Chapitre XXX.
De Fléchier.
Le premier qui, ayant à peindre des choses grandes ou fortes, s’avisa de chercher des oppositions, enseigna aux autres à s’écarter de la nature. Rien n’est plus contraire aux passions, et par conséquent à l’éloquence. L’âme qui est fortement émue, s’attache tout entière à son objet, et ne va point s’écarter de sa route pour faire contraster ensemble des mots ou des idées. Supposez l’homme dont parle Lucrèce, et qui, des bords de la mer, contemple un vaisseau qui fait naufrage, et suit de l’œil les mouvements de tant de malheureux qui périssent : si ce tableau a porté le trouble et l’agitation dans son âme ; si ses entrailles se sont émues ; si au moment où le vaisseau s’est enfoncé, il a senti ses cheveux se dresser d’horreur sur sa tête ; en peignant à d’autres le spectacle terrible dont il a été le témoin, cherchera-t-il à le relever par des oppositions et des contrastes étudiés ? Cet art peut être employé quelquefois, mais c’est dans les moments où l’âme est tranquille. Alors il produit des beautés ; il relève une idée par une autre ; il avertit l’esprit de son étendue, en lui faisant voir à la fois des objets qui sont à une grande distance ; il fait éprouver rapidement des sensations différentes ou contraires, et produit par des mélanges une sorte de sentiments combinés, souvent plus agréables que les sentiments simples. Mais si le peintre, le poète ou l’orateur, se fait une habitude de cette manière, la nature disparaît, l’illusion est détruite, et l’on ne voit plus que l’effort de l’art, qui, dans tous les genres, pour produire son effet, a besoin de se cacher. Il y a plus ; et selon la remarque d’un philosophe célèbre qui a analysé le goût comme les lois, ce contraste perpétuel devient symétrie ; et cette opposition, toujours recherchée, se change en uniformité. On nous reproche la monotone symétrie de nos jardins : toujours un objet y est placé pour correspondre parfaitement à un autre ; rien d’isolé, rien de solitaire. À la vue d’une beauté on devine celle qui lui est opposée, et qu’on ne voit pas encore : ce n’est pas ainsi que travaille la nature. Dans ses paysages ou riants ou sublimes, elle réveille à chaque pas l’imagination par quelque objet que l’imagination n’attend▶ pas. Mais l’homme a plus de monotonie et déréglé, surtout l’homme policé par les lois, et civilisé par l’art de vivre en société. Il semble que vivement frappé de l’idée de l’ordre, qui peut-être n’est que la perfection des êtres faibles, il ait voulu l’appliquer à tout. Plus il est dans l’impuissance de créer, plus il arrange70 : il cherche à se rendre compte de ses richesses, et croit les multiplier en les embrassant d’un coup d’œil. De là tous ces arrangements symétriques dans les jardins, dans les palais, dans les discours, dans les poèmes, dans les phrases même. Mais si ce défaut est fatigant, c’est surtout dans les ouvrages d’esprit. L’âme dans ses mouvements a bien plus de rapidité que la vue ; elle embrasse un terrain plus vaste : elle a surtout le besoin de la surprise. Le premier devoir d’un écrivain est de devancer l’imagination de ses lecteurs, qui marche toujours. S’il reste en arrière, l’attention se refroidit, l’ennui gagne ; on s’indigne de parcourir lentement un espace dont on a aperçu les bornes d’un coup d’œil.
