Calmet, [Augustin] Bénédictin, né en 1672, mort à Sénones en 1757.
Les immenses Productions qu’on a de lui, prouvent d’abord son amour pour l’étude & son opiniâtreté pour le travail, & c’est déjà beaucoup en faveur de cet Ecrivain ; mais son style toujours diffus & incorrect, la marche de son esprit plus méthodique que subtile, son érudition plus étendue que choisie, sa critique plus minutieuse que profonde, dérobent à ses Ecrits▶ la plus grande partie de la gloire qu’il auroit pu en retirer.
Le plus utile de ses Ouvrages est le Dictionnaire historique, critique & chronologique de la Bible, en quatre volumes in-folio. Ce Dictionnaire n’est qu’une répétition de son Histoire de l’ancien & du nouveau Testament, & de son Commentaire littéral. Dans ces trois Ouvrages, Dom Calmet s’attache moins aux réflexions qu’aux faits, en quoi il faut rendre justice à son jugement ; car tout ce qu’il tire de lui-même est souvent lourd & peu intéressant. On peut néanmoins le regarder comme un Savant, dont les travaux ont leur mérite, par les connoissances qu’ils supposent & par celles qu’ils sont capables de procurer aux autres. Les Productions érudites exigent plus d’indulgence que les Productions frivoles, qui souvent n’ont pas même l’avantage d’être bien ◀écrites.
Dom Calmet est moins excusable de n’avoir pas assez senti les différentes nuances des qualifications, en prodiguant le nom de célebre, d’illustre, &c. à des Ecrivains ignorés jusque dans leur propre patrie. Il eût dû se borner, dans sa Bibliotheque des Ecrivains de Lorraine, à donner une notice de leurs Ouvrages, & ne pas se croire autorisé à dispenser des couronnes, qui, par malheur pour son discernement, tombent presque toutes sur des talens médiocres & souvent sur l’opposé des talens.
Sa Dissertation sur les Revenans & les Vampires fit beaucoup de bruit dans sa nouveauté, & est aujourd’hui oubliée pour son honneur.