d’une poésie rationnelle
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La Science qui tue la poésie de rêverie (celle-là seule, car celle qui se lève l’appelle au contraire et prend en elle son principe rationnel), la Science et son positivisme n’avaient étreint les fronts encore pour le doute fécond, et tout naturellement la Poésie s’accommodait-elle des songeries des philosophes prioristes ne gênant ses religiosités, ou le plus souvent les ignorait-elle même : et le bonheur de vivre, troublé de seules mélancolies d’amour, s’épanchait aux mots sonores, et la douceur des légendes des cultes était en tout poème, en tout cantique d’amour.
Après l’époque sanglante et de mutisme de la Révolution, plus haut chantèrent cette liesse et ces vœux, étouffant ce que de menaçant avait murmuré naguère cette Science naissante.
Cependant que parmi cette explosion dernière de poésie vibrante d’insouciance géniale, des mots amers et des vers plus sobres étaient écrits : et en haine d’elle et de ne trouver autre chose, Vigny et Leconte de Lisle, avec calme hautain, parfois parlaient doucement ou fortement de désespoir et de néant.
Première et rudimentaire transposition dans l’intellect de la sensation et du sentiment antérieurs : transposition très malheureuse d’ailleurs (plus malheureuse peut-être), et toute religieuse encore simplement : mais quant à la forme poétique dont ils usaient, première, sagesse qui amènera la langue trop exultante et non épurée à la stricte richesse et l’impeccable propriété qui deviendra nécessaire.
Et paraissent Gautier, plus pur et mesuré formiste encore — sans pensée du reste ; et Baudelaire, maître puissant et sobre, dont le mot correct par la place voulue qu’il occupe s’entoure dès maintenant d’atmosphère musicale et lumineuse — et dont la pensée est comme un ferment invincible de doute détruisant la splendeur sans souci d’antan ; mais qui égoïstement disant ses angoisses, ne dit aucun vocable salutaire qui les épargnera à ceux qui viennent.
Ceux qui vinrent furent les Parnassiens : qui, avec une tranquillité extraordinaire se désistant de doute et de n’importe quel rêve suivi, s’appliquèrent, disciples de Gautier et de Banville, à n’être que de très corrects formistes, en même temps — et c’est leur nécessité heureuse — qu’ils faisaient perdre aux mots ce que de criard, de hasardeux, leur demeurait encore — et avec la patience et l’art subtil parfois avec lesquels ils surent les ménager au vers, leur communiquaient ces adoucis et nets éclats de pierreries aux lointaines vibrations, ces orients. MM. Sully-Prudhomme et Stéphane Mallarmé surtout les cristallisaient purs diamants.
Et dans des hasards triomphants, et comme hantise des grands orchestres publics qui commençaient à épandre leurs flots, nés de cette préoccupation de la place à donner aux mots s’équilibrant mutuellement, de prestigieux essais de musique s’éveillaient aux vers : et par là survécurent MM. Paul Verlaine proclamant les nuances, Sully-Prudhomme heureux par hasards, Stéphane Mallarmé écrivant la radieuse églogue l’Après-midi d’un Faune.
Mais avec l’école parnassienne se perdaient le mouvement et la force de la phrase romantique, si profonds — pour de sculpturales attitudes de périodes ou de murmurantes et trop lâches fluidités.
Ce fut le temps du vers parfait pour lui-même, sans suite d’idée, mais où par quelques très purs et subtils poètes passe de plus en plus en l’intellect l’immédiate sensation avant eux immédiatement écrite.
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Cependant, sur le tard, la quarantaine passée, comme si tout ce que d’épars ils avaient produit n’eût été que pour se faire prendre patience à eux-mêmes, tant ils sentaient le mal de leurs poésies sans lien en même temps qu’ils n’acceptaient de sortir du malaise Baudelairien par aussi quelque facile acceptation du néant : esprits très rares, MM. Sully-Prudhomme et Stéphane Mallarmé tentaient, eux depuis longtemps poètes très précieusement intellectuels, une philosophie.
