Ronsard
Œuvres de Ronsard. Édition Blanchemain.
I
« Notre-Seigneur est ressuscité ! » disent les Russes quand ils se rencontrent le jour de Pâques, et ils s’embrassent. Charmante coutume, que pour le catholicisme je regrette… Eh bien, nous qui aimons la poésie, c’est ce que nous avons pu nous dire avec la même joie, en nous embrassant, du grand poète que je n’hésite pas à nommer littérairement notre Seigneur à tous, — le Seigneur de la poésie du xixe siècle ! La grande et complète édition de Ronsard par Prosper Blanchemain a consacré cette Résurrection, qui commence la poésie moderne par un miracle. Certes ! nous n’ignorions pas que Ronsard avait, dans la trentième année de ce siècle, brisé avec assez d’éclat la pierre trop oubliée de son sépulcre, mais nous ne l’avions pas vu sorti tout entier de son tombeau. Quelques fragments de ce grand poète, qui est à la langue poétique moderne ce que Rabelais est à la langue de la prose, avaient suffi, en 1830, pour que la vie — la vraie vie — apparût dans ce qu’on croyait la mort, et pour que le génie de la poésie française, révolté enfin des compressions et des mutilations qu’il avait lâchement endurées depuis près de trois siècles, se reconnût, avec orgueil et acclamation, dans Ronsard. Un poète de ce temps — de ce temps « de cénacle », comme on disait, et d’apostolat littéraire, — écrivit alors un livre qu’on lit encore avec plaisir sur le grand poète du xvie siècle ; mais l’artiste intégral, en Ronsard, nous manquait. Nous n’avions pas une idée nette de ses proportions colossales. Or, maintenant, voici que nous l’avons… Ce fut une grande nouvelle, et, de plus, un grand bonheur littéraire. L’édition du Ronsard de Prosper Blanchemain nous le fit voir dans toute sa gloire et dans toute sa lumière.
Cette édition est le vrai Thabor de ce divin Ressuscité !
Et de ce Ressuscité terrible ! car il s’est passé d’étranges et cruelles choses à cette Résurrection de Ronsard. Le Ressuscité a eu d’implacables représailles. Il avait été mis à mort, ce grand poète, par un grammairien. Révolte démocratique déjà ! La plantureuse langue poétique que parle Ronsard, avait, à son aurore, été frappée par la grammaire, — la grammaire sèche, polie, aiguisée comme une hache. Malherbe, que d’aucuns ont appelé Richelieu, mais que, moi, j’appelle Robespierre, avait tué Ronsard. Il lui avait très proprement coupé la tête. Mais la tête coupée a fait mieux que de marcher, comme saint Denis avec la sienne elle a rendu le coup et elle a tranché celle de son bourreau. En définitive, c’est Ronsard, qui, après son trépas, est sorti de sa tombe pour enterrer Malherbe, et qui l’a enterré :
À quatre pas d’ici, je te le fais savoir !
C’est Ronsard, le paterfamilias du Romantisme moderne, qui a été l’homme de l’avenir, devenu le présent à cette heure. Ronsard, — sa biographie nous l’apprend (mais n’avions-nous pas oublié jusqu’à sa biographie ?), — Ronsard, le gentilhomme vendômois, était un Hongrois d’origine. C’est un descendant d’Attila, et il s’est rencontré que nous lui avons fait une Résurrection comme on faisait à ses aïeux des funérailles. Chez les Hongrois et chez leurs ancêtres les Huns, on avait pour coutume d’égorger les esclaves ennemis sur les tombes entrouvertes… Sur la tombe vidée de Ronsard montant tout à coup dans l’assomption de sa gloire, nous ne nous sommes pas contentés de Malherbe, nous avons égorgé Boileau.
Et le massacre dure encore… Mais après Boileau, fussent-ce Ponsard, Viennet et tous les autres, les cuistres qui viennent ne comptent pas !