Fléchier a trop souvent ce défaut. On sait qu’il procède presque toujours par antithèses et par contrastes symétrisés. S’il nous parle de la vie mortelle de ses héros, c’est pour nous persuader de leur bienheureuse immortalité. Il va retracer dans notre mémoire les grâces que Dieu leur a faites, pour qu’on loue la miséricorde qu’il vient de leur faire. Il cherche à édifier plutôt qu’à plaire ; il vient annoncer que tout est fini, afin de ramener à Dieu qui ne finit point ; il nous fait souvenir de la fatale nécessité de mourir, pour nous inspirer la sainte résolution de bien vivre71. Il faut en convenir, cette marche est loin de celle de Bossuet : on a souvent comparé ces deux hommes ; je ne sais s’ils furent rivaux dans leur siècle ; mais aujourd’hui ils ne le sont pas. Fléchier possède bien plus l’art et le mécanisme de l’éloquence qu’il n’en a le génie. Il ne s’abandonne jamais ; il n’a aucun de ces mouvements qui annoncent que l’orateur s’oublie, et prend parti dans ce qu’il raconte. Son défaut est de toujours écrire, et de ne jamais parler. Je le vois qui arrange méthodiquement une phrase, et en arrondit les sons. Il marche ensuite à une autre ; il y applique le compas, et de là à une troisième. On remarque et l’on sent tous les repos de son imagination : au lieu que les discours de son rival, et peut-être tous les grands ouvrages d’éloquence, sont ou paraissent du moins comme ces statues de bronze que l’artifice a fondues d’un seul jet.
Après avoir vu les défauts de cet orateur, rendons justice à ses beautés. Son style, qui n’est jamais impétueux et chaud, est du moins toujours élégant ; au défaut de la force, il a la correction et la grâce. S’il lui manque de ces expressions originales, et dont quelquefois une seule représente une masse d’idées, il a ce coloris toujours égal, qui donne de la valeur aux petites choses, et qui ne dépare point les grandes ; il n’étonne presque jamais l’imagination, mais il la fixe : il emprunte quelquefois de la poésie, comme Bossuet ; mais il en emprunte plus d’images, et Bossuet plus de mouvements. Ses idées ont rarement de la hauteur, mais elles sont toujours justes, et quelquefois ont cette finesse qui réveille l’esprit, et l’exerce sans le fatiguer. Il paraît avoir une connaissance profonde des hommes ; partout il les juge en philosophe, et les peint en orateur. Enfin il a le mérite de la double harmonie, soit de celle qui, par le mélange et l’heureux enchaînement des mots, n’est destinée qu’à flatter et à séduire l’oreille ; soit de celle qui saisit l’analogie des nombres avec le caractère des idées, et qui, par la douceur ou la force, la lenteur ou la rapidité des sons, peint à l’oreille en même temps que l’image peint à l’esprit. En général, l’éloquence de Fléchier paraît être formée de l’harmonie et de l’art d’Isocrate, de la tournure ingénieuse de Pline, de la brillante imagination d’un poète, et d’une certaine lenteur imposante qui ne messied peut-être pas à la gravité de la chaire, et qui était assortie à l’organe de l’orateur.
Il n’y a aucun de ses discours qui n’ait de riches détails. Les oraisons funèbres de madame de Montausier, de la duchesse d’Aiguillon et de la dauphine de Bavière, ne pouvant offrir des événements, offrent une foule d’idées morales qui en sortent et qui les embellissent.
L’oraison funèbre de Marie-Thérèse est du même genre et offre les mêmes beautés. L’éloge d’une reine qui, par caractère, autant que par les circonstances, éloignée des grands intérêts et des affaires, n’a pu avoir qu’une grandeur modeste et des vertus presque obscures sur le trône, peut être difficilement piquant. Il faut admirer l’orateur qui, à force d’art, d’esprit, de peinture de mœurs et de philosophie, tantôt délicate et tantôt profonde, vient à bout de suppléer à ce que son sujet lui refuse72, et il ne faudrait pas condamner ceux qui ont eu moins de succès.
