(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 115
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 115

Ablancourt,[Nicolas perrot sieur d’] de l’Académie Françoise, né à Châlons-sur-Marne, en 1606, mort à Ablancourt, près de Vitry en Champagne, en 1664.

Quoique son style commence à paroître un peu suranné, ses Traductions sont si bien écrites, les tours en sont si élégans, les expressions si vives & si hardies, qu’on pense lire l’Original. Sa maniere de traduire est fort libre ; il se contente de présenter en détail les pensées du texte ; ce qui fit appeler chacune de ses Traductions, la Belle infidelle. Elles sont en très-grand nombre, & il n’a jamais voulu travailler qu’en ce genre. Il répondit à quelqu’un qui lui demandoit pourquoi, écrivant si bien, il aimoit mieux être Traducteur, qu’Auteur lui-même : « Que la plupart des Ouvrages modernes n’étoient que des redites des Anciens, & que, pour bien servir sa patrie, il valoit mieux traduire de bons Livres, que d’en faire de nouveaux, qui le plus souvent ne disent rien de nouveau ». Cette réponse conviendroit encore mieux aujourd’hui.