(1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228
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(1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228

Si j’avais une fille à marier !

Alexandre Weill, Si j’avais une fille à marier !

I

Si j’avais une fille à marier !21 Voilà un titre qui n’a pas été placé là, comme on dit, pour des prunes. Eh bien, je vous demande pardon ! Il y a été placé pour les prunes du succès facile et de la publicité immédiate à faire tomber dans son chapeau ! C’est parfaitement en vue du succès sur place et de l’effet à produire sur l’opinion, tout de suite, qu’Alexandre Weill a choisi pour titre de son ouvrage cette phrase, où s’étale si rondement l’abdomen de ce Je que Pascal ne pouvait pas souffrir. Mais, dame ! il est vrai que cette râpe de Pascal ne jouait pas à la bonhomie ! Sans ce besoin, plein de coquetterie, de se recommander au seigneur public et de se concilier ses chères bonnes grâces, Weill n’eût peut-être pas collé au front de son livre cette locution usuelle, vulgaire, qui semble chercher des échos dans l’esprit de tous ceux qui la débitent, et qui doit plaire par sa simplicité familière aux amateurs du simple et du familier (et on sait s’ils sont nombreux, ces braves gens-là !), à tous ces messieurs Jourdain de lecteurs qui aiment que, dès le début, un auteur leur frappe, sans façon, sur la cuisse, et leur dise à la bonne franquette : « Mettez-vous là, mon gendre, et dînez avec moi ! »

Et c’est aussi pour y mettre un gendre — à dîner avec soi — que Weill l’a écrite, puisqu’il s’agit dans son livre de fille à marier ! Marier sa fille et la marier bien, l’élever, de longue main, en vue de ce grand fait du mariage qu’il croit la destinée la plus sublime de la femme, ce notable embarras qui a tant fait gauloiser l’esprit français, cette vieille difficulté que les moralistes de l’ancien temps, les moralistes anti-rêveurs, croyaient éternelle, — comme, du reste, ici-bas, toutes les manières d’être heureux, — Alexandre Weill a cru qu’il pourrait, en s’y prenant bien, la diminuer, ou complètement s’en rendre maître. Il a cru, l’habile homme ! que ce n’était là qu’une façon de bien jouer, et il a fait comme ces joueurs de trente et quarante qui inventent les plus ingénieux calculs pour dompter l’indomptable chance, prévoir le hasard et organiser l’imprévu, toutes choses semblables.

Il a cru que dans le mystère, le mystère profond de la vie, une question d’éducation pouvait toujours résoudre une question de destinée : ce qui rendrait la vie aussi plane en réalité qu’elle est hérissée de complications formidables ; et alors, moraliste appliqué exclusivement à la femme, il est devenu le Chesterfield de mademoiselle sa fille, et il l’a formée pour un mari dans une suite de chapitres où il parle à la seconde personne, et qui ressemblent à des lettres, absolument comme le lord anglais, plus superficiel, formait pour le monde et la politique son gentilhomme de fils qui, je crois, aurait été un assez pauvre diplomate, et, à ce qu’il paraît, a eu toute sa vie assez mauvais ton !

Décidément le vent souffle de plus en plus aux panacées ! Nous parlions récemment de ce pauvre petit bon diable de docteur Feuchsterleben, ce divertissant médecin d’Allemagne qui enseigne qu’avec l’Apollon du Belvédère et de la musique on peut guérir de tout, comme avec un air de violon on guérit de la tarentule. Et voici Alexandre Weill, qui n’est pas Allemand, mais qui ne doit pas être né très loin de l’Allemagne si j’en crois certains reflets gardés sur sa pensée, qui pense à son tour qu’en disant sans biaiser à mademoiselle sa fille ses idées, à lui, sur les femmes et sur le gendre qui doit lui agréer, il trouvera ce merle blanc, comme il l’appelle, qui n’est blanc souvent que parce qu’il s’est fourré de la poudre de riz quand il allait faire la cour à sa femme, mais qui finit toujours par redevenir l’autre merle que nous connaissons. Et si ce n’était là qu’une illusion de père de famille, dite en famille, nous n’en parlerions pas, et peut-être serions-nous touchés ; mais le livre a des prétentions à la théorie générale.

