(1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Georges Caumont. Jugements d’un mourant sur la vie » pp. 417-429
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(1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Georges Caumont. Jugements d’un mourant sur la vie » pp. 417-429

Georges Caumont.
Jugements d’un mourant sur la vie

I

Voici plusieurs années que cette chose, qui n’est pas un livre, existe à la vitrine d’une librairie, et je ne sais pas encore qui en a parlé, ou même si on en a parlé, parmi les tripoteurs de bruit qui battent et font mousser, dans les journaux, les petites omelettes soufflées des réputations. C’est par le fait d’un pur hasard, non parle fait d’un éditeur quelconque, que j’ai lu cette chose curieuse et cruelle, oubliée, par tout le monde, comme le testament d’un mort qui ne rapporte rien à personne, et qui m’a rapporté,, à moi, une impression profonde, que je vais essayer de faire comprendre si je ne puis pas la faire partager.

Le sujet de ceci n’est pas, comme on pourrait le croire, un roman qui se cache sous des formes négligées ou familières à dessein, pour qu’elles paraissent plus vivantes. Je l’ai cru un moment. J’ai pensé tout d’abord à une autobiographie de quelque personnage apocryphe, comme celle de Joseph Delorme, par exemple ; mais on m’a assuré que l’auteur de ces pages désespérées avait existé, et qu’il n’y avait ici ni invention romanesque, ni rétorsion littéraire. De donnée, l’histoire en question, attestée par ces pages, est la plus plate et la plus vulgaire des réalités ; mais ce qui la sauve de la déshonorante admiration de ceux qui, en littérature, aiment la réalité pour sa vulgarité et sa platitude mêmes, c’est l’âme qui passe sur cette réalité et qui y met un accent absolument incompréhensible aux porcs littéraires du Réalisme, qui tracassent, pour l’instant, leur fumier, avec un groin presque superbe ! Un homme meurt de phtisie à vingt-cinq ans, et il ne voudrait pas mourir. Voilà tout ! Quoi de moins héroïque et de plus commun ?… Qui n’a pas vu mourir quelqu’un ainsi ? Qui n’a pas vu se révolter quelque pauvre créature humaine contre la nécessité prématurée de mourir ?… Mais ce qu’on n’a pas vu et ce qu’on ne voit guères, dans la résignation qui nous prend tous, de guerre lasse, devant cette impossibilité de ne pas mourir, c’est l’acharnement du combat de l’âme infinie contre le fini de la vie ; c’est la révolte de l’âme qui se veut immortelle devant le néant, ou qui craint de l’être devant l’enfer, et tout cela poussé à un tel degré de furie, de rage, d’imprécation et d’intensité, que l’être qui en souffre, s’il n’était pas mort de phtisie, aurait été capable de voir éclater ses organes, comme un instrument qui se casse, sous la force de cette intensité !

Rien, en effet, ne peut, que la lecture seule de ces pages, donner une idée de cette intensité de passion, de sentiment et de langage. On ne peut même pas par des citations suppléer à tout cela… Le jeune mourant, qui a creusé dans l’idée de la mort pour ajouter à la profondeur du mal dont il meurt, est, par ce côté, plus qu’une curiosité humaine. Il est aussi un artiste de la plus étonnante, de la plus effrayante acuité. Et c’est par là qu’il touche à la littérature, qu’il entre dans la littérature, quoiqu’il s’en soucie bien, de la littérature ! dans sa pensée dévorante de mourir. Ce fossoyeur d’un genre nouveau, qui ne ressemble pas à celui d’Hamlet et qui creuse son propre trou à lui-même ; ce creuseur à bêche sanglante, qui regarde, avec des yeux scientifiques et épouvantés, dans le mal certainement destructeur de sa chair et dans le mystère horriblement incertain de la mort, est, esthétiquement, d’un effet terrible. Et ces pages affreuses, qui tomberont de bien des mains tremblantes, ont ce que nous appelons, nous ! de la beauté littéraire. Je ne crois pas que l’homme de ces effroyables pages eût, s’il eût vécu, fait, je ne dis pas mieux, mais plus fort que cela… Créateur, s’il l’avait été, ses créations n’auraient jamais eu l’énergie du cri que pousse en lui la simple créature… Il fallait, dans une âme assoiffée de vivre comme il n’en exista peut-être jamais, la fureur et l’horreur de la mort pour exaspérer l’expression, telle qu’elle est ici, jusqu’au génie. L’homme, en ce malheureux Georges Caumont, si démoralisé par la mort, ne va pas, lui, jusqu’au génie, dans ses facultés : mais son cri monte jusque-là, — ce cri dans lequel il semble jeter ses entrailles, — ce cri qui dure deux cent quarante-six pages, toujours du même perçant, du même infatigablement suraigu ! Il faut lire cela, si vous pouvez le lire, et si vous pouvez le lire jusqu’au bout, vous ne l’oublierez plus !

