé s’attaquer aux difficultés de la Sextine… Cette poésie feuillue, plantureuse, a le parfum généreux de l’air des forêts, tout imprégné de saveurs âcres et salutaires ; et dans sa couleur sombre et grave on peut retrouver aussi l’aspect sévère et grandiose des vieux chênes versant leur ombre grise sur les bruyères mélancoliques.
Édouard Fournier
Le marquis de Belloy a fait une comédie charmante : Pythias et Damon ; or, le comte Ferdinand de Gramont et lui furent deux amis comme l’étaient les héros de la pièce. Les premiers vers du marquis, par exemple, traduction remarquable du Livre de Ruth, parurent en 1843 dans le même volume que la traduction en vers du Livre de Job par le comte Ferdinand.
Théodore de Banville
C’est un de nos poètes les plus savants et les plus délicats, M. le comte de Gramont, qui, d’après la Sextine italienne de Pétrarque, crée la Sextine française, en triomphant d’innombrables et de terribles difficultés. La première Sextine du comte de Gramont parut à la célèbre Revue parisienne de Balzac, qui, se faisant critique pour une telle circonstance, se chargea lui-même d’expliquer aux lecteurs ce que c’est qu’une sextine et de les édifier sur le goût impeccable et sur la prodigieuse habileté d’ouvrier qu’elle exige du poète.