L’Abbé ***44
I
Que j’aurais donc voulu me taire sur ce pauvre livre, digne, tout au plus, de l’in pace du silence, et que de mystérieux faiseurs nous avaient annoncé avec le mot sacramentel de tous les montreurs de lanterne magique : « Vous allez voir ce que vous allez voir ! » De fait, nous l’avons vu. Publié en Belgique, chez les éditeurs Lacroix et Verboeckhoven, les fonctionnaires publics du gouvernement Victor Hugo, descendu de la même planche qui, sans se rompre, a porté les Misérables, et bien autrement fort de café, disait-on, contre le sacerdoce et l’Église, que tout ce qu’on nous avait servi jusque-là, ce livre, intitulé sinistrement : le Maudit, était l’œuvre d’un prêtre, non d’un prêtre ébauché et d’un fuyard de séminaire comme Ernest Renan, mais d’un vrai prêtre, complet et héroïque, qui n’avait pas mis son nom à son ouvrage, parbleu ! mais qui l’avait bravement caché sous trois étoiles. Ah ! que pour ma part j’aurais voulu le supprimer par le mépris qui ne parle pas ; ne pas dire le plus petit mot de cette ineptie, car c’est une ineptie, et joué ce bon tour aux finauds qui avaient compté sur les profits de l’indignation et du scandale et nous avaient tendu cette souricière, si bien approvisionnée, dont l’abbé Trois-Étoiles était le lard et les éditeurs de Hugo le fromage !
Et jugez de ma contrariété ! Ce m’est impossible ! Coûte que coûte, il faut que je vous parle du Maudit. Un pétard a été attaché à la queue de ce misérable livre, et ce pétard a fait trop de bruit pour que je puisse me taire et passer en disant que nous n’avons rien entendu. Tiré en pleine chambre du Sénat et de la main gantée d’écarlate d’un cardinal, il a forcé l’attention publique. Dans l’ingénuité de sa colère, Mgr l’archevêque de Bordeaux, en dénonçant le Maudit du haut de la tribune sénatoriale, ne s’est pas douté de la réclame qu’il faisait à M. l’abbé Trois-Étoiles et à MM. Lacroix et Verboeckhoven ! S’il l’avait préalablement exigé, ces messieurs l’auraient bien payée dix mille francs pour ses pauvres, cette splendide réclame qu’il leur aura donnée pour rien ! Monseigneur ne s’est pas aperçu qu’il continuait cette faute de charité en sens inverse commise par tout l’Épiscopat quand, à force de mandements, d’anathèmes et de coups de cloche, il a mis, de ses mains bénies, cinquante mille écus dans le chapeau de Renan, et a fait à ce petit gratte-papier d’une critique impie une position officielle, très confortable, contre Dieu !
Je ne crois pas cependant que, malgré la réclame involontaire de Mgr l’archevêque de Bordeaux, l’abbé Trois-Étoiles ait l’heureuse étoile de l’auteur de la Vie de Jésus. En effet, depuis l’explosion du pétard cardinalesque je n’ai pas entendu grand’chose sur ce Maudit… trop maudit ! Les gens à qui on en avait parlé se sont mis à lire le fatras de ces trois volumes, mais personne n’y a trouvé ce qu’il y cherchait. Sans valoir la millième partie du bruit qu’on lui a fait, Renan a bien ce qu’il faut, semble-t-il, pour illusionner, je ne dis pas les évêques, dont les mains calmes et consacrées doivent savoir exactement le poids ou la légèreté de l’erreur, mais du moins ce gros public, dont l’instinct est faillible, — mauvais juge d’une science assez grande pour tromper et d’un style assez travaillé pour paraître beau.