II

Quant à moi, j’ai cherché vainement dans mes souvenirs de littérature quelque chose de comparable à ces pages enragées, écrites jour par jour d’agonie. Ce n’est pas neuf que la terreur de l’homme devant la mort ! mais en voici une tellement profonde, qu’elle paraît une nouveauté. Il y a bien des âmes, parmi les plus fortes comme parmi les plus faibles, que l’approche du dernier moment a tout à coup décomposées, depuis le maréchal de Biron, qui faisait trembler ses bourreaux et les planches de son échafaud, sur lequel il courait, terrible comme à la bataille, prêt à faire une massue du billot qui attendait sa tête, jusqu’à la misérable Du Barry, griffant au visage l’homme de la guillotine, comme une chatte forcée ; depuis l’héroïque Masséna, mourant platement dans son lit, en disant « qu’il ne croyait pas si difficile de mourir », jusqu’à la foule de ceux-là qui ne sont pas des héros, et qui, ne disant rien de leur désespoir, meurent comme le loup d’Alfred de Vigny, en silence. D’un autre côté, il y a certainement, dans ces Révoltés contre la mort, bien des sceptiques qui doutent de leur doute, mais qui ne doutent pas de leur effroi : depuis Pascal, qui, pour ne pas douter, s’abêtit dans son pot d’eau bénite, croyant y noyer l’Enfer et trouver au fond le Paradis, jusqu’à ce de Vigny, précisément, qui a chanté le silence du loup, de Vigny, l’irréprochable Stoïque de peau et de posture, mort inconsolable de n’avoir ni foi ni espérance. Mais, ni parmi les insurgés contre la mort, ni parmi les cabrés devant le Sphinx qui ne répond que dans la tombe, je n’en vois aucun de la convulsion prolongée, de la profondeur dans la conscience du mal de mourir plus épouvanté et plus épouvantant que ce phtisique de vingt-cinq ans, jetant sa phtisie contre toute consolation humaine et divine, enfermant le monde entier dans les [crevasses de son poumon, et, de cet abîme de purulence qui le dévore, envoyant ses crachats empoisonnés jusqu’à Dieu !

Voilà, en deux mots, ces Jugements d’un mourant sur la vie, qui sont moins des jugements que des furies et des imprécations ! Celui qui porte ce nom encore ignoré de Georges Caumont, le malheureux qui mourut à vingt-cinq ans, noirement jaloux des quatre-vingts ans de bonheur insolent du vieux Voltaire, et qui semble dire à Dieu :

Est-ce donc sa vertu que vous récompensiez ?

ne juge rien, en somme ; mais il sent et il souffre, et il se débat contre la mort et maudit la griffe qu’elle lui a plantée en pleine poitrine. Ce qu’il appelle ses. Jugements sur la vie, ne lui appartient pas. Ce sont ceux de son siècle. Par lui-même, il n’est pas un philosophe, mais il est le fils et la victime de la philosophie du xixe  siècle, et voilà pourquoi je le mets ici… Ce jeune homme, à qualités brillantes, qui avait eu, nous dit-il, au collège, l’éclat de tous les prix d’honneur, pour lui des espérances ! n’a condensé, dans les pages laissées derrière lui, que ce que le collège lui avait donné. Il y a ramassé contre les idées religieuses avec lesquelles des amis voulurent, à ce qu’il raconte, le consoler de mourir, tous les préjugés, toutes les erreurs, tous les sophismes et même toutes les sottises d’un siècle athée, et il n’y en ajouta pas une de plus ! C’est là le côté très inférieur, le côté appris et déjà dégoisé de ces pages ; mais son âme a aiguisé toutes ces choses épaisses, qui, sans elle, n’auraient jamais coupé, et leur a donné un fil éblouissant et meurtrier. Ce n’est, certes ! pas là une tête philosophique d’un ordre fécond et redoutable, mais c’est une imagination et une sensibilité extraordinaires, que le désespoir de mourir exalte jusqu’à la folie, mais à la plus éloquemment navrante des folies ! Georges Caumont n’est pas un poète comme Joseph Delorme, qui avait pour muse, disait-il, la même maladie :