Le premier, sans composer une œuvre, a maintenant publié le livre qui semble le dépositaire de son rêve philosophique : Le Bonheur. Donc, nous avons vu que, malgré comme une velléité très sincère mais peureuse d’accepter pour le poète l’aide scientifique (et remercions du moins de cette velléité), ce livre n’est que déviations mystiquement amoureuses du Catholicisme étrangement mêlées à de faciles conceptions de transmigration des âmes — rêveries à la Camille Flammarion.
La raison proteste.
Quant au second, pendant que très rarement il donne quelque sonnet admirable de plastique idéale et d’éclat irradiant mais d’où la musique se retire de plus en plus et dont l’obscurité n’est excusée par aucune profondeur nécessaire d’idée, il n’a dit que peu de mots épars de l’œuvre philosophique (M. Stéphane Mallarmé ; en effet, a conçu une œuvre, en maints volumes) de laquelle pas un livre encore n’est écrit.
Ce qu’il en a dit montre que le principe de cette œuvre n’est nullement original — et qu’elle ne doit se développer que comme très intelligente et curieuse compilation recréée par un esprit poétique, délicat et éminemment subtil, des conceptions idéales à priori.
C’est ainsi que l’un des livres générateurs est la mise en œuvre par descriptions de nature de cette proposition : Si l’homme n’était pas rien ne serait… Kant, Fichte, Hegel réclament.
Un mot de M. Stéphane Mallarmé montre enfin à quelles tendances s’arrête sa pensée : On ne peut se passer d’Eden.
Mais une idée de vérité le domine, du Symbole : quoique dans les poèmes détachés, les quelques sonnets surtout dernièrement parus et faits spécialement pour l’évidence de cette idée, elle n’apparaisse que comme jeu singulier et un peu puéril et faux (rappelons-nous tels sonnets descriptifs d’une console, d’un lit, etc., où tout l’effort du poète tendit à décrire sans les nommer ces meubles !)
Mais souventefois, M. Mallarmé a sévèrement et superbement parlé du vrai symbole. C’est vrai, que tout est relatif et que chaque phénomène s’explique éternellement par un autre, et notre vouloir doit travailler à pénétrer le plus de relations pour, si on les trouvait toutes, arriver ainsi à la Cause première.
Seulement, comme étrange fut l’air de croire inventer cela : car de toute éternité de la matière en devenir le Symbole étant virtuel en la Nature et attendant qui l’en tirera, depuis qu’existent geste et langage n’en sort-il pas peu à peu ?
Et dire qu’une prétendue école novatrice voulut vivre sur cette prétendue trouvaille. Et encore, MM Jean Moréas et Gustave Kahn, les promoteurs de ce lieu commun, ne surent-ils pas s’abstraire du simple Symbole d’images successives tel que le montre en ses essais M. Mallarmé lui-même ; l’autre étant philosophique, d’une philosophie à laquelle ceux-ci comme tous autres sont essentiellement étrangers. Et c’est l’entrée, avec eux, en le chaos actuel.
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Après ou vers la trentaine, nulle preuve donnée de quelque personnalité, MM. Moréas et Kahn trouvaient à point telle erreur émise par M. Mallarmé pour tenter l’attention.
M. Moréas, on l’a vu très vite, n’est certes qu’un poète quand même, content de lui et le disant très haut, et ses pauvres poèmes en deux minces volumes où se sent un essoufflement extraordinaire ne sont remarquables, symbolistes en rien même, que par tout le vocabulaire de Rabelais ! çà et là ressuscité parmi de l’imitation fade de Baudelaire et des traductions sans saveur de chansons grecques — que par aussi des incorrections grammaticales étranges.
Manque non seulement de toute idée, mais encore de toute imagination, le néant.
