LIGER, [Louis] né à Auxerre en 1658, mort à Guerchi, à trois lieues d’Auxerre, en 1717.
Cet Auteur a écrit sur les Parterres, les Jardins, les Potagers, les Vergers, les Champs, la Cuisine, & généralement sur tout ce qui a rapport à l’économie domestique. Il a peut-être rendu en cela des services très-utiles ; mais c’est à ceux pour qui il a travaillé à apprécier son mérite.
Un Abbé du même nom, Auteur d’un Ouvrage, intitulé Dialogue
                                entre les Philosophes modernes, publia, en 1779, un Libelle
                            contre nous, sous le titre de Problême littéraire, où
                            il s’efforçoit de prouver qu’un Vicaire de Paroisse, mort deux ans
                            auparavant, & qui n’a pas laissé un seul Prône digne d’être imprimé,
                            étoit l’Auteur des Morceaux les moins foibles des Trois
                                Siecles. Il avoit rédigé ce Libelle, à la sollicitation d’un
                            prêtre qui lui en avoit fourni les matériaux. Comme M. l’Abbé Liger étoit de bonne foi, il s’est fait un devoir de
                            désavouer & de rétracter hautement ce Libelle, dès qu’il a eu
                            connoissance de notre Lettre à un Journaliste, où nous
                            avons pris la peine de réfuter cette absurde calomnie, en faveur des
                            esprits faciles, qui auroient pu se laisser prévenir contre nous par la
                            gravité 
du caractere du Libelliste & de
                            son Instigateur. Voici en quels termes s’exprime le premier dans son
                            désavœu, en parlant de cet honnête homme. « Vous ne sauriez
                                croire avec quel acharnement il vous poursuit : il n’a pas tenu
                                à ses sollicitations que je n’aie repris la plume contre vous, non
                                seulement pour attaquer vos nouvelles Productions, mais votre
                                personne…. Il n’est point d’absurdité que l’excès de sa haine ne lui
                                fasse débiter contre vous. Mon regret est d’en avoir été le
                                complice, sans l’être de sa mauvaise foi. Dès que je l’ai connue, je
                                la lui ai reprochée, & j’ai rompu avec lui…. Plein d’estime pour
                                votre façon de penser & d’agir, je me porterai à tout ce qui
                                pourra vous satisfaire ; mais vous êtes assez généreux pour
                                pardonner à un ennemi de cette trempe. La jalousie, au lieu de
                                déprimer les talens, leur donne un nouveau lustre, Merges profundo pulchrior evenit. Faites de ma Lettre
                                l’usage que vous jugerez à propos. Je désire qu’elle serve de 
témoignage aux sentimens de considération
                                & d’estime avec lesquels j’ai l’honneur d’être,
                                &c. »