C’est la politique du mariage écrite pour des Césarines, qui ne sont pas Borgia, par un Machiavel plein d’innocence. À ce titre, il nous appartient. Il nous appartient à d’autres encore. Weill est un écrivain qui a de la vie, dans ce monde livré aux pâteux ! Nous l’aimons pour cette raison et nous le lui avons dit, quoiqu’il l’ait oublié… C’est, de naturel, un très agréable conteur, naïf et attendri, une espèce de Greuze littéraire, qui aurait toute la pureté de son talent s’il se débarbouillait de cette fumée de pipe qu’on appelle « la philosophie allemande » et qui encrasse (je pourrais dire un mot plus laid si je parlais la langue des tabagies) les plus jolies parties de ses tableaux.

Malheureusement, Weill, qui a parfois de l’aperçu, veut être philosophe, et il abandonne trop la délicieuse rêverie du sentiment, qui est une plénitude, pour cette rêverie de la pensée, qui est un vide ! Il y a bien encore çà et là dans ce livre, qu’il a écrit pour la tête blonde de sa fillette, de ces touches honnêtes, tendres et rosées du Greuze qu’il fut dans ses meilleurs jours ; mais ce qui domine le livre, ce qui lui donne sa physionomie, c’est le philosophe, et le philosophe qui ne doute pas une minute de son fait et qui morgue le lecteur de son aplomb suprême ! Mon Dieu, oui ! Weill, retournant Jean-Jacques Rousseau, triste besogne ! nous dit dans la préface de son volume « qu’il ne sera lu avec fruit que par les hommes d’honneur et les femmes honnêtes, mais que les sots ne le liront pas sans danger… ». Bénédiction !

Nous haïssons tant les sots que nous sommes fort reconnaissant envers Alexandre Weill de leur faire courir un danger quelconque, et fort curieux de constater ce danger que les sots vont courir. Voyons donc cela !

II

Ce livre qui, malgré le déboutonné de son titre, était un livre très difficile à faire, car c’est le catéchisme des filles à marier, commence, non par Dieu, comme le catéchisme ordinaire de Nos Seigneurs les Évêques, mais par l’homme et la femme, lesquels sont, du reste, les dieux de ce temps humaniste et laquais, qui porte la livrée d’Hegel sur toutes les coutures. « Tu ne sais pas ce que c’est qu’une femme, ma fille, — dit Weill, — et il faut qu’avant de te marier tu apprennes ce que c’est qu’un homme (sic), et de nécessité il faut que tu le saches pour te marier et être heureuse par le mariage. » Tel est exactement le préambule de Weill. Il va donc initier devant nous sa jeune enfant à la connaissance de l’homme et de la femme, — ces deux problèmes qui ont fait blanchir bien des poignées de cheveux aux moralistes quand ils ont voulu à eux seuls les résoudre, — et, père inquiet, faire balustrade à la petite pour qu’elle puisse sans danger se pencher sur ces deux abîmes !

Weill est un moraliste qui ne croit point à la supériorité de l’homme sur la femme : « Il faut qu’un homme soit bien sottement infatué de son sexe — dit-il, presque avec colère, — pour pouvoir admettre un instant (quoi ! pas même un instant !) qu’un être qui l’a formé, qui l’a nourri de son sang, sa mère, ou bien qu’un être né de ses entrailles, sa fille, lui soit inférieur. » On pourrait peut-être rétorquer à Weill le sang et les entrailles de sa phrase, et lui demander de quoi donc il est infatué, lui qui reproche à l’homme l’infatuation de son sexe ?… mais nous ne voulons qu’exposer ces bienheureuses idées qui font courir un danger aux sots ! Weill, qui nie la supériorité de l’homme, ne veut pas davantage de l’égalité de l’homme et de la femme. Ah ! bien oui ! Il veut la supériorité absolue de la femme : — sa supériorité morale, entendons-nous ! car Weill est plus qu’un vert-galant, c’est un vertueux galant. Pour lui, la femme, mais fidèle ! est au-dessus de tout.

