Dorian, Tola (1841-1918)
[Bibliographie]
Les Cenci, traduction de Shelley (1883). — Poèmes lyriques (1888). — Âmes slaves, nouvelles (1890). — Vespérales (189/1). — Roses remontantes (1897).
OPINIONS.
Philippe Gille
On a trop parlé des Poèmes lyriques de Mme Tola Dorian pour que je ne les signale pas spécialement. Rarement j’ai trouvé, dans la plume d’une femme, d’une étrangère, une telle énergie, une telle puissance d’impression.
Remy de Gourmont
La fréquentation des poètes lyriques anglais, allemands, russes, le tourment d’une âme qui ne veut pas désespérer, quoiqu’elle sache l’inutilité des révoltes et combien sont précaires, puisqu’elles sont limitées, les réalisations humaines, — et le désir de rythmer de telles émotions et de se les rendre sensibles, il y aurait bien là de quoi faire un poète, même en négligeant d’autres causes, le don naturel, la sensibilité native, l’orgueil de se vouloir égaler à son propre idéal. Mais ce petit livre est aussi écrit, et surtout, nous dit le poète, pour prendre congé des douces choses,
Des choses sans pitié, des choses sans retour, pour dire le chant vespéral de l’angélus, irrévocable clôture de la bonne ou mauvaise journée.
Quant à la dernière pièce, elle est très fière et d’une belle venue ; il la faudrait dire toute ; c’est une sorte de Marseillaise du révolté idéal. On voit la variété et la distinction de ce livret de vers, et quel succès il mériterait si la culture du talent était, même quelquefois, récompensée à l’égal de la culture des jardins ; mais que les âmes jouissent de la grâce qui leur est départie, et qu’elles en jouissent, égoïstes, en attendant que les autrui qui méritent d’y communier forcent les portes de la cellule pour prendre part — en voleurs — au festin mystique.