M. Gustave Kahn, qui de très haut le domine, est lui un esprit curieux.
S’il fut de cette école, une plus large fatalité de refléter tout ce qui l’environne, d’accaparer inconsciemment toutes les tendances a fait de lui (c’est sa personnalité, si l’on veut) un candide et très sérieux incohérent : symboliste par Mallarmé, impressionniste par sa fréquentation des peintres pointillistes, scientifique, philosophique, et même teinté du socialisme puéril qui court les rues, lorsque s’avérèrent scientifiquement mes Théories de philosophie et d’art, et aussi parce qu’un de ses amis s’occupe de sciences transcendantes — en même temps qu’il est pénétré inéluctablement de son hérédité sémite compliquant encore l’hétérogénéité,
Il arrive enfin, après de prolixes et diffus articles, à cette déclaration éminemment neuve que le Rythme est en tout, à cette erreur scientifique que tout est cyclique, — et pour œuvre, il donna ce livre, les Palais nomades, qui trahit ses velléités de lui donner un lien méthodique, et où ce moderniste à outrance fait à chaque page surgir des souvenirs de Palestines et des Tribus, de Babylones et d’Afriques, parmi des gestes de Mages : et, pour le développement des Rythmes, en pressant les images en chaos et les mots et les phrases sans nul effet à satiété répétés, simplement il allongeait ou raccourcissait extraordinairement l’alexandrin, dont il a sainte horreur pour n’en comprendre pas la mathématique savante.
Ce sont, ses vers, en une fluente et grise monotonie, ni vers ni prose, une éternelle mélopée, un peu falote, coupée de soupirs : par qui et à propos de quoi ? comme l’on voudra.
Cette manière avait d’ailleurs été donnée à M. Kahn par M. Paul Verlaine qui très heureusement parfois et avec sagesse et science en ses premiers volumes la fit triompher — mais surtout, à cause de l’emploi quand même et irréfléchi, par deux poètes l’un mort l’autre disparu, qui (à part de leurs productions quelques poèmes d’allure remarquable) furent les maîtres certainement, de ce genre fumiste à l’heure actuelle si florissant en ceux qui s’honorent de porter le titre de Décadents : Tristan Corbière et Arthur Rimbaud.
Procéda de même, mais pourtant avec une logique due à sa très originale sentimentalité ironique et douloureuse, Jules Laforgue, mort si tristement à vingt-cinq ans : car l’on ne peut concevoir autres les vers aux fuyantes et sursautantes allures funambulesques de l’auteur personnel des Complaintes…
Avec ces trois poètes, dont les deux premiers très profonds et dignes de tous les respects artistes, MM. Sully-Prudhomme, Mallarmé et Kahn, voilà donc ce que produit la conscience non déguisée que la Poésie, en d’autres temps logique telle qu’on la conçoit, ne peut plus être la même en les temps nouveaux peu à peu découverts : une pensée malgré tout religieuse, des principes à priori et rêveries paradoxales, erreurs pédantes de raisonnement et d’expérience scientifique.
À côté, exagération du rêve catholique (que nous donne tel quel M. Paul Verlaine en ses derniers volumes d’où même s’est envolé tout l’art musicien et léger d’autrefois et qui pourraient être de n’importe qui), ce sont encore de nuageuses spéculations de mysticisme lilial — en une langue apâlie et murmurante, plutôt Lamartinienne : et c’est M. Charles Morice qui par les rares vers donnés et à travers des articles critiques, paraît là primer.
Ce sont encore d’étranges songeries hermétiques, astrologiques de certains.
Puis viennent, et nous n’en parlerons pas, les poètes qui sont un peu tous les autres, affadis, stérilisés : ou enfermés en la rigide manière parnassienne, ou, pour ce qu’ils crurent que la variété du Rythme consistait en plus ou moins de coupures très au hasard de l’alexandrin, fluents en soi-disant vers de deux à vingt et quelques pieds : disant de tout et rien, et se voulant tous Symbolistes.
Nous parlerons moins encore, n’est-ce pas, des quelques échappés de l’école primaire, s’appelant Décadents.
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Chaos présomptueux et ignorant.
