(1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XVIII » pp. 74-75
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(1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XVIII » pp. 74-75

XVIII

grand mouvement de réimpressions dans la librairie française. — les formats-charpentier. — l’illustration. — m. édouard charton. — les voyages en zigzag de topffer.

Ce post-scriptum n’est que pour la forme, rien de nouveau. Pas même de publication nouvelle. On a parlé des Souvenirs sur l’Empire de M. de Meneval, ancien secrétaire particulier de l’empereur : il n’y a pas d’habitude de composer un livre, et ceux qui ne lisent que pour avoir un récit agréable et continu peuvent y trouver du mécompte ; mais il y a beaucoup d’anecdotes précieuses, originales, que garantissent la position et la probité de l’auteur. On y apprend à connaître de près le grand homme et même (ce qui est moins beau) Marie-Louise. La première édition de ces Souvenirs est déjà épuisée.

— Il se fait en France un grand mouvement de réimpressions, de traductions de toutes sortes d’ouvrages, ou plutôt ce mouvement, favorisé par l’invention des petits formats dits formats-Charpentier, se continue et s’achève en ce moment. Tous les libraires s’y sont mis comme sur une idée lucrative, et on a gâté ce qui pourtant est resté utile et aura pour résultat une plus grande diffusion. Cependant la librairie commence à être au bout de cette veine, et il faudra bientôt, si on veut retrouver la vogue, inventer je ne sais quel format ou quelle combinaison nouvelle.

— Lisez-vous le journal l’Illustration hebdomadaire, imité des journaux anglais illustrés ? Il est assez bien fait, agréable à parcourir, et il vous apprendrait certaines choses. — C'est Dubochet qui le publie ; et il est rédigé par Charton, le même qui dirige si bien depuis des années le Magasin pittoresque.

— Les Voyages en zigzag de Töpffer, qui ne sont que ses recueils de promenades avec de légères modifications au texte et un plus grand luxe de dessins, réussissent ici à merveille. Il a ses lettres de grande naturalisation.

— Si vous, qui lisez les journaux, n’y trouvez aucune protestation ni attaque contre mon article de la Revue, vous eu pourrez conclure et faire remarquer que c’est là une grande confirmation, et un grand aveu que ce silence : car depuis quand peut-on dire aux gens, au beau milieu de la foule, de telles vérités, sans qu’aucun témoin relève le gant ?