L’oraison funèbre du premier président de Lamoignon présente d’un bout à l’autre le tableau d’un magistrat et d’un sage. Ce tableau, dont les couleurs ne sont peut-être pas assez vives, a surtout le mérite de la vérité. On sait que le président de Lamoignon fut aussi célèbre par ses connaissances que par ses vertus : ce fut sa seule brigue pour parvenir aux places. Sous Louis XIV, il soutint l’honneur de la magistrature, comme les Turenne et les Condé soutinrent l’honneur des armes. Il fut lié avec les plus grands hommes de son siècle, ce qui prouve qu’il n’était pas au-dessous d’eux ; car l’ignorance et la médiocrité, toujours insolentes ou timides, se hâtent de repousser les talents qu’elles redoutent et qui les humilient. L’amitié de Racine et de Bourdaloue, et les beaux vers de Despréaux, ne contribueront pas moins à sa gloire que cet éloge funèbre, et apprendront à la postérité que l’orateur a parlé comme son siècle.
Je passe rapidement sur tous les discours, pour venir à celui qui a, et qui mérite en effet le plus de réputation ; c’est l’éloge funèbre de Turenne, de cet homme si célèbre, si regretté par nos aïeux, et dont nous ne prononçons pas encore le nom sans respect ; qui, dans le siècle le plus fécond en grands hommes, n’eut point de supérieur, et ne compta qu’un rival ; qui fut aussi simple qu’il était grand, aussi estimé pour sa probité que pour ses victoires ; à qui on pardonna ses fautes, parce qu’il n’eut jamais ni l’affectation de ses vertus, ni celle de ses talents ; qui, en servant Louis XIV et la France, eut souvent à combattre le ministre de Louis XIV, et fut haï de Louvois comme admiré de l’Europe ; le seul homme, depuis Henri IV, dont la mort ait été regardée comme une calamité publique par le peuple ; le seul, depuis Du Guesclin, dont la cendre ait été jugée digne d’être mêlée à la cendre des rois, et dont le mausolée attire plus nos regards que celui de beaucoup de souverains dont il est entouré, parce que la renommée suit les vertus et non les rangs, et que l’idée de la gloire est toujours supérieure à celle de la puissance. Ici Fléchier, comme on l’a dit souvent, paraît au-dessus de lui-même ; il semble que la douleur publique ait donné plus de mouvement et d’activité à son âme ; son style s’échauffe, son imagination s’élève, ses images prennent une teinte de grandeur ; partout son caractère devient imposant. Cependant, entre cette oraison funèbre et celle du grand Condé, il y a la même différence qu’entre les deux héros. L’une a l’empreinte de la fierté, et semble l’ouvrage d’un instinct sublime ; l’autre dans son élévation même, paraît le fruit d’un art perfectionné par l’expérience et par l’étude. Ainsi, par un hasard singulier, ces deux grands hommes ont trouvé dans leurs panégyristes un genre d’éloquence analogue à leur caractère.
L’oraison funèbre de Turenne n’en est pas moins un des monuments de l’éloquence française ; l’exorde sera éternellement cité pour son harmonie, pour son caractère majestueux et sombre, et pour l’espèce de douleur auguste qui y règne. Les deux premières parties peignent avec noblesse les talents d’un général et les vertus d’un sage ; mais, à mesure que l’orateur avance vers la fin, il semble acquérir de nouvelles forces. Il peint avec rapidité les derniers succès de ce grand homme ; il fait voir l’Allemagne troublée, l’ennemi confus, l’aigle prenant déjà l’essor et prête à s’envoler dans les montagnes, l’artillerie tonnant de toutes parts pour favoriser la retraite, la France et l’Europe dans l’attente d’un grand mouvement. Tout à coup l’orateur s’arrête, il s’adresse au dieu qui dispose également et des vainqueurs et des victoires, et se plaît à immoler à sa grandeur de