L’abbé Trois-Étoiles n’a, lui ! ni science quelconque suspecte, ni style quelconque douteux. Il n’a que trois étoiles, — très insuffisantes pour éclairer le monde et pour nous y faire voir distinctement ce qu’il tient à nous y montrer. Malgré ses étoiles, c’est une combinaison peu splendide et peu constellée que ce monsieur ! Je connais les deux éléments dont il est fait. Cet abbé, dont je ne garantis pas la tonsure, aurait bien dit la messe dans le feuilleton du Siècle, et je m’étonne que son roman du Maudit n’y ait pas paru. Il est de la maison, par l’esprit et par la doctrine ! Quand on le lit, on dirait la perversité d’Eugène Sue ramolli, avec l’innocence de style d’Hippolyte Lucas !
L’incolore Hippolyte est-il connu de toi ?…
Hélas ! oui. Jugez donc ce que l’abbé Trois-Étoiles peut être, s’il lui ressemble ! Il y a des gens qui n’ont pas même le relief de la bêtise, et qui nous la font regretter. Ils sont uniquement et simplement plats. C’est leur manière d’être. Seulement, par quelle aberration d’optique intellectuelle ce qui est si plat a-t-il pu faire à Mgr. l’archevêque de Bordeaux l’effet d’être bombé, et bombé au point d’être une bombe tombant en plein catholicisme, et, du même coup, effondrant la voûte et l’autel ?… Certes ! il faut, pour se tromper dans une telle proportion, qu’un regard bien rapide ait été jeté sur cette rapsodie qui a eu la fatuité de s’intituler le Maudit ; mais, moi, je l’ai lu tout entier, et je puis assurer, en toute sécurité, qu’un pareil livre ne mérite point l’honneur qu’on lui fait de l’estimer dangereux !
Il a, je le sais très bien, des qualités inquiétantes au premier aspect. Il a l’abaissement, qui le met au niveau de l’intelligence vulgaire. Il a la banalité, si chère à la majorité des esprits, qui se trouvent charmants dans cette glace. Il a même l’ennui, l’ennui qui fait le succès de tant de livres graves, et qu’on aime, oui ! qu’on aime, mais dans une mesure prudente, dans une dose surveillée… Ici, la dose est tellement dépassée que les têtes les plus solidement construites avec ce moellon qui résiste à l’ennui ne pourraient résister à celui de ce livre-là. Pour ma part, vous m’en voyez presque hébété, et j’en tremble pour ce que j’écris là. Franchement, je ne sais trop comment m’y prendre pour vous parler convenablement d’un livre dont le caractère est la platitude, — une platitude comme je n’en ai jamais vu, — une platitude ineffable, qui ne ressort ni de la critique sérieuse ni même de la plaisanterie, et dans lequel, si par hasard le Diable y était pour quelque chose, je le tiendrais, lui qu’on a toujours regardé comme une personne d’esprit, pour complètement déshonoré !
II
J’ai parlé d’Eugène Sue et je suis forcé d’y revenir… C’est lui, en effet, qui a été le modèle de l’auteur du Maudit, dont le Juif Errant est un prêtre. La thèse de l’auteur, ou des auteurs du Maudit, — car des critiques plus aigus ou plus fins que moi, malgré l’unité de platitude qui règne dans ce livre de l’un à l’autre bout, ont prétendu qu’il y avait plusieurs astres en conjonction sous les trois étoiles de l’occulte abbé, qui ne serait pas un si pauvre diable alors et pourrait s’appeler Légion, — la thèse donc du Maudit, qu’on a voulu traduire en récit romanesque, sans doute pour plus vite la vulgariser, est la malédiction jetée par l’Église sur la tête du prêtre qui comprend que le vieux sacerdoce du passé croule de toutes parts, pour faire place au sacerdoce de l’avenir !