En vain y a-t-il au commencement de son livre (page 22) une petite distinction dont la clarté est telle qu’en la transcrivant je renvoie à l’auteur la responsabilité de sa lumière : c’est que « une femme n’étant jamais pareille à l’homme, et autre chose étant l’égalité, autre chose la disparité, la femme est psychiquement l’égale de l’homme, et physiquement elle ne l’est pas ». Cette distinction n’empêche nullement Weill de répéter, en la variant, cette affirmation, à laquelle il tient bien davantage : c’est que « la femme mariée qui fait son devoir est supérieure à l’homme (même quand il fait le sien ?), et tous les privilèges sociaux de l’homme (p. 31) doivent disparaître et disparaissent devant la grandeur de la vertu de la femme ». Weill, qui est fin comme M. Josse, passe tout le temps de son livre à faire reluire la beauté de cette vertu aux yeux de sa fille, comme celle d’un bijou dont il voudrait lui faire envie, et il a raison ! Seulement, comme un tel bijou de vertu ne se trouve point dans le pas de la première bottine venue, il faut bien dire d’où la femme le lient et à qui ou à quoi elle doit le demander…

Eh bien, elle doit le demander à la physiologie et à son papa… et, sur ce point, Alexandre Weill est explicite : « Je ne te parle pas au nom de la religion, ma fille… (on le voyait bien !…) je te parle au nom de la nature, qui est la même partout, chez les civilisés comme chez les sauvages, à Constantinople comme à Paris, et que les hommes ont violée partout par des lois particulières, malheur des femmes… » Or, c’est cette nature interrogée, cette physiologie bien apprise, qui donneraient à la jeune fille de Weill, s’il avait vraiment une fille à marier, les notions nécessaires pour résister à tout, même à l’infidélité de son mari, s’il était jamais infidèle.

Alexandre Weill rejette avec beaucoup de mépris, et je l’en estime, la morale folle ou perverse des romans du temps, qui prêchent philosophiquement ou poétisent l’adultère ; mais il croit — Weill, que nous appellerons désormais Candide et non plus Alexandre ! — qu’il empêchera les influences de ces romans ou leur curiosité, qui est déjà une influence, de pénétrer dans l’esprit de sa fille, en y opposant son système concentré de physiologie paternelle. Son livre n’en est que la leçon. Une leçon donnée en termes nets, qui pourraient bien faire lever de dégoût, dans sa poitrine virginale, ce jeune cœur divin de fille innocente.

On y voit, en effet (page 36), que « la concupiscence de la femme est illimitée ; (page 49) que les plaisirs de l’amour, dès qu’ils ne sont plus légitimes, exposent l’homme et la femme à d’horribles maladies ; (page 36) que la femme infidèle à un homme, par sa nature même n’est plus fidèle à aucun autre homme », ce qui n’est que la moitié du vrai, par parenthèse, car le vrai tout entier c’est que la femme n’est, de nature, fidèle à aucun homme, et ne le peut si Dieu ne l’aide pas ! En sa qualité de bon physiologiste, l’auteur de Si j’avais une fille à marier ! n’oublie aucune des négations et des impossibilités de la nature de la femme ; seulement, il oppose cette nature très positive, qu’elle sent en elle, à la grande Nature vague, qu’elle n’a jamais vue ni entendue, et qui lui dit, par la bouche de monsieur son père, qu’elle « a voulu (elle, la grande Nature !) que l’idéal de la femme résidât dans sa fidélité à un seul homme », loi sans texte, mais qu’en fille suffisamment instruite de ses devoirs physiologiques la fille de Weill admettra.