II
Ainsi, c’est un Ressuscité qui ne mourra plus, que Ronsard ! Il durera autant que la langue française qui a cru l’avoir fait tuer par son licteur, cette langue française dont il est la jeunesse, avec tous les défauts violents, extravagants, mais ravissants, mais enivrants, de la jeunesse ! Vieille, — quand elle le sera tout à fait, — c’est avec les tremblements de tête d’une adorable vieille émue, que la langue française se retournera encore vers Ronsard, son mâle et impétueux premier-né, pour se rajeunir en se baignant dans le souvenir de cette aurore ! Avant qu’on sût bien — nous, du moins, qui ne fûmes pas ses contemporains, — ce qu’il fut en réalité, cet illustre poète d’une époque finie ; avant la savante édition de Prosper Blanchemain, laquelle complète et résume toutes les éditions antérieures, on pouvait croire, et moi-même je l’ai cru longtemps, que Ronsard n’était plus qu’un nom et qu’une date, une de ces comètes qui ne font que passer dans une littérature et dont parlent entre eux les astronomes.
Mais après cette belle édition de Blanchemain, impossible ! Il faut voir ce qui est, forcément. Il faut mesurer la rondeur de la sphère. Il faut se rendre compte de l’astre et de son immobile fixité… Ronsard, le Ressuscité de 1830, est peut-être la seule chose de 1830 qui soit encore debout comme elle s’y mit quand il ressuscita. Le lion s’agrafe bien de ses griffes ! Des rois, eux, qui n’étaient pas des lions, se sont fait chasser comme des pleutres ; mais Ronsard, le poète, n’a pas lâché de l’épaisseur d’un ongle le monde qu’il a reconquis. Trente-sept ans avaient coulé comme l’eau sur une pente1, et, dans ce monde prosaïsé, Ronsard régnait toujours sur ce qui restait de poètes vieillis et sur les facultés plus ou moins poétiques qui déjà alors jouaient au poète. Et non seulement il régnait sur eux et sur elles légitimement, de par les qualités de son génie, mais illégitimement aussi, de par les abus de ce même génie ; ce qui, dans notre monde en chute, est la grande et fatale manière de régner !
Et, en effet, prenez-les tous, les poètes de 1830, de cette époque de rénovation et de renaissance, et regardez si tous n’ont pas pour géniteur suprême le grand poète de la première, qui ne fut pas (comme on le dit) qu’une Renaissance, mais (j’y reviendrai tout à l’heure) qui fut une Naissance aussi. Prenez-les tous ! même Lamartine, le Virgile chrétien, qui, tout chrétien qu’il fut, n’en chanta pas moins Socrate, Psyché et Sapho ; prenez Hugo, de Vigny, de Musset, Amédée Pommier, Sainte-Beuve, Gautier, Hégésippe Moreau, et jusqu’à Béranger, et regardez s’ils n’ont pas tous le souffle de Ronsard sur la tête, s’ils ne sont pas tous les fils et les successeurs de Ronsard ! Les uns (et ce sont les plus forts) lui ont pris de sa magnifique opulence d’inspiration ou de sujets : lyriques, héroïques, bucoliques, élégiaques ; les autres, la variété de ses rythmes d’une invention si savante, si retorse et si subtile, véritables arabesques également pour l’œil et pour l’oreille, inconnus avant lui et auxquels, après lui, on n’a presque rien ajouté. Mais tous, tous, tant qu’ils aient été et quoi qu’ils soient, ont été plus ou moins trempés dans ce cuvier de couleur vermeille qui est la couleur de la vie et de la poésie de Ronsard, et dont ceux-ci sont ressortis écarlates, ceux-là pourprés ou seulement roses, mais tous érubescents, tous teints de cette ardente couleur de la vie que les xviie et xviiie siècles, voués à l’incolore, avaient effacé partout et fini par ne connaître plus ! Et ce que je dis là s’est produit sans nulle exception, sans nulle interruption, pendant trente-sept ans, et continue de se produire encore, depuis Victor Hugo jusqu’à Leconte de Lisle, le chef de la meute de ces bassets poétiques qui jappent maintenant et qui se sont appelés si fastueusement : le Parnasse contemporain, quoiqu’ils n’eussent rien de Parnasse et encore moins de contemporain ! Ronsardistes de la queue et de la dernière heure, qui n’ont gardé de l’influence première et créatrice qu’un matérialisme puéril ou morbide dans la forme, et dans le fond qu’un misérable paganisme sans sincérité.