Elle chante parfois. Une toux déchirante
La prend dans sa chanson, pousse en sifflant un cri,
Et lance les graviers de son poumon meurtri.
……………………………………………………
C’est là ma muse, à moi…………………………

sa Muse et sa chimère ! Mais celle de Georges Caumont n’est pas une fiction. Elle est plus vraie, plus cruelle, plus atroce, puisqu’elle l’a tué. Nous sommes ici bien loin de Joseph Delorme, qui écrivit des Consolations, et qui, depuis, a passé cinquante ans à faire de la petite dentelle littéraire… Georges Caumont, qui ne fait pas de vers, il est vrai, mais dont la prose est « de premier jet et de source colorée dans son sang, noyée dans ses larmes, pourprée dans ses plaies, sa bile et son fiel, ayant des monstres de style pour exprimer des monstres de souffrance », Georges Caumont est une bien autre personnalité que Joseph Delorme et tous les Mélancoliques et les Souffrants de ce siècle, et c’est sa force de personnalité qui le rend intéressant et pathétiquement sympathique, malgré les farouches et délirantes aberrations de sa pensée. C’est la force de sa personnalité qui l’excuse presque de son impiété, de ses blasphèmes, de ses attentats contre Dieu même. Nous qui croyons à l’âme, nous lui savons gré de son âme ! Les tranquilles libres penseurs de ce temps, assis massivement dans leur lourde incrédulité, se donneront peut-être les airs de le mépriser, cet épileptique du désespoir, comme un lâche et comme un malade. Malade, il l’est, puisqu’il en meurt ! Mais lâche ? Quelle forte et résistante personnalité, au contraire ! Auraient-ils, eux, ces libres penseurs, qui répètent, avec le calme stupide des bêtes devant la mort, le mot imbécilement oraculaire de Goethe : « La nature se moque bien de l’individualité humaine ; elle ne se préoccupe que de la conservation des espèces », auraient-ils, eux, s’ils étaient à sa place, une personnalité égale en soulèvements et en incompressibilité à celle de ce phtisique, qui voit sa vie tomber par morceaux autour de lui et qui ne se résigne pas une seule minute à mourir ? qui n’entend pas du tout se fondre, lui, si aisément que cela, dans l’espèce ? Âme cramponnée à la vie comme le chêne est attaché à la terre, sensibilité qui n’a rien de panthéistique, et pour qui l’univers tout entier a moins d’importance que les battements de son propre cœur ! À nos yeux, à nous, c’est cette personnalité acharnée à vivre, quand elle meurt, qui empêche le blasphémateur et sacrilège Georges Caumont d’être tout à fait un impie ; car le blasphème implique la frémissante reconnaissance du Dieu qu’on blasphème : puisqu’on le blasphème ! et c’est dans le fond de cette personnalité violemment écumante que nous trouvons encore, malgré tout, quelque chose d’immortellement religieux qui nous émeut, nous qui prenons parti pour le Dieu qu’on outrage, contre un si outrageant désespoir !

Et c’est là ce qui donne, d’ailleurs, à ce désespoir, une profondeur infinie ; c’est cette idée d’un Dieu qu’on hait et qu’on insulte pour avoir inventé la mort, et qu’on retrouve toujours sous sa haine et sous son blasphème, repoussant, comme un horrible polype, avec une obstination éternelle, à mesure qu’on l’arrache de son cœur et de sa raison ! Cette idée, qui revient du fond de l’être comme le souffle qui sert à respirer, fouette éternellement le négateur, comme un vent de tempête. Elle fond vingt fois sur lui, et vingt fois il la brise sous des raisonnements qui lui en font voir l’absurdité resplendissante. Mais les débris de cette absurdité brisée s’attachent à lui et entrent dans sa pensée, comme des échardes douloureuses et saignantes, et, de ce coup, impossibles à arracher ! « Ah ! — dit-il quelque part, bondissant sous elle, — l’écrasante et affolante pensée d’un Dieu tout-puissant, qui, non content de tyranniser nos corps, tyrannise nos cœurs, en nous ôtant la force même de nous plaindre, parce que nous savons que l’iniquité même sera juste si le caprice de celui qui peut tout l’a décidé ainsi… » Voilà Job et le poitrinaire qui meurent à Madère, — et c’est lui, Georges Caumont, fou des terreurs de Dieu, et qui, de la religion qu’il réprouve, n’a gardé que la croyance à l’enfer… « Non ! — ajoute-t-il en insistant, — je ne crois pas au ciel, mais je crois à l’enfer, où ma place est marquée de toute éternité ; à un enfer où l’inique Jeffries qui doit me juger m’ôtera, pour me confondre, le sentiment de l’iniquité divine, et par ses tout-puissants prestiges, domptant, éblouissant, affolant ma conscience, me fera avouer en grinçant des dents que l’injustice est juste, que l’horreur est clémente, qu’une faiblesse d’un instant exige une éternité de peine infinie ; que le péché originel, la prédestination, le petit nombre des élus, la damnation de Socrate et des enfants non baptisés, sont des miracles de miséricorde, et qu’il est juste et très juste qu’éternellement avec eux je hurle, et qu’éternellement ils râlent avec moi !!!… » On ne répond pas à une démence si furieuse, si contradictoire, et, disons-le, si bête… Madame de Staël a dit un jour que le secret de la conscience des écrivains se révélait par le mot qu’ils répétaient le plus. Le mot de Georges Caumont, c’est fou ou affolé. Seulement, n’y a-t-il pas, ne peut-il pas y avoir de la beauté dans l’éclat de voix, le geste et le regard d’un fou, et n’est-ce pas cette beauté-là, qu’on trouve en ces pages, écrites contre Dieu par un homme qui ne peut se débarrasser de l’enveloppante idée de Dieu qui l’enveloppe par-dessus toutes ses tortures physiques et morales, par cet athée à l’enfer qui croit à l’enfer, par ce damné d’avant la mort, qui, dans les courts moments de sa vie, a mangé en herbe l’affreux blé de sa damnation éternelle ?

