(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 311-312
/ 2458
(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 311-312

FONCEMAGNE, [Etienne Laureault de] de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, né à Orléans, mort à Paris en 1779.

Nous ignorons s’il a fait d’autres Ouvrages que ses Lettres à M. de Voltaire, au sujet du Testament politique du Cardinal de Richelieu ; mais ces Lettres, écrites avec autant de politesse que de jugement, donnent une idée avantageuse de son esprit, de son érudition, & de la facilité de son style. Il n’y a peut-être que M. de Voltaire dans le monde, capable de persister, après les avoir lues, nous ne disons pas à croire, mais à soutenir que le Ministre de Louis XIII n’est pas l’Auteur du Testament qui porte son nom. Les raisons de M. de Foncemagne sont si claires, si solides, si bien appuyées sur l’Histoire, sur la vraisemblance, qu’il est impossible de ne pas abandonner le sentiment de l’Historien du Siecle de Louis  XIV, qui n’a paru le soutenir depuis avec tant d’acharnement, que pour s’épargner la honte d’une rétractation. A quoi sert donc la Philosophie, si la conviction, au lieu de l’aveu de l’erreur, ne produit que de l’opiniâtreté ? Il faut cependant remarquer, à la louange de M. de Voltaire, qu’il a au moins soutenu cette querelle sans humeur, & même avec politesse. Il est vrai que M. de Foncemagne lui avoit donné l’exemple de la modération. « Plus il imprime de force à ses raisons, dit son successeur à l’Académie, plus il les expose avec modestie ; on diroit qu’en voulant faire triompher sa cause, il a peur de triompher lui-même, il se défie de son jugement au moment même où il établit la supériorité de son opinion ».

FONT DE St. YENNE, [N. de la] de l’Académie de Lyon, sa patrie, né en 17..

Ses Réflexions sur la Peinture, ses Observations sur le Poëme de l’Art de peindre, ses Lettres critiques sur Cénie, sur l’Histoire du Parlement d’Angleterre, & sur quelques autres Ouvrages, n’ont eu qu’un succès momentané. On remarque cependant beaucoup d’esprit & de facilité dans ces différentes Brochures ; mais elles devoient nécessairement mourir, parce que les circonstances qui y ont donné lieu n’existent plus.