Venancourt, Daniel de (1873-1950)
[Bibliographie]
Les Adolescents (1891). — Le Devoir suprême (1895).
OPINIONS.
Jean Appleton
Les vers de M. de Venancourt sont d’une souplesse et d’une facilité incroyables. Sa poésie un peu vague a la grâce mystérieuse d’un conte bleu.
Robert de Souza
Il est souvent d’une mauvaise indication pour un poète de présenter ses vers sous un titre de moraliste. Je crois ainsi que l’auteur du Devoir suprême eût gagné à ne pas emprunter le sien à M. Desjardins, car le malheur veut que l’appréhension soit justifiée.
« Le devoir suprême, dit une phrase de la lettre-préface, c’est de vivre, c’est de réaliser la fraternité par des actes, c’est de s’employer pour la cause des ignorants et des abusés. »
Et les vers disent ensuite :
Ceux-là seuls ont vaincu la mortQui, meurtris et vaillants quand mêmeEt grands jusqu’à l’oubli du sort,Poursuivaient leur devoir suprême !
Ce n’est peut-être point d’une illustration suffisante.
Mais M. Daniel de Venancourt est sans doute encore en cette phase de transformation où l’on confond la noblesse de l’idée avec la pensée poétique, l’amplification oratoire et doctrinale avec le développement lyrique. S’il est poète, cela lui passera. Et cela n’empêche que déjà, dans une forme très osée, il sait manier avec souplesse les rythmes lamartiniens. Puis de tout le recueil j’extrais ce vers délicieux, qui suffirait à notre espoir :
Vos paroles d’amour enseignent la lumière…