Boissi, [Louis
de] de l’Académie Françoise, né à Vic en
Auvergne en 1694, mort à Paris en 1758 ; Poëte comique, dont un
grand nombre de Pieces sont restées au Théatre. « Ces Pieces, selon M.
Gresset, sont également ingénieuses & sages,
toujours imaginées avec élévation, toujours écrites avec élégance,
respirant par-tout la raison, la décence, l’agrément, & toujours
couronnées par de brillans succès »
.
Il faut remarquer que M. Gresset parloit alors en pleine Académie, & adressoit la parole à M. de Boissi lui-même, qui venoit de prononcer son Discours de réception. C’en seroit assez pour avertir qu’il ne faudroit pas prendre ce compliment à la lettre, si les talens de M. de Boissi n’étoient propres d’ailleurs à justifier une grande partie de ses éloges. Il est certain que personne n’étoit plus digne de remplacer M. Destouches à l’Académie & sur le Théatre, avec un peu d’indulgence. On peut en effet le regarder comme un de nos meilleurs Poëtes Comiques, dans le temps où la Comédie commençoit à perdre sa gaieté & son naturel. Si ses Pieces ne sont pas toujours la peinture fidelle de nos mœurs ; si elles manquent quelquefois de cette force comique, de cette chaleur dans l’action, de cette vivacité dans le dialogue, qui caractérisent Moliere : ses plans sont du moins toujours agréables, toujours variés ; son style est aisé, correct, & souvent gracieux, comme on peut en juger par le François à Londres, le Babillard, l’Homme du Jour, & deux ou trois autres de ses Pieces qui seront toujours revues avec plaisir.
M. de Boissi a long-temps travaillé au Mercure, & ce Journal n’a jamais mieux valu que lorsqu’il étoit entre ses mains.
Son fils a débuté dans les Lettres avec quelques succès. Il a donné dans sa jeunesse une Histoire de la Vie de Simonide & de son Siecle, Ouvrage plein d’érudition & de discernement, propre à faire naître quelques espérances, mais qui n’a été suivi d’aucun autre, du moins nous n’en avons pas connoissance.