Car j’ai dit que j’y reviendrais, et voici précisément la place et le moment d’y revenir. Malgré des facultés assez puissantes pour rester, même en tombant sous le coup des influences extérieures, de la plus grandiose originalité, Ronsard, il faut bien l’avouer, ne se conserva pas incorruptible. Il fut païen comme son époque. Il partagea l’ivresse d’un temps qui avait goûté et qui but à longs traits à la double source des littératures retrouvées et des mythologies de l’Antiquité, et littérairement, oui ! même littérairement, ce fut, pour Ronsard et pour nous un malheur dont il est impossible de mesurer bien exactement l’étendue… Demandons-nous ce qu’il aurait été, ce génie robuste et organisé pour rester lui-même, s’il n’avait pas été païen ? Et, de fait, la Bacchante superbe qui fut souvent sa Muse, ne fut pourtant pas toute sa Muse. Elle ne fut pas toujours grecque ou romaine, fille d’une civilisation artificielle, c’est-à-dire refaite à force d’Art. Elle était mieux que cela. Elle était même mieux que celtique, quoiqu’elle le fût, mieux qu’autochtone, mieux que la respiration, dans l’air ambiant, de toute une race. C’était, avant tout, la respiration d’un seul homme, mais d’un seul homme qui était cette force qu’on nomme Ronsard ; c’était le πνευμα d’un de ces grands poètes de leur temps et de tous les temps, qui ont pour les meilleures cordes à leur lyre les fibres saignantes ou triomphantes de leurs cœurs.
III
Et c’est celle-là, c’est cette Muse de Ronsard, qui, sur l’autre Muse, la païenne, parfaitement morte, est ressuscitée ! C’est celle-là, qui n’est même ressuscitée que parce qu’elle était immortellement humaine ; que parce que nous étions las et dégoûtés des veines saignées à blanc, des cadavres exsangues et des poussières faites par les xviie et xviiie siècles ; que parce que nous avions soif de la vie, et que nous l’avons reconnue, la vie, au premier soupir qu’elle a poussé et à la première pierre qu’on a dérangée à ce vieux tombeau de Ronsard ! Avant Ronsard, il y avait bien eu, ici et là, dans ce qu’on n’oserait appeler une littérature, quelques vagissements, quelques gracieuses balbuties de poètes au berceau, quelques rêveuses pubertés. Mais il n’y avait pas eu réellement de vie poétique organisée ; mais d’homme complet dans sa force et dans sa majesté de poète, il n’y en avait pas eu avant Ronsard, Ronsard est l’Adam de la poésie française, et, comme Adam, il est né homme, armé de toutes ses facultés ! Aussi, le caractère suprême de Ronsard est-il justement le caractère que nous ne pouvons pas ne point supposer au premier homme. C’est la grandeur. Il y a plus profond que Ronsard, sans doute, dans les littératures humaines, mais il n’y a pas plus grand que Ronsard.
