2. LANGUET DE LA VILLENEUVE DE GERGI, [Jean-Joseph] Docteur de Sorbonne, Archevêque de Sens, arriere-petit-neveu du précédent, de l’Académie Françoise, né à Dijon en 1677, mort en 1753.
On a de lui des Ouvrages théologiques, ascétiques, historiques, polémiques, académiques, dont plusieurs ont été traduits en Latin, par le cas qu’on en a fait. Les Recueils de l’Académie Françoise conservent plusieurs Discours de sa façon, qui annoncent un sage Littérateur & un Ecrivain élégant, mais souvent diffus.
Ce Prélat est un des Ministres de l’Eglise, qui ont été le plus maltraités par l’Auteur du Dictionnaire critique. Peut-être ce Lexicographe a-t-il trouvé mauvais que M. Languet ait figuré avec avantage dans un parti contraire au sien, si l’on doit appeler parti, celui de l’Eglise, auquel M. Languet fut toujours attaché, & dont il fut un des plus zelés Défenseurs. Nous ajouterons donc, par un principe d’équité, que ce Prélat doit être regardé, sinon comme un des premiers Ecrivains de l’Eglise, du moins comme un Ministre laborieux, dont les talens sont plus dignes d’éloge que de critique. La piété que respirent ses Ouvrages, & celle qu’il a fait paroître dans toute sa conduite, sont de nouveaux titres qui déposent en sa faveur, & réfutent les imputations du Censeur Biographe. Ce n’est jamais en cherchant à déprimer injustement ses Adversaires, c’est en prouvant qu’on pense mieux qu’eux, c’est sur-tout par la douceur & l’équité, qu’on peut, en matiere de doctrine, appuyer sa propre cause : ou, pour mieux dire, qu’on s’attache à la bonne, on n’aura pas besoin de mauvaises ressources pour la soutenir.