(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 176-177
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 176-177

MAIRAN, [Jean-Jacques Dortous de] ancien Secrétaire de l’Académie des Sciences, Membre de l’Académie Françoise, de la Société Royale de Londres, d’Edimbourg, d’Upsal, de l’Institut de Bologne, & c. né à Besiers en 1678, mort à Paris en 1771.

L’amour des Sciences, heureusement uni au goût des Lettres, a fait de cet Académicien un Savant presque universel & un habile Ecrivain. La partie des Sciences, & sur-tout la Physique, a fixé particuliérement ses travaux, sans doute par le désir d’être utile, préféré à celui de n’être qu’agréable. Son Traité physique & historique de l’Aurore boréale, ses Lettres au Pere Parennin, contenant diverses questions sur la Chine, sont d’un Observateur attentif & pénétrant, qui aime à s’instruire, pour répandre ensuite des lumieres fines & sûres sur des objets inconnus avant lui. Après M. de Fontenelle, on ne croyoit pas qu’il fût possible de trouver un Continuateur digne de lui pour l’Histoire de l’Académie des Sciences ; encore moins se promettoit-on des Eloges académiques capables d’intéresser, après les siens. M. de Mairan, dans un autre genre de style, mais toujours assaisonné d’une raison lumineuse & nourrie par des connoissances profondes, a traité avec succès l’une & l’autre matiere, en sorte que l’estime de ses Concitoyens a été confirmée par les éloges de tous les Savans de l’Europe.

Nous réparons avec d’autant plus de satisfaction l’oubli que nous avions fait de M. de Mairan, que cet oubli n’étoit pas tout-à-fait volontaire. Nous n’avions pas encore parcouru tous ses Ouvrages, pour en porter un jugement décidé, & nous n’avions nul besoin des avertissemens de certains petits* Critiques qui nous ont reproché amérement cette omission.