Il le fut de toutes les manières. Il le fut également dans son génie et dans sa vie. Il était né grand seigneur comme il était né grand poète, — par le même hasard, diraient les sots. Il avait vécu de la grande existence de la haute société de son temps, et il s’en était blasé vite, comme les grandes imaginations qui dominent tout et qui finissent par être de grandes dégoûtées. Un jour, on l’avait vu la familiarité des Princes, et un autre jour l’amitié de Charles IX, qui lui adressa des vers ronsardiens, tant ils étaient beaux ! de Charles IX, cette singulière et royale fleur de poésie, fécondée peut-être par l’intimité de Ronsard, et qui, plus tard, mourut écrasée dans du sang… Ronsard semble avoir été fait avec tous les genres de grandeurs : naissance, vie, relations, facultés, sentiments et œuvres. Il est grand encore quand ordinairement on cesse de l’être : il est grand même quand il est gracieux ; car il a la grâce de la force, — la grâce des lions, lorsque les lions sont amoureux. Ce poète, ce grand seigneur, cet homme de cour, qui n’aima jamais que deux paysannes, deux filles tout près de la nature, rencontrées au bord des rivières et des bois :
Simples glayeuls, à couleur arc-en-cine,
et qu’il engrava en ses vers sous les noms, de Marie et de Cassandre, — car la troisième, qu’on y trouve aussi sous le nom de Synope, il n’est pas bien sûr qu’il l’ait aimée, — aima donc au-dessous de lui, comme les hommes vraiment grands, qui descendent presque toujours vers la femme qu’ils aiment, tandis que les petits veulent monter vers elle, — et il eut dans l’expression de son double amour une ampleur d’embrassement, un si vaste réchauffement de cœur, un emportement de geste si impérieux dans la caresse, que ses Sonnets et ses autres pièces intitulées : Amours, effacent par la passion, le mouvement et l’image, tout ce qui a jamais parlé d’amour. Il y a plus. Dans les ardentes fantaisies légères qu’il a jetées à tous les vents, dans ces poésies qui sont comme les bulles de savon de sa muse, mais dont la passion colore toujours la diaphanéité, Ronsard, ce poète jupiterréen de la Renaissance, ne peut déguiser ce qu’il est et garder l’incognito de sa divinité. Il a, dans ses pièces de vers les plus capricieuses, des façons, par exemple, de prendre le menton aux petites filles, qui les enlèvent mieux que l’aigle n’enlevait Ganymède… Et il n’est pas de chanson effeuillée dans sa coupe comme les roses qu’il y effeuillait, où ce maître poète, qui a fait des chansons comme il a fait de tout en poésie, ne révèle encore son inévitable grandeur.
Et cette grandeur n’est pas solitaire dans Ronsard ; elle y est accompagnée de la pompe d’imagination qui est l’attribut de toute jeunesse et de tout génie créateur dans la montée de son matin. Rien, sinon l’édition que voici, ne pourrait donner une idée de la magnificence et de la profusion de Ronsard. S’il est l’Adam de la poésie française, ses poésies, à lui, en sont le Paradis terrestre. C’est une forêt coupée de fleuves :
Forêt, haute maison des oiseaux bocagers !
une forêt vierge et immense, qu’il faut bien prendre comme elle a poussé, et dans laquelle se trouvent même d’énormes broussailles, en rapport, du reste, avec la toute-puissance de la végétation et la pyramidalité des cimes. Quand on lit ces vers d’un caractère si vivement, si surabondamment plastique, on est tenté de voir dans Ronsard un Rubens littéraire, sinon dans toute l’exécution de son œuvre, au moins dans la richesse de sa palette et l’exubérance de son dessin. Quant à moi, j’oserai l’affirmer, le poète qui nous a fait pour la première fois en français de la grande poésie pittoresque, — dans des odes-poèmes qui ont leurs strophes, leurs antistrophes, leurs épodes, leurs chœurs, leurs groupes mythologiques, — le tout-puissant descripteur des trente-neuf strophes, de douze vers chaque, de l’Hymne triomphal sur le trépas de la Reine de Navarre, et de l’Églogue au duc de Lorraine où se trouvent des coups de pinceau comme ceux-ci :
Achille était ainsi que toi formé,Dedans tes yeux sont Vénus et Bellone ;Tu sembles Mars quand tu es tout arméEt désarmé, une belle amazone !
