(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — X — Xanrof, Léon (1867-1953) »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — X — Xanrof, Léon (1867-1953) »

Xanrof, Léon (1867-1953)

[Bibliographie]

Rive gauche, plaquette (1887). — Chansons sans gêne (1889).

OPINIONS.

Jules Lemaître

Des morceaux d’orphéon, des poésies récitées, presque des fables. J’ai noté au passage une chanson excellente et qui est bien une chanson d’étudiants. Elle commence ainsi :

J’abit’ ru’ d’l’École’ de Méd’cine,
Au premier, tout comme un bourgeois…

Cette chanson m’a donné l’impression très vive de ce qui a remplacé la botte de paille des basochiens de la rue du Fouarre ; la chambre garnie de la Rive gauche, l’acajou écaillé du lit disjoint, le tapis pelé, les draps de coton trop étroits et toujours moites, les serviettes pelucheuses, la cuvette fêlée, l’odeur qui monte de la cour, et toute cette misère égayée parfois d’un punch ou d’un passage de jupe pas chère.

[Le Journal des débats ().]

Francisque Sarcey

M. Xanrof dit fort bien ses chansons, avec beaucoup de bonne humeur, sans prétention ni pose, mais elles sont encore, pour la plupart, agréables à lire. L’éditeur a eu l’attention de mettre la musique, et ce sont, en général, des airs très faciles improvisés par M. Xanrof lui-même, qui, comme Nadaud et d’autres chansonniers de notre temps, fait à la fois la musique et les paroles. — Xanrof excelle dans la scie d’atelier ; rien de plus drôle que sa Devanture, etc…

[Le XIXe Siècle ().]

Anatole France

M. Léon Xanrof a composé la Ballade du Vitriolé, et je lui en sais un gré infini. C’est un ouvrage plein de philosophie où l’on admire en même temps l’enchaînement des crimes et la fatalité que rien n’élude… C’est par sa morale que M. Léon Xanrof est surtout grand, neuf et magnifique. Méditez à cet égard la chanson des Quatre-z-étudiants, qui est un pur chef-d’œuvre. Ces quatre-z-étudiants oublièrent leurs études avec une demoiselle de Bullier. Quand vinrent les vacances, leurs parents leur firent des reproches et leur enjoignirent de suivre exactement les cours à la rentrée. Les quatre-z-étudiants obéirent :

Ils se r’mir’ent à l’étude
Avec acharnement.
N’avaient pas l’habitude,
Sont morts au bout d’un an.

Quelle leçon pour les parents ! Cette histoire ne passerait-elle pas, en mélancolie, l’aventure douloureuse de Juliette et de Roméo ? M. Xanrof n’est-il pas un sublime moraliste, et l’école du Chat-Noir une grande école ?

[La Vie littéraire, 3e série ().]

Jules Claretie

Xanrof, lui, m’apparalt comme une sorte d’étudiant narquois chantant, d’une jolie voix ironique, les feintes gaîtés parisiennes, les Déjeuners de soleil de la passion et les amours d’une minute. Il y a du Murger dans Xanrof, dont la muse a passé les ponts mais naquit au quartier latin, comme Mimi-Pinson et Musette.

[La Vie à Paris ().]

Philippe Gille

M. L. Xanrof dont on sait le talent fin, le tour ingénieux. Son recueil est intitulé : Chansons ironiques. L’ironie est, en effet, la marque de l’esprit de M. Xanrof ; il faut être Parisien achevé pour comprendre tout ce qu’il y a de gai sous son aspect sérieux, de délicat sous son réalisme voulu et d’observation dans ses croquis instantanés.

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