Et ils sont cela, ces poètes d’imagination qui sonne creux, ces philosophes prisonniers de l’atavisme et posant en principe leur caprice, ces scientifiques puérils et contents : quand la lumière aveuglante a surgi des nues mauvaises déchirées par les génies Lamarck et Darwin ! et ils sont demeurés à leurs futilités, impassibles, disant tranquillement : « L’on ne peut se passer d’Eden ! » quand a été proclamée sur ce siècle l’éternelle loi de l’Évolution des êtres, du Transformisme révélateur d’où une Philosophie enfin rationnelle était à faire surgir…
Et ils continuèrent à mesurer sur leurs doigts des lignes plus ou moins longues d’écriture, sous prétexte de Rythmes et de musique verbale : quand sortait de ses certaines expériences sur les Harmoniques, Helmotz — montrant, en synthèse, qu’aux voyelles et aux instruments de musique sont et sont mêmes ces harmoniques, et donnant à en tirer la loi d’une musique verbale…
Contre tous ces poètes (exceptés sont ces génies instinctifs dont il est dit qu’ils firent, à des époques d’instinct et de non-savoir, leur devoir), contre ! mon ironie et dès l’entrée en l’art ma méditation scientifiquement s’avère ont levé une rationnelle révolte,
J’ai dit :
Le devoir du Poète ; maintenant, est :
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« de penser et de savoir, selon en premier lieu la pensée et le savoir du savant qui expérimenta, et ensuite, lorsque, lui, le savant, est pour longtemps épars, de, induisant et déduisant plus vite et plus loin, d’un nœud génial, lois et loi et lois aidantes, synthétiser en une parole multiple et logique et musique ! le présent et le plus de l’avenir. « Tant que de même la poésie, présentement après la musique et le savoir du savant, première désormais ! dominera : et de même elle sera, synthétiquement savante et philosophique expérimentalement en une langue ailleurs inouïe, ou elle n’a plus droit d’exister. « Quant à la preuve à faire, par un poète, du moderne savoir assez disant partiellement pour une unanime vérité, une œuvre immense et simple est à venir : qui serait en une adéquate parole la philosophie de la matière en mouvement évolutive et transformiste. » Traité du Verbe.Cette Œuvre sera la mienne, qui est conçue, dont le plan, un livre, des extraits sont publiés : car ce Poète nouveau, rationnel, directeur de la pensée et comme exerçant une magistrature, ça été mon vouloir de l’être, selon mon pouvoir…
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« Et si, se plus et plus dénaturant du cercle dont elle est l’équivalente transformation, se développe une ellipse : plus et plus, va à équivaloir en droite l’elliptique périphérie. « Ainsi, la matière n’est pas : et en la perpétuelle diversité de sa manière de se manifester qui est mouvement, d’éternité et pour éternité et dans l’illimité ! elle devient. « D’éternité et pour éternité et dans l’illimité la matière devient amour de soi : et qui est en un seul deux désirs dont un autre s’engendre, son amour fait son devenir, et, qui intégrale ne s’aimera que si intégrale elle se sait, elle devient à se savoir. « Mentalement que si eussent assenti deux désirs à une fatalité d’aimer en s’ignorant, d’éternité et pour éternité et dans l’illimité ! la matière serait. « Mais quand se désire savoir l’unique dualité et qu’alors elle engendre, sa synthèse, son désir du fruit en qui elle se définisse : d’éternité et pour éternité et dans l’illimité ! d’un meilleur devenir la matière devient. « À s’aimer, en s’aimant la matière devient : qui intégrale et possessoirement ne s’aimera, que si elle se sent, et, en se sentant, se pense, et, en se pensant, intégrale se sait. « D’éternité et pour éternité et dans l’illimité ! à se savoir la matière devient. « Mentalement que si eussent assenti deux désirs à une fatalité d’aimer en s’ignorant, la matière serait : et par la fatalité seule du cercle parfait se figurerait