L’abbé Julio de la Clavière est ce prêtre que l’Église, toujours au Moyen Age, persécute, traque et maudit, parce qu’il a dans la tète et dans la poitrine l’idée et le sentiment de l’Église transformée. L’abbé Julio de la Clavière, brochurier et journaliste, est une espèce de Jean Huss rabougri à la taille du xixe siècle, que l’abbé Trois-Étoiles aurait pu faire brûler secrètement dans la cour fermée de l’Inquisition (puisqu’elle aurait été fermée !) s’il l’avait voulu, mais qui ne l’a pas fait, modération charmante ! L’abbé Julio de la Clavière est (naturellement) un homme de génie. Malheureusement il ne s’agit pas de le dire, il faut le prouver, chose duriuscule pour notre abbé Trois-Étoiles, lequel tient la plume pour son héros et ne peut lui donner que ce qu’il a. L’homme de génie n’a, en somme, d’autres idées que celles de l’abbé Trois-Étoiles, et c’est, en fait de génie, coucher à la belle étoile, cela !
Or, les idées de notre mystérieux abbé ne lui appartiennent pas plus qu’à son héros. Ce sont les idées qui, depuis trente ans, grouillent dans les bas-fonds d’un monde tombé, et qui étaient déjà jugées et déshonorées alors que des plumes plus puissantes que celles de l’auteur ou des auteurs du Maudit les remuaient. C’est toujours, comme alors, la suppression (pour le coup définitive !) de l’ordre des Jésuites, demandée par une haine furibonde et grotesque tout à la fois ! C’est l’abaissement désarmé de l’Épiscopat devant le clergé inférieur, envieux et rebelle ! C’est le mariage des prêtres, oh ! — le mariage des prêtres, — réclamé, exigé avec la furie d’un homme qui n’en peut plus, qui n’y tient plus, et pour qui c’est la grande question, la question pressée !
Enfin, c’est le dépouillement de la Papauté de tout pouvoir politique et de ses trois couronnes, réduites à son simple bonnet, comme dit familièrement ce délicieux gamin d’abbé, qui doit, j’en suis sûr, porter joliment la casquette ! Si vous joignez de plus à cela l’horripilation impudique que causent, à ces sensitives du mariage des prêtres, le dogme de l’immaculée Conception et la haine profonde pour le Marianisme, — cette affreuse religion entrevue par Michelet, — qui remplacerait prochainement le Christianisme si nous n’avions pas pour le sauver des docteurs comme des Julio de la Clavière et des abbés Trois-Étoiles, vous aurez à peu près tout ce qu’il y a de vues et de choses nouvelles dans ce Maudit, que j’appelle plutôt le mal dit ; car il est impossible de plus mal dire, il est impossible de plus manquer que ce livre du talent qui sait exprimer même des sottises, et qui parfois les fait passer !
III
L’artiste, en effet, est encore ici au-dessous du penseur. Suivez cette imbécille histoire ! Le roman du Maudit s’ouvre par une scène grossière du confessionnal et par le détroussement d’un pauvre neveu et d’une charmante nièce de toute la fortune de leur tante, que les jésuites se font donner selon l’immémorial usage de ces captateurs éternels. Le neveu et la nièce frustrés ne sont autres que l’abbé Julio et sa sœur. Il vient de sortir du séminaire, cet abbé Julio, dont le vieux cardinal-archevêque de T… a fait son secrétaire, son bichon épiscopal. Ce vieux cardinal, qui a menti soixante ans avec une tenue et une sérénité infinies, a flairé le prêtre du progrès dans Julio, et il lui remet en mourant le soin d’un testament religieux, qui n’est rien moins que la rétractation des doctrines religieuses sur lesquelles il a vécu toute sa vie et volé l’estime des honnêtes gens de son diocèse.
Le petit Julio, qui bout de génie et qui fermente déjà de la sainteté des prêtres de l’avenir, obéit intrépidement à cet archevêque, qui s’était arrangé pour s’économiser le martyre et pour le renvoyer, après sa mort, à son exécuteur testamentaire. C’est alors que les jésuites, qui gouvernent l’Église, comme on sait, et font du pape leur polichinelle, lèvent sur Julio, pour ne plus le baisser jamais, le terrible glaive dont, suivant un cliché célèbre, la poignée est à Rome et la pointe partout, et, cette pointe de l’épée aux reins, ils le chassent de Toulouse et l’envoient dans la petite cure de Saint-Aventin, sise aux montagnes des Pyrénées, où ce curé amateur va faire désormais de la botanique et de la géologie, entre ses messes.
