(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 482-483
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 482-483

Charpentier, [François] Doyen de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, né à Paris en 1620, mort dans la même ville en 1702.

Ses Poésies ne valent pas la peine qu’on en parle. Ses Traductions ont été utiles dans leur temps, mais sont infiniment surpassées par celles qui les ont suivies. Tout ce qu’on peut en estimer, ce sont les notes vraiment instructives, genre de mérite toujours à la portée des Ecrivains laborieux ; mais qui facilite le travail des Traducteurs modernes, qui savent si bien s’approprier tout ce qui peut leur donner un air d’érudition, & leur épargner les recherches qu’exige la véritable. Une chose qui doit étonner, c’est que Charpentier, occupé toute sa vie à traduire les Auteurs Grecs & Latins, se soit rangé au nombre de leurs détracteurs. On a oublié les Ouvrages qu’il fit pour soutenir cette mauvaise cause, mais on se souvient encore de l’Epigramme de Boileau.

Ne blâmez pas Perrault de condamner Homere,
Virgile, Aristote, Platon ;
Il a pour lui Monsieur son frere
G… N. Lavau, Caligula, Néron,
Et le gros Charpentier, dit-on.

Par un principe de justice, nous devons rappeler ici que les Recueils de l’Académie Françoise offrent un grand nombre de Discours de Charpentier, dont quelques-uns sont écrits avec autant de naturel que de force & de bon sens.