III

Tels sont les enseignements de ce catéchisme pour l’instruction présente et le bonheur futur des filles à marier. Cela n’est pas, comme vous voyez, très saisissant ni très original, mais, en revanche, c’est un peu grossier, non pas dans les mots, mais dans le fond des choses ; car la science, encore plus que le latin, brave l’honnêteté et s’en croit le droit. Je conviens qu’ici elle brave l’honnêteté pour l’honnêteté ; mais cela ne diminue point sa bravade. Matérialiste autant qu’il puisse l’être de doctrine et d’inspiration première, Weill, qui n’est pas un philosophe à une philosophie, mais un philosophe à plusieurs, n’est pas seulement matérialiste par le fond réel de son livre ; il prétend être encore spiritualiste par l’intention et par le détail.

Oui ! philosophe, mais n’ayant pas une philosophie ordonnée et conséquente qui lui soit propre, pas plus qu’écrivain il n’a un talent littéraire tranché et pur, quoiqu’il en ait un, — mais non assez essuyé de ces fumées philosophiques qui en ternissent la couleur quelquefois charmante. Moitié artiste et moitié philosophe, moitié Français et moitié Allemand, Weill est confusément une foule de choses ; il n’est rien avec précision, avec la précision qui fait la nette, l’indéniable supériorité !

Son livre l’exprime bien, et c’est un livre fait, de langage du moins, avec des notions exprimées de cinquante systèmes différents. On dirait un flacon d’essence extrait de je ne sais combien de philosophies, — une eau de Mille fleurs philosophique, dans laquelle on reconnaît bien, quoique affadies les unes par les autres, toutes les erreurs qui portent aux têtes faibles et qui se confondent dans une petite infection très satisfaisante : ainsi le matérialisme français et le naturalisme du xviiie  siècle, et l’humanisme du xixe et l’idéalisme allemand et l’hégélianisme, mais l’hégélianisme en gouttelettes, dosé homéopathiquement, à peu près comme dans le petit flacon si bien bouché à l’émeri du baron de Feuchtersleben !

Weill ne pourrait pas, quand il le voudrait, être hégélien. Le grain de poésie qui est en lui, et qui l’a fait peintre d’intérieur et de paysages dans quelques nouvelles et quelques romans, l’empêchera toujours de se donner entièrement aux idées de ce monstre d’abstraction… et de concrétion, qui comparait les étoiles, ces radieuses fleurs du ciel, à une éruption de petite vérole. Et d’ailleurs, sentimental, attendri, cordial, aimant la famille, un naïf au fond, une bonne pâte d’homme, que la Fantaisie, cette boulangère ravissante, qui a des écus intellectuels et des trésors de sensation, roulera jusqu’au dernier moment dans sa fleur de farine, sous ses roses mains potelées, l’auteur de Si j’avais une fille à marier ! ne pouvait ni se couler ni se figer dans ce dur moule a philosophe qu’on appelle l’hégélianisme ; mais s’il ne le pouvait pas, et précisément parce qu’il n’est point du métal qui doit y entrer et en ressortir pour faire trou partout comme les balles, il n’en a pas moins en lui de l’hégélianisme en gouttelettes, et son idéal, par exemple, ce mot inventé pour esquiver le mot de Dieu dans une foule de cas, est extrait de l’idée d’Hegel !

Mais, matérialiste ou spiritualiste, ou naturaliste, ou tous les deux ou tous les trois, qu’importe ! Qu’importent le genre des philosophies et les mélanges qu’il s’en est permis dans la chatoyante inconséquence ou confusion de son langage ! Ce qui importe, et ce qui nous attriste dans ce livre, c’est la méconnaissance profonde de tout ce qui est religieux, — de tout ce qui est plus pratique et plus puissant que de la physiologie et de l’idéal pour faire des filles fidèles et heureuses ; car elles seraient résignées, le seul bonheur qu’on puisse se créer ici-bas !