grandes victimes. Alors il fait voir ce grand homme étendu sur ses trophées ; il présente l’image de ce corps pâle et sanglant, auprès duquel, dit-il, fume encore la foudre qui l’a frappé, et montre dans l’éloignement les tristes images de la religion, et de la patrie éplorée. « Turenne meurt, tout se confond, la fortune chancelle, la victoire se lasse, la paix s’éloigne, le courage des troupes est abattu par la douleur et ranimé par la vengeance ; tout le camp demeure immobile ; les blessés pensent à la perte qu’ils ont faite et non aux blessures qu’ils ont reçues ; les pères mourants envoient leurs fils pleurer sur leur général mort, etc. »
Cependant, malgré l’éloquence générale et les beautés de cette oraison funèbre, peut-être n’y trouve-t-on point encore assez le grand homme que l’on cherche ; peut-être que les figures et l’appareil même de l’éloquence le cachent un peu, au lieu de le montrer ; car il en est quelquefois de ces sortes de discours comme des cérémonies d’éclat, ou un grand homme est éclipsé par la pompe même dont on l’environne. Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que quelques lignes que madame de Sévigné a jetées au hasard dans ses lettres, sans soin, sans apprêt, et avec l’abandon d’une âme sensible, font encore plus aimer M. de Turenne, et donnent une plus grande idée de sa perte. Il y a des mots qui disent plus que vingt pages, et des faits qui sont au-dessus de l’art de tous les orateurs ; par exemple, le mot de Saint-Hilaire à son fils :
Ce n’est pas moi qu’il faut pleurer, c’est ce grand homme
; et ce trait du fermier de Champagne qui vint demander la résiliation de son bail, parce que, Turenne mort, il croyait qu’on ne pouvait plus ni semer, ni moissonner en sûreté ; et cette réponse, si grande et si simple, à un homme qui lui demandait comment il avait perdu la bataille de Rhétel,
par ma faute
; et cette lettre qu’il écrivit au sortir d’une victoire : « Les ennemis sont venus nous attaquer, nous les avons battus ; Dieu en soit loué. J’ai eu un peu de peine ; je vous souhaite le bon soir ; je vais me mettre dans mon lit »
; et cette humanité envers un soldat qu’il trouve au pied d’un arbre, accablé de fatigue, à qui il donne son cheval, et qu’il suit lui-même à pied. Il faut en convenir, on a regret que la dignité de l’oraison funèbre et sa marche soutenue, ou du moins le ton sur lequel le préjugé et l’habitude l’ont montée, ne permettent point d’employer ces traits d’une simplicité touchante, et qui mettraient souvent le héros à la place de l’orateur.
Quinze ans après l’oraison funèbre de Turenne, Fléchier traita un autre sujet, aussi beau peut-être, quoique d’un genre différent ; c’était l’éloge du fameux duc de Montausier. S’il faut à l’orateur, comme un peintre, des physionomies à caractère, on peut dire qu’il n’y en eut jamais une plus marquée que celle-là. On connaît cette vertu rigide au milieu d’une cour ; cette âme inflexible, incapable et de déguisement et de faiblesse ; cette probité qui se révoltait contre la fortune, quand la fortune devait coûter quelque chose au devoir ; cet attachement à la vérité, et tous ces principes de conduite si fermes, que les âmes d’une honnêteté courageuse appellent tout simplement vertu, et que les âmes faibles ou viles, ce qui est trop souvent la même chose, sont convenues d’appeler misanthropie, pour n’avoir point à rougir73. Pour tracer un pareil caractère, il fallait avoir une grande vigueur de pinceau, et Fléchier ne l’avait pas. Son éloquence était plus dans son imagination que dans son âme, et par ses mœurs même il était trop loin de cette mâle austérité pour la saisir et pour la peindre : ce n’était point à Atticus à faire l’éloge de Caton.