Une remarque à faire en passant, c’est que tous ces drôles qui sont, comme le Julio, issus du Vicaire Savoyard, ont le goût pour la botanique de Rousseau, leur père ; seulement, Julio y joint le goût de la géologie, et, comme madame Sand, qui fait présentement des voyages dans le cristal, il fait des voyages dans la pierre et passe sa vie, au lieu de dire son bréviaire comme tout curé y est tenu, à casser de petits cailloux pour leur regarder dans le ventre. Au milieu de cette occupation, pourtant, il sauve de la mort d’abord, et ensuite du déshonneur, un camarade de séminaire, curé du voisinage, gaillard râblé qui, pour cette raison probablement, avait séduit la fille de son maire, une jeune fille dont, par parenthèse, l’abbé Trois-Étoiles, ce grand peintre en un trait, ne dit mot, sinon qu’elle avait un parapluie rouge. Ce râblé de prêtre et cette demoiselle au parapluie rouge sont tous deux, notez-le ! le premier prétexte, dans le roman du Maudit, pour aborder la question du mariage des prêtres, cette grande question sans laquelle peut-être l’abbé Trois-Étoiles n’aurait pas mis la plume à la main. La plus tracassée à coup sûr de toutes celles qu’on agite dans ce livre, elle y est suspendue, à ce qu’il paraît, aux reins de ce râblé, qui, de prêtre, finit par se faire imprimeur et par épouser, pour le bonheur et la gloire de poser cette question du mariage des prêtres devant l’autorité civile, une abominable souillon, comme disait Francisque Sarcey l’autre jour, avec une délicatesse digne de la chose.
Cependant, pour revenir à notre Maudit, les dévotes de Saint-Aventin, qui veulent avoir leur miracle de la Salette, ce à quoi le rationaliste et naturaliste Julio n’a pas voulu consentir, se vengent de leur curé en le calomniant. Elles ont vu sortir la jeune fille, que Julio renvoie à son père du presbytère où une nuit il l’avait recueillie, et c’en est assez pour qu’elles fassent prendre en suspicion les mœurs du jeune prêtre par ses supérieurs ecclésiastiques. Sur ces entrefaites, une mission faite par un capucin mystique auquel Julio, qui hait les ordres religieux et généralement toute espèce de moine, montre une blessante froideur, achève le mal commencé par la calomnie. Le Maudit se pressent.
Il va se préciser. On change Julio de cure, et sa sœur, la belle Louise, qui plaide en justice, conjointement avec son frère, contre les jésuites accapareurs, épouvantée par ces marquises que les Révérends Pères ont à leurs ordres et dont ils font habituellement leurs gendarmes et leurs postillons, renonce au procès ; mais, comme elle n’y peut faire renoncer son frère, plus dur à la détente, elle est enlevée comme une plume par les marquises, portée en Italie et séquestrée dans un couvent de bénédictines de l’État romain.
Alors, Julio ne se connaît plus. Il laisse ses ouailles, vole à Rome, où il est volé, détail délicat, par un monsignore italien qui lui fait payer des audiences qu’il ne lui livre pas, brise une grille de l’église du couvent où sa sœur est enfermée, la délivre, après des aventures que j’ose supprimer, de contrebandits honnêtes et de policiers scélérats, revient à Paris avec elle et fonde un journal à la barbe de ces Révérends Pères, qui n’en auront pas le démenti pourtant, car ils le font renvoyer du diocèse de Paris, puis interdire, puis maudire dans un concile provincial, et enfin crever de désespoir, puisqu’il faut que tout finisse, dans un hôpital des Pyrénées ! Telle est la trame de ce roman vulgaire, de ce mélodrame en récit, coupé de dissertations filandreuses, dans lesquelles on oublie le roman et ses personnages qu’on voudrait ne pas retrouver.