L’étiquette à mettre sur la philosophie ou les philosophies de Weill m’est bien indifférente, mais ce qui me cause presque de l’horreur dans ce livre dont je me promettais tant de joie, c’est la radicale impiété que j’y trouve, malgré l’âme honnête que j’y sens ; c’est enfin l’extinction, et l’extinction la plus complète, du sentiment chrétien, — de ce sentiment par lequel Weill, l’ingrat, est encore tout ce qu’il est quand il a raison contre l’immoralité de ce temps ! Le Dieu d’aucune religion n’est invoqué dans son livre. La femme toute seule, y est-il dit, voyant l’illimitation de sa convoitise, y invente « elle-même sa vertu » (textuel). Qu’a-t-elle besoin de Dieu, en effet, puisqu’elle peut inventer son bonheur et sa vertu à elle seule, et, le croirez-vous ! « de prime saut », vous qui pensez que la vertu est une lutte, ou du moins une difficulté ?…

L’auteur de Si j’avais une fille à marier ! finit par étrangler son esprit avec son sujet. À force de regarder sa fille et d’attendre à l’horizon le gendre qui doit y apparaître, il ne voit plus, moraliste raccourci, les autres jeunes filles d’un monde très compliqué, très varié, plein de vocations différentes, et que le seul mariage n’explique pas comme au premier jour de la création. Ainsi la vierge qui se consacre au service des pauvres et se fiance à Dieu n’est pas de son ressort paternel, et ne lui semble pas, comme la femme mariée à un être de son espèce, « la véritable prêtresse de l’amour (encore textuel) ».

Il faut pourtant se résumer sur un pareil livre. Pourquoi ne le dirions-nous pas ? C’est la plus mauvaise des publications d’Alexandre Weill, lesquelles cependant sont nombreuses et vont chaque jour se multipliant. Alexandre Weill écrit vite. Il a des impatiences d’auteur et un esprit plus facile que vraiment fécond, plus hâté de produire que mâle de production. Or, jamais il n’en a donné une preuve plus frappante qu’en écrivant ce livre, qui semble, ma foi ! n’avoir pas trois ans de façon, quoiqu’il nous le dise, et qui ne calmera pas par une grande et forte satisfaction d’intelligence les démangeaisons qui prennent son auteur d’écrire.

Ce livre est un diamant faux à trente-six faces. Faux en métaphysique, si on peut dire qu’il y ait de la métaphysique dans ces bigarrures de philosophie sans étoffe ; — faux en morale, puisqu’il la fait naturelle ; — et faux en conception du rôle social de la femme, qui n’est plus qu’un rôle physiologique, car l’idéal est imposé par la nature au nom des lois physiologiques, lesquelles, pour Weill, doivent comprendre toutes les espèces de lois, il est faux encore, le plus souvent, par le style romanesco-philosophique, et, par-dessus tout cela, il n’est pas amusant ! Je doute que les jeunes filles s’y plaisent et qu’il les persuade. Peut-être même ces têtes légères en riront-elles quelquefois, malgré les adroites paroles croquemitaines claquant si dru dans la préface, vous vous en souvenez : « Un pareil livre ne sera lu avec fruit que par des femmes honnêtes et des hommes d’honneur ! »

Mais, fruit pour fruit, les femmes honnêtes et les hommes d’honneur aimeront mieux celui qu’ils ont retiré déjà et qu’ils peuvent retirer à nouveau de la lecture des petits romans à la Greuze de Weill, faits ou à faire, que de son traité des filles à marier, adressé à mademoiselle sa fille. Pour mon compte, à moi, je m’attendais à mieux… J’y ai cherché, tout le long de ce livre, qui n’est long que par la sensation, ce danger qu’il cause auquel il devait exposer les sots, et ce bienheureux danger, auquel je m’attendais, je le cherche encore. Je n’en ai trouvé qu’un. Weill devinera bien comme il s’appelle ; mais il n’était pas pour les sots.