2. LACROIX, [N. de] Avocat né à Paris en 17..
Qu’il n’ait point fait les Lettres d’Asi à Zurac, celles du Colonel Talbert, le Traité de Morale que nous lui avons attribués [d’après l’Auteur de la France Littéraire], peu importe au Public, & encore moins à sa réputation. On peut en dire autant des Mémoires du Chevalier de Gonthieu, qu’il ne désavoue pas, aussi bien que de Mémoires d’un Américain, des Lettres d’un Philosophe sensible, & des cinq premiers volumes du Spectateur François, que cet Ecrivain réclame dans une Lettre à l’Auteur du Mercure. En prononçant ainsi, nous serons d’accord avec sa modestie ; car il déclare * franchement qu’il n’a aucune prétention au suffrage de la Postérité. Peut-être est-il plus jaloux des éloges du Siecle présent. Il est vrai que la maniere de penser, de disserter, de moraliser, est un titre assuré pour plaire aux tristes Penseurs de notre temps ; mais encore faudroit-il savoir assaisonner ses pensées, ses dissertations, sa morale, les embellir des graces du style, & les présenter ainsi parées au Lecteur, qui n’estime que ce qu’il peut goûter. Par malheur, le génie de M. de Lacroix est morne, sec, empesé, pédantesque, & ne sort de sa gravité que pour lancer des pointes & des jeux de mots plus désastrueux encore que son style ordinaire.