Cette oraison funèbre offre cependant des morceaux qui ne sont pas indignes du sujet. Fléchier avait été l’ami du duc de Montausier : « Ne craignez pas, dit-il, que l’amitié ou la reconnaissance me prévienne ; vous savez que la flatterie jusqu’à présent n’a pas régné dans mes discours. Oserais-je dans celui-ci, où la franchise et la candeur sont le sujet de nos éloges, employer la fiction et le mensonge ? ce tombeau s’ouvrirait ; ces ossements se ranimeraient pour me dire : Pourquoi viens-tu mentir pour moi, qui ne mentis pour personne ? Laisse-moi reposer dans le sein de la vérité, et ne viens pas troubler ma paix par la flatterie que j’ai haïe. »
Et ailleurs, après avoir parlé des conseils qu’on lui donnait sur la manière de se conduire à la cour, l’orateur ajoute : « Ces conseils lui parurent lâches ; il allait porter son encens avec peine sur les autels de la fortune, et revenait chargé du poids de ses pensées, qu’un silence contraint avait retenues. Ce commerce continuel de mensonges… cette hypocrisie universelle par laquelle on travaille ou à cacher de véritables défauts, ou à montrer de fausses vertus, ces airs mystérieux qu’on se donne pour couvrir son ambition, ou pour relever son crédit, tout cet esprit de dissimulation et d’imposture ne convint pas à sa vertu. Ne pouvant encore s’autoriser contre l’usage, il fit connaître à ses amis qu’il allait à l’armée faire sa cour qu’il lui coûtait moins d’exposer sa vie que de dissimuler ses sentiments, et qu’il n’achèterait jamais ni de faveurs, ni de fortune aux dépens de sa probité. »
Je pourrais encore citer d’autres endroits qui ont une beauté réelle ; mais le discours en général est au-dessous de son sujet ; on y trouve plus d’esprit que de force et de mouvement ; on s’◀attendait du moins à trouver quelques idées vraiment éloquentes sur l’éducation d’un dauphin, sur la nécessité de former une âme d’où peut naître un jour le bonheur et la gloire d’une nation ; sur l’art d’y faire germer les passions utiles, d’y étouffer les passions dangereuses, de lui inspirer de la sensibilité sans faiblesse, de la justice sans dureté, de l’élévation sans orgueil, de tirer parti de l’orgueil même quand il est né, et d’en faire un instrument de grandeur ; sur l’art de créer une morale à un jeune prince et de lui apprendre à rougir ; sur l’art de graver dans son cœur ces trois mots, Dieu, l’univers et la postérité, pour que ces mots lui servent de frein quand il aura le malheur de pouvoir tout ; sur l’art de faire disparaître l’intervalle qui est entre les hommes ; de lui montrer à côté de l’inégalité de pouvoir, l’humiliante égalité d’imperfection et de faiblesse ; de l’instruire par ses erreurs, par ses besoins, par ses douleurs même ; de lui faire sentir la main de la nature qui le rabaisse et le tire vers les autres hommes, tandis que l’orgueil fait effort pour le relever et l’agrandir ; sur l’art de le rendre compatissant au milieu de tout ce qui étouffe la pitié, de transporter dans son âme des maux que ses sens n’éprouveront point, de suppléer au malheur qu’il aura de ne jamais sentir l’infortune ; de l’accoutumer à lier toujours ensemble l’idée du faste qui se montre, avec l’idée de la misère et de la honte qui sont au-delà et qui se cachent ; enfin, sur l’art plus difficile encore de fortifier toutes ces leçons contre le spectacle habituel de la grandeur, contre les hommages et des serviteurs et des courtisans, c’est-à-dire contre la bassesse muette et la bassesse plus dangereuse encore qui flatte. Il est étonnant que Fléchier ait passé si légèrement sur un pareil sujet. Et quand on pense que l’homme qu’il avait à peindre donnant ces leçons, était le duc de Montausier, quel parti l’orateur pouvait encore tirer d’un gouverneur qui respectait bien plus la vérité qu’un prince, qui, pour être utile, aurait eu le courage de braver la haine, et se serait indigné même de se souvenir que celui qui était aujourd’hui son élève, pouvait être le lendemain son maître.