III

Oui ! c’est cette beauté qu’ont les quelques pages de Georges Caumont ; c’est la beauté de cet enfant malade et insensé, à qui la souffrance l’a donnée, et qui, sans cette souffrance, serait horrible, avec ses idées, comme les sophistes de son temps, et ne mériterait, comme eux, que toutes les violences du mépris. Oui ! elle est folle, elle est égarée, cette faible tête, à l’aurore d’une vie qu’elle va perdre, ce qui la bouleverse ; mais elle est belle encore, comme Oreste était beau quand il était en proie aux Furies. Et voilà pourquoi nous nous arrêtons devant elle. Voilà pourquoi ceux qui aiment la beauté partout où elle est, — qui l’aiment pour elle-même et même indépendamment de ce qu’elle exprime, liront ces pages où il y a tant à condamner, mais tant à plaindre et tant aussi à admirer ! Georges Caumont a beaucoup souffert, et, comme tant d’autres, il a tiré de sa souffrance tout ce qu’il vaut. La douleur lui a donné toutes les intensités qui font l’écrivain, et s’il n’était pas un écrivain, que serait-il ?… Je me le suis demandé plus haut, si cela aurait été meilleur pour sa gloire, en supposant que cet infortuné ait un jour son atome de gloire, de vivre que de mourir ; si, en vivant, il aurait mis un jour au service de quelque grande conception le talent de style contracté, affiné, acéré et passé au feu de toutes les douleurs, un jour ressenties ? Tout ce que je vois en ces pages de touchant aux idées, aux grandes lignes et aux certitudes de l’esprit, m’en fait douter. Pour moi, il n’était pas né pour être nettement et absolument supérieur dans l’ordre de la pensée comme il eût pu l’être dans l’ordre de la sensation et du sentiment. Or, cet ordre de la sensation et du sentiment, l’aurait-il jamais mieux trouvé que dans le mal physique et moral qui l’a dévoré avant l’heure ?…

Il est mort… Comment est-il mort ?… Son éditeur (un ami au doigt sur sa bouche) ne le dit pas, et j’aurais pourtant bien voulu savoir le dernier mot de cette rugissante agonie, qu’il nous décrit, à mesure qu’elle vient, avec une rage plus forte que la vie. Hélas ! je l’ai cherché — mais sans le trouver — dans la deux cent quarante-sixième page de ce volume, que je ne puis m’empêcher de citer tout entière : « Enfonçons. Écorchons. Détaillons, — dit-il. — Dans mes poumons, c’est (en ce moment) la douleur physique et la suffocation. De toutes mes souffrances, c’est la moindre. Elle est, du moins, intermittente. Des calmes viennent. À coups de vésicatoires, on parvient à ressusciter le souffle. Mais il y a des demi-heures terribles où l’on perd pied et où il semble qu’on se noie… Ah ! qu’une bonne poitrine en acier de Sheffield, si l’on pouvait, par quelque vivisection bien savante, l’introduire et la substituer à ma pauvre poitrine de chair, qui n’est plus que plaie et poussière, qu’une telle machine, jouante et sifflante, bien pompante et aspirante, rendrait donc non seulement à mon corps assaini vie et souplesse, mais à mon esprit dilaté, élargi, aéré, non plus comprimé, non plus moisi, et toutes fenêtres ouvertes, lucidité, largeur, verve, originalité, puissance ; à mon cœur, non plus racorni par la souffrance, non plus isolé par la faiblesse, et, malgré lui, ployé par mille besoins à tous les égoïsmes, mais soulevé par le souffle vivifiant du bien-être et rafraîchi par tous les jeunes courants qui le fuient maintenant, sensibilité, poésie, relèvement moral, apaisement intérieur, tous les trésors de l’âme… » Et la phrase tout à coup s’interrompt, jugulée brutalement par le mot : FIN !

Cela ne vous donne-t-il pas la froide et tragique sensation des vers de Chénier ?

           Ayant que de ses deux moitiés
Ce vers que je commence ait atteint la dernière,
           Peut-être, en ces murs effrayés,
Le messager de mort, noir recruteur des ombres,
Remplira de mon nom les longs corridors sombres…
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