fait involontairement penser aux grandes compositions de Rubens. Évidemment, c’est là un génie consanguin. Ronsard n’est nullement un poète concentré, comme, par exemple, le fut Dante. Il n’aurait jamais su enfermer, comme Dante, tout un monde dans un seul mot, dans la facette de bague d’une épithète, reluisant, comme un grenat sombre, à la fin d’un vers… Ronsard, au contraire, est un diffus et un bouillonnant de lumière, répandant autour de lui le son et la peinture :
spargens sonum et picturam
, et c’est par là, c’est par ce genre de génie et par l’abus de ce génie, qu’il règne encore sur nous, sur l’imagination débordée, décadente et désespérée d’une époque qui a lâché tous les freins et toutes les ceintures. Ronsard est le poète de l’accumulation et du nombre, du nombre infini. Il y a dans ses Odes une ode à une simple fontaine, qui est bien tout ce qu’a pu écrire de plus surprenant un poète doué du génie du nombre. Poète-phénomène que ce Ronsard, dont la poésie jaillit avant que la langue, qui se forme lentement, fût formée, et qui, avant la lettre, créa la lettre, — la lettre de cette langue qu’à la distance d’une seule génération parla Mathurin Régnier, plus correcte alors et plus ferme, mais bien moins juvénilement inspirée ! L’incroyable magie de Ronsard est précisément que sa poésie est d’autant plus charmante et quelquefois plus belle que sa langue n’est pas encore une langue venue, à contours pleins, arrêtés et purs. Les femmes ne sont-elles pas ainsi, du reste ? Pour faire comprendre ce que je dis, voyez ces vers sur les Sirènes :
Elles, d’ordre, — et flanc à flancOisives, — au front des ondes,D’un peigne d’ivoire blancFrisottaient leurs tresses blondes ;Et mignottant de leurs yeuxLes attraits délicieux,Aguignaient la nef passanteD’une œillade languissante !
Frisottaient, mignottaient, aguignaient, sont des mots enfants, qui s’en sont allés où vont les charmes de l’enfance, ces charmes inouïs que jamais on ne retrouve plus, dans les femmes les plus accomplies et les plus belles, comme ils furent, deux jours, en ces petites filles inachevées qui, moins elles sont dans la vie, nous paraissent plus près du ciel !
IV
Or, voilà Ronsard tout entier, et peut-être la seule explication qu’on puisse donner de sa destinée. Poétiquement, il domina tout son siècle, qui ne parlait pas une langue plus avancée que la sienne. Mais cette langue, qui marchait toujours, le laissa assis et isolé dans sa gloire, sur son socle de marbre froid et sous son laurier incompris. La langue, grandie et devenue forte comme les petits de la lice, se retourna férocement contre sa poésie et lui prit sa place au soleil, jusqu’au moment impatienté, que j’ai signalé au commencement de ce chapitre, où le poète, malgré la langue qu’il avait parlée, à force de Poésie, ressuscita ! — Le poète, dans Ronsard, avait-il, en ses derniers jours, désespéré de lui-même ? Il avait vieilli, cet Achille, ce jeune homme immortel ! Il était devenu sourd, comme depuis nous avons vu sourd Beethoven. Il avait vu, comme Byron, les cheveux blancs pleuvoir de bonne heure sur sa tête, et stupide, comme Byron, sur ses œuvres, il les avait impitoyablement mutilées dans d’infanticides éditions. Mais Prosper Blanchemain, avec la sienne, le protège contre lui-même. Prosper Blanchemain nous a donné à connaître dans son ensemble et en détail le magnifique poète dont tout le monde ne connaissait que des fragments. Il eut fallu envoyer cette édition à Hugo pour lui apprendre à être modeste, car Victor Hugo doit baisser les yeux mélancoliquement devant Ronsard…
Victor Hugo, c’est Ronsard, en effet, mais après Ronsard, dans une langue toute faite ; — tandis que Ronsard était, dans une langue qui n’était pas faite, un Victor Hugo avant Victor Hugo.