la fatalité de son mouvement. « Mais quand se désire savoir l’unique dualité et qu’alors elle engendre, sa synthèse, son désir du fruit en qui elle se définisse, d’un meilleur devenir la matière devient : et, qui de la fatalité du cercle virtuel est, progressive lentement à une droite, l’ouverture, l’ellipse loin exagère la figure d’espoir selon laquelle elle meut. « Hors que, se transformant équivalente du cercle virtuel virtuellement éternel et infini, à la suprême transformation de l’elliptique périphérie en une droite vainquant l’ellipse n’ira pas : et l’ellipse, de l’infinie fatalité ne pouvant avoir la fin, éternelle et infinie se transforme. ……………………………………………………………………………………………… « Ainsi, la matière n’est pas : et en la perpétuelle diversité de sa manière de se manifester qui est mouvement, d’éternité pour éternité et dans l’illimité ! elle devient. ……………………………………………………………………………………………… « A en s’aimant s’aimer et se savoir : qui éternellement et infiniment fait effort mâle et femelle pour, éternellement et infiniment, le fruit en qui elle se mieux saura, selon l’ellipse devient et se transforme la matière en mouvement. » (Traité du Verbe.)Toute mon œuvre, établie sur tel Principe de Philosophie — Philosophie évolutive — est le développement même de ce Principe. Développement poétique déduisant au cours les nécessités directrices selon l’universelle harmonie, quant à l’Individu, et quant à l’Association des Individus, et au livre dernier promulguant les lois rationnelles et nécessaires. Trop loin m’entraîneraient des exposés et des exemples, et ce n’est qu’aux livres qu’il faudra les trouver à leur ordre, avec leurs logiques et lointaines attaches. Seulement, il me paraît nécessaire de dire dès maintenant qu’elle est, déduite de ce Principe évolutif tel qu’il est plus haut édicté, la capitale nécessité demandée pour la progressive liberté de l’Individu, et de l’Individu dans la Collectivité. Puisque
« éternellement et infiniment fait effort mâle et femelle pour, éternellement et infiniment, le fruit en qui elle se mieux saura, la Matière »: en une pacifique lutte pour la prépondérance intellectuelle, est donc impliquée l’Inégalité perpétuelle des êtres en route vers le mieux, vers l’égalité harmonique. Inégalité qui devient égalité — : éternellement (d’où le progrès infini et éternel !), tel est mon principe social… Ceci dit : que l’on me permette de prendre du Traité du Verbe les titres de mon œuvre et de ses parties et des livres, du livre I, le meilleur devenir, qui est l’historique poétique de la Matière éthérée évoluant à l’animal instinctif et sensationnel — au livre dernier, la loi. NATURE I DIRE DU MIEUX I. Le meilleur Devenir. — II. Le Geste ingénu. — III. La Preuve égoïste. — IV. Le Soin de vivre. — V. Le Geste grand. II DIRE DE LA GLOSE I. Le Millier. — II. Les Génitures. — III. Le Geste plein. — IV. Le Manque. — V. Le Devenir. III DIRE DE LA LOI I. La Loi. Et terminons en remarquant que par cette Philosophie évolutive, close en disparaissant est la vieille et prolixe et puérile querelle du Matérialisme et de l’Idéalisme : car elle les unit, en ce que ce dernier sort éternellement de l’autre. Et, cette Philosophie est d’idéalisme enfin rationnel : d’un idéalisme de toute éternité immanent, inconsciemment, à la Matière et qui s’en dégage conscient par évolution, de plus en plus, pour le Mieux.
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Cependant, longue et rude sera ma lutte : car trop de chimères hantent la généralité des esprits, et trop d’inanes méchancetés, et les hérédités superstitieuses et peureuses trop les tiennent encore. Mais la vie intellectuelle, il me semble, s’activera demain, et les années plus vite se rempliront, et ce n’est pas en vain que mon rêve prend forme en la science…
Et qu’importe : j’ai le temps, et mon temps viendra.
RENÉ GHIL.
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