(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Privas, Xavier (1863-1927) »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Privas, Xavier (1863-1927) »

Privas, Xavier (1863-1927)

[Bibliographie]

Chansons chimériques (1897).

OPINIONS.

Pierre Trimouillat

Voici un an à peine, dans une de ses intéressantes conférences sur la chanson faites à la Bodinière devant le public choisi et délicat qui y fréquente, où les jolies femmes sont en majorité, M. Maurice Lefèvre présentait un chansonnier nouveau. Mlle Félicia Mallet interprétait de lui deux véritables petits bijoux littéraires, chacun d’un genre très différent, qui valurent à cette grande artiste un tel succès — d’abord d’exquise gaîté, puis de sincère émotion — qu’elle dut recommencer entièrement et le Noël de Pierrot et la Fête des mots.

M. Maurice Lefèvre, résumant l’impression générale, disait, en nommant l’auteur de ces deux poèmes : « Xavier Privas, un nom à retenir… ».

[Les Hommes d’aujourd’hui.]

Yves Berthou

La philosophie de M. Xavier Privas est souriante comme sa figure épanouie. Voici le chansonnier gaulois aimant le franc rire, aimant aussi parfois à faire perler une larme, car, après, le rire en semble d’autant plus doux. Il manie l’ironie avec habileté et avec esprit.

[La Trêve-Dieu ().]

Eugène Ledrain

Jamais il n’a fait aux petites passions du public le moindre sacrifice. Jusqu’ici, depuis Béranger, les chansonniers s’étaient signalés par la grivoiserie, par un certain cynisme même, et par des attaques politiques, des recherches populacières, qui les faisaient singulièrement mépriser des honnêtes gens. Rien de pareil chez M. Privas ; pas une souillure dans son œuvre. Je défie que l’on aperçoive dans son répertoire la moindre tache, la moindre concession à la grosse polissonnerie, et à la grosse bêtise de la foule. Non seulement il s’est gardé de flatter la bête qui est toujours prête à s’éveiller dans tout homme et aussi dans toute femme, mais encore il a fait de sa chanson une chose vraiment morale. Il excite, quand il se met au piano et que de sa belle voix, forte et bien timbrée il accompagne les notes, tout ce qu’il y a de meilleur au fond de nous-mêmes.

Il relève de Baudelaire, d’un Baudelaire fort artiste, fort sombre, mais moins les descentes dans les charniers et dans les putréfactions morbides. C’est à Baudelaire pastorisé, soigneusement filtré à travers les plus puissants appareils, que fait songer M. Xavier Privas.

[La Nouvelle Revue (août ).]