(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 459
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 459

GUEDEVILLE, [Nicolas] né à Rouen vers 1650, mort en 1712.

Après avoir quitté les Bénédictions, il se réfugia en Hollande, où il se maria. La nécessité vraisemblablement le jeta dans le métier d’Ecrivain.

Les Ouvrages qu’on a de lui se ressentent également & du mauvais état de sa fortune & de la trempe de ses sentimens. Le plus connu est un Journal, intitulé l’Esprit des Cours de l’Europe, qui n’est qu’un Recueil de déclamations pleines de fiel, de mensonges, de platitudes, & d’atrocités. M. d’Avaux le fit supprimer ; mais l’Auteur le continua, après la mort de ce Ministre, sous le titre de Nouvelles des Cours de l’Europe, jusqu’en 1710.

Malgré la bassesse du style, cet Ouvrage a été recherché, parce que la satire est piquante pour le commun des esprits, & encore plus pour ceux qui y applaudissent sans discernement. Il faut bien se garder d’accueillir de semblables Productions. Quand la satire est insolente & calomnieuse, elle n’est propre qu’à révolter les ames honnêtes. Elle est pardonnable & utile, lorsqu’elle attaque des défauts ou des abus réels, en respectant les loix de la bienséance, & en annonçant sur-tout plus de zele que de malignité.