J’ai passé bien d’autres détails aussi fastidieux que le reste. Ainsi je n’ai pas parlé de l’amour de Louise pour un avocat nommé Verdelon, lequel la trahit pour épouser une femme que lui donnent encore ces gredins de jésuites ! Ainsi je n’ai rien dit de la découverte par Julio que la belle Louise n’est pas sa sœur, et de l’amour sensuel, de l’amour turbulent qui saisit le chaste Julio à cette découverte. Ainsi je me suis tu sur la mort de Louise, que Julio assiste comme prêtre, et à laquelle, après l’extrême-onction, il ose donner ce baiser… que je regarde comme une infamie, et qui ajoute pour la première fois dans ce livre l’abjecte sensation du dégoût à la fade sensation de l’ennui. J’ai supprimé tout cela, et il m’est resté — comme vous voyez ! — assez encore de cette stupide histoire dont je ne vous aurais, certes ! pas parlé, tant elle est bête, — disons le mot, nous ne sommes plus ici dans la littérature ! — s’il ne s’était pas agi de rassurer un cardinal.
IV
Non ! nous ne sommes plus ici dans la littérature, pas même dans la littérature à quatre sous, — puisque, la démocratie de nos mœurs ayant passé dans nos esprits, nous avons maintenant dans la langue française la littérature à quatre sous. Eugène Sue, l’écrivain des Mystères du Peuple, plus bas de ton que les Mystères de Paris, Eugène Sue, qui, au début de sa vie littéraire, se vantait d’être anti-canaille, et qui a fini par effacer l’anti dans ce mot, a travaillé, en badigeon grossier, pour cette littérature. Mais l’auteur du Maudit n’a pas le badigeon voyant d’Eugène Sue, et il ne fera pas de propagande chez les Limousins du bâtiment et chez les cochers. Pour personne donc, ni en bas ni en haut, le Maudit ne peut avoir, comme je l’ai dit déjà, le funeste honneur d’être dangereux. En haut, n’avons-nous pas lu la Religieuse de Diderot, la Femme et le Prêtre de Michelet, le séminaire de Stendhal (dans le Rouge et le Noir), et les pamphlets de Courier sur le mariage des prêtres et les satyriasis qui les dévorent ? Tous livres scélérats de talent et de couleur, compositions affreusement fausses et coquines, mais amusantes, spirituelles, entraînantes, dues à des débauches de génie ! Mais le Maudit ! Le Maudit, ce livre qui crève de sérieux, est écrit par un Prudhomme pédantesque et dissertateur qui irait à la messe chez l’abbé Châtel, si l’abbé Châtel la disait encore en français dans son hangar de roulage du faubourg du Temple ! Que peut donc un pareil bonhomme contre l’Église catholique, apostolique et romaine ?…
Le livre qu’il commet n’est ni médiocre ni mauvais ; il est nul, puisque l’on n’y trouve que des idées qu’on a vues ailleurs et qui y sont noyées dans un style bien moins ridicule qu’ennuyeux. Ah ! qu’un peu de ridicule nous rafraîchirait ! Mais nous n’en avons même pas, et nous sommes réduits à en désirer quelque peu ! Il ne m’est guères permis, à moi, d’écrire le mot d’idiot45, mais je crois bien que c’est ce mot-là qu’il faudrait ici, en parlant de ces trois énormes volumes sans couleur, sans passion, sans esprit, sans gaîté, et que les éditeurs belges ont pu seuls nous donner comme un grand coup porté à l’Église dans le pays de Voltaire, où il faut de la verve et de la gaîté même aux camouflets du voyou. Pauvre Voltaire ! Il serait bien humilié, s’il revenait au monde et s’il lisait le Maudit, par l’abbé Trois-Étoiles, de l’adjonction d’une telle capacité à son parti, et il ne s’en consolerait qu’en pensant à la peur farouche qu’après tout une sottise peut causer à un cardinal !… Ah ! dirait-il, c’est toujours cela.