Polonius, Jean = Labenski, Ksaveri Ksaverievitch (1800-1855)
[Bibliographie]
Poésies (1827). — Empédocle (vision poétique), suivi d’autres poésies (1829).
OPINIONS.
Sainte-Beuve
Jean Polonius n’est pas un précurseur de Lamartine ; il l’a suivi et peut servir très distinctement à représenter la quantité d’esprits distingués, d’âmes nobles▶ et sensibles qui le rappellent avec pureté dans leurs accents… La langue poétique intermédiaire dans laquelle Jean Polonius se produisit, a cela d’avantageux qu’elle est ◀noble▶, saine, pure, dégagée des pompons de la vieille mythologie, et encore exempte de l’attirail d’images qui a succédé ; ses inconvénients, quand le génie de l’inventeur ne la relève pas fréquemment, sont une certaine monotonie et langueur, une lumière peu variée, quelque chose d’assez pareil à ces blancs soleils du Nord, sitôt que l’été rapide a succédé.
Charles Asselineau
Dans Empédocle, Labenski a conquis une place, et la doit garder entre dont il fut un jour l’émule, , plus passionné et plus véhément sans doute, mais auprès de qui il se soutient fermement dans sa gravité philosophique, — et Lamartine dont il fut mieux que l’élève.
Édouard Fournier
Quand parurent dans les recueils, dans les keepsakes de 1827 à 1829, des vers d’une fort belle allure et d’un grand sentiment, signés Jean Polonius , le monde des poètes fut assez vivement surpris. Rien n’y révélait un étranger ; la langue était des plus pures, le vers ferme et sonore. Il n’y avait d’étrange que la signature étrangère. Que cachait-elle ? Qu’était-ce que ce nom de Polonius ? Un demi-masque, derrière lequel se dissimulait un ◀noble polonais, le comte Xavier Labenski.