Lomon, Charles (1852-1923)
[Bibliographie]
Jean d’Acier, drame en vers (1877).
OPINION.
Jean Prouvaire
À la Comédie-Française (30 avril 1877), troisième représentation de Jean d’Acier, par M. Charles Lomon, un drame qui est un drame, et en vers qui sont des vers. Ce qu’on peut dire contre l’action de cette pièce, je le sais. Elle a des rapports frappants avec Quatrevingt-Treize, de Victor Hugo, avec Cadio, de George Sand. Mais M. Charles Lomon est à l’âge des admirations passionnées, et la distance est peu grande d’admirer beaucoup à imiter un peu… D’ailleurs, il y a dans l’ouvrage de M. Charles Lomon de fort remarquables scènes qui n’appartiennent qu’à lui-même, et, en outre, lorsqu’il se souvient trop visiblement, il a une façon très personnelle de dramatiser ses souvenirs. Pour ce qui est des vers, ils sont loin, certes, de nous satisfaire entièrement ; négligés en général, souvent mai bâtis, parfois incorrects, trop conformes, en un mot, aux habitudes d’une certaine école qui a pris pour devise : « Va comme je te pousse ! ». Mais n’importe ! Ces vers-là n’ont rien de commun avec la poétique étroite et pseudo-classique de MM. Bornier et Parodi, rien de commun non plus avec la plate emphase et le patois rugueux de M. Paul Déroulède. Un souffle ardent et sincère les anime, les enfle, les emporte ; çà et là, des distiques d’une fière et robuste venue.