(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 290-291
/ 2841
(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 290-291

MÉNARD, [Léon] Conseiller au Présidial de Nîmes, de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Tarascon en 1696, mort à Paris en 1767.

Après avoir donné un assez mauvais Roman [les Amours de Calisthene], il s’est appliqué à des Ouvrages plus solides. L’Histoire civile, ecclésiastique & littéraire de Nîmes, en sept volumes in-4°. est remplie de recherches curieuses, mais étendues avec une prolixité qui auroit besoin d’être réduite. Si cet Ouvrage eût été borné à deux volumes, il n’en seroit que meilleur ; car c’est noyer les faits, que de les présenter avec une quantité d’accessoires qui les font perdre de vue.

On sent bien qu’il n’est rien de plus dur aux Savans, que le sacrifice de quelques morceaux d’érudition ; cependant, avec un peu plus de réflexion, il leur seroit aisé de comprendre que l’ennui épargné au Lecteur tourneroit à l’avantage de leur mérite littéraire, & que l’honneur de faire un bon Livre est préférable à celui de faire un gros Livre.

Le meilleur Ouvrage de M. Ménard est celui qui a pour titre : Mœurs & usages des Grecs. Il est singulier qu’ayant eu intention d’en donner une idée dans son Roman de Calisthene, il l’ait fait d’une maniere inexacte, tandis qu’il a composé un Traité entier sur cette matiere. Cette remarque doit faire sentir que les Productions d’imagination sont rarement du ressort des Erudits.