DULARD, [Paul-Alexandre] de l’Académie de Marseille, où il naquit en 1696, & où il mourut en 1760, est Auteur d’un volume de différentes Pieces de Poésies, dont la réputation n’a pas passé les bornes de sa Province. Son Poëme de la grandeur de Dieu▶ dans les merveilles de la Nature, a eu d’abord de la célébrité ; mais, à le bien examiner, il ne differe de ses autres Poésies, que par quelques morceaux heureux, & par des notes instructives à la vérité, mais tirées pour la plupart du Spectacle de la Nature, de M. Pluche ; tout le reste est foible, monotone, languissant, & prosaïque. Il est étonnant qu’un sujet aussi intéressant, aussi noble, aussi fécond, aussi propre à élever l’ame, à échauffer le génie, & à lui faire enfanter de grandes idées, tel que la grandeur de ◀Dieu considérée dans les merveilles de la Nature, ait échappé aux grands Poëtes du siecle de Louis XIV, même au petit nombre de bons Poëtes de ce siecle-ci. On ne connoît, en ce genre, que la Semaine de du Bartas, que personne ne lit, & le Poëme de M. Dulard